Publicité
Fuite de vidéo intime sur Telegram
Ruddy Bhujun: briser le silence, protéger l’intimité
Par
Partager cet article
Fuite de vidéo intime sur Telegram
Ruddy Bhujun: briser le silence, protéger l’intimité
Le fondateur du National Youth Council s’est rendu aux Casernes centrales vendredi pour porter plainte contre 2 000 personnes. © Vashish Sookrah
Encore une affaire qui soulève des questions cruciales sur la protection de la vie privée et la responsabilité numérique. Une vidéo intime de Ruddy Bhujun, fondateur du National Youth Council, a fuité et a été massivement circulée dans les groupes Telegram. Le jeune homme s’interroge sur l’efficacité de la loi, notamment la section sur le revenge porn, et n’a pas hésité, vendredi, à se rendre aux Casernes centrales pour porter plainte contre les 2 000 personnes actives dans ces groupes et qui ont contribué à rendre sa vidéo virale.
Âgé de 18 ans, Ruddy Bhujun incarne espoir et engagement. Son implication en politique, et son dévouement à aider les jeunes à s’épanouir socialement et intellectuellement en font une figure respectée et admirée dans le pays, notamment par sa communauté de jeunes qui croient en lui. Cependant, la récente fuite de sa vidéo intime a mis en lumière les dangers auxquels nous sommes confrontées. La réaction du jeune homme face à cette violation de sa vie privée n’a pas tardé sur TikTok, où il a exprimé sa tristesse et sa déception. «Dernié fwa mo ti tris koumsa, sé kan mo mama ti désédé. Mo finn mem éna bann pansé swisider kan mo’nn trouv sa. Kouma dimounn kapav anvi fer dimal lézot. Ki mo’nn fer zot? Zot pansé zot kapav désann mwa. Manti. Mo éna soutien, bokou dimounn deryer mwa.»
Déterminé, il a décidé de porter plainte contre les 2 000 personnes qu’il a identifiées comme ayant partagé la vidéo sur l’application Telegram. Il les a retracées avec l’aide d’une équipe de jeunes. Il cherche à dénoncer et à mettre un terme à cette culture malsaine de diffusion de contenus intimes sans consentement. Cette démarche, bien que difficile, témoigne de sa volonté de défendre non seulement son propre droit à la vie privée, mais aussi celui de milliers d’autres personnes dont les vidéos et les photos intimes circulent sur les réseaux et qui sont utilisées de manière abusive, explique-t-il. «Sur ces sites malsains, il y a environ plus de 150 000 personnes concernées dont les vidéos et les photos intimes circulent. Donc, 150 000 personnes ont commis la même erreur que moi. Cela ne me dérange pas que cette vidéo révèle mon orientation sexuelle. Ce qui me dérange, ce sont les gens qui ont partagé cette vidéo juste pour obtenir des likes.»
Fils d’un policier, Ruddy Bhujun a grandi dans un environnement où le respect de la loi et des droits fondamentaux est inculqué dès le plus jeune âge, notamment par son frère. Son engagement en faveur de la jeunesse et de la société mauricienne dans son ensemble est louable, et Ruddy Bhujun explique qu’il est regrettable de voir qu’il est devenu la cible de harcèlement et de diffamation en ligne en raison de ses prises de position politiques et de son succès. «Inn ariv ler pou ki morisien aret zalou siksé zot prosin!»
L’élève du collège Sookdeo Bissoondoyal est revenu sur ses intentions de quitter le pays. «Je vais continuer mes études et revenir au pays car j’ai envie de changer le monde. Je me permets de rêver et de faire bouger les choses. Maintenant, si ceux qui me soutiennent me demandent de rester, bien sûr que je le ferai. Mes détracteurs n’ont pas gagné et ne gagneront jamais car je suis déterminé.» Il espère qu’au moins une arrestation sera faite dans cette affaire pour, dit-il, lancer un signal fort à ceux qui seraient tentés de reproduire de tels actes. «J’ai beaucoup de soutien, même mon père m’aide. Bann ki ti pé pran nisa ar mwa pé souténir mwa zordi.»
Publicité
Les plus récents