Soomitra Sumbhoo, 83 ans, a rendu son dernier souffle lundi matin alors qu’elle était admise à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses, depuis une semaine. L’autopsie pratiquée par le chef du département médicolégal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a conclu que la victime est décédée des suites d’une pneumonie lobaire. Dans son rapport, le légiste fait état de traces de fracture du fémur et d’une infection causée par des caillots de sang dans la tête.

La famille de Soomitra Sumbhoo crie à la négligence après le décès de l’octogénaire, qui résidait dans une maison de retraite sise à Pointe-aux-Piments depuis deux ans. Sa fille, âgée de 41 ans, explique que sa mère souffrait d’Alzheimer et fait ressortir qu’elle allait souvent lui rendre visite. «À deux reprises, ma mère m’a dit qu’on la frappait. J’ai interrogé le gérant. Il m’a dit qu’il n’y a eu aucun acte de maltraitance sur ma mère qui pourtant avait un œil au beurre noir.»

Le 23 septembre, la quadragénaire a reçu un appel du directeur de la maison de retraite qui lui annonçait que sa mère était tombée de son lit mais «qu’il n’y avait rien de grave». Le médecin de l’établissement l’avait déjà examinée, puis prescrit des antibiotiques. La fille de Soomitra Sumbhoo explique qu’elle est partie voir sa mère deux jours plus tard et qu’elle ne l’a pas reconnue. «So figir ti blé ek ti anflé. Mo latet inn fatigé. Mo’nn désid pou amenn mo mama lopital mardi ek zot inn admet li. Le neurologue m’a dit qu’elle avait fait une hémorragie et qu’il fallait l’opérer tout de suite. Puis, elle est tombée dans le coma.»

La fille de la victime parle de négligence. «Pourquoi est-ce qu’on n’a pas conduit ma mère à l’hôpital lorsqu’elle est tombée ? Elle a les os fragiles. Le médecin de la maison de retraite qui l’a examinée ne peut pas poser un diagnostic à l’œil nu, il fallait faire une radiographie ou un scanner. Ma mère est décédée à cause de leur négligence.»

Le gérant de la maison de retraite n’a pas souhaité faire de commentaire. L’enquête policière se poursuit.