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Meurtre de Salman Sayfud-Din Sauterelle

Sa mère en quête de vérité

26 août 2024, 09:30

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Sa mère en quête de vérité

Salman Sayfud-Din Sauterelle était admis dans un centre de désintoxication depuis plus d’un mois.

«Comment mon fils, qui était censé être dans un centre de réhabilitation à Vacoas, a-t-il été retrouvé mort à Roche-Bois, la tête recouverte d’un sac en plastique ?» se demande Bibi Jaynah Rojah. Cette mère de famille cherche la vérité après que son fils a été retrouvé mort à Roche-Bois. L’habitante de Souillac explique qu’il y a beaucoup de zones d’ombre entourant la mort de son fils, Salman Sayfud-Din Sauterelle, 21 ans.

«J’ai laissé mon fils sain et sauf avec les occupants d’un centre de désintoxication, c’est son corps sans vie que la police a découvert à Roche-Bois», confie en larmes Bibi Jaynah Rojah, 55 ans. La quinquagénaire relate que son fils se trouvait dans un centre de désintoxication depuis plus d’un mois. «Il voulait changer de vie après être tombé dans la drogue. Il s’est rendu dans ce centre de son plein gré», raconte Bibi Jaynah Rojah.

Le jeune homme avait disparu de sa maison dans le passé pendant deux mois et s’était rendu à African Town, Riambel, pour se procurer sa dose quotidienne. Ses proches, qui étaient parvenus à le retrouver, l’avaient convaincu de rentrer. C’est ainsi qu’il avait décidé de sortir de l’enfer de la drogue. «Kalou mo ne pli kapav. Gramatin mo bizin trouv Rs 200 pou mo doz ladrog», disait le jeune homme à ses proches. C’est ainsi que ces derniers ont pris contact avec le responsable du centre après l’appel de détresse de Sayfud-Din Sauterelle, plus connu comme Salman.

L’un des suspects lors de leur comparution devant la Bail and Remand Court hier.jpg L’un des suspects lors de leur comparution devant la Bail and Remand Court hier dimanche 25 août.

Bibi Jaynah Rojah relate que des occupants du centre sont venus récupérer Salman à bord d’un taxi. «Lorsqu’il s’était rendu à Riambel, il avait peur que, s’il retournait à la maison, on le frappe. Nous lui avons dit de rentrer et que nous allions l’aider à s’en sortir. Avant de se rendre dans le centre, il nous avait demandé s’il allait se faire battre là-bas. Mais les occupants nous ont donné l’assurance qu’il n’y aurait pas de violence. Je les ai payés Rs 3 000 une première fois. Quelques jours plus tard, ils sont retournés pour prendre les vêtements de Salman et d’autres affaires, et je leur ai donné Rs 2 000. Les occupants du centre m’ont dit de ne pas contacter Salman ni de lui rendre visite afin que sa cure se passe sans problème. Ils m’ont remis un portable neuf que ma sœur lui avait acheté. Ils m’ont assuré que Salman allait bien et qu’il effectuait des petits boulots», confie Bibi Jaynah Rojah.

Toutefois, c’est le corps sans vie de Salman qui a été retrouvé vendredi matin, la tête recouverte d’un sac en plastique. La thèse criminelle est privilégiée par la police. L’autopsie pratiquée par le médecin légiste, le Dr Prem Chamane, a attribué le décès de Salman Sauterelle à une asphyxie due à l’étouffement. La Criminal Investigation Division de Port-Louis North a procédé à l’arrestation de cinq toxicomanes dans cette affaire. Il s’agit de Thierry Lebon, 39 ans, Yves Latouche, 34 ans, Denis Clarel Joseph, 31 ans, Luciano Lebon, 46 ans, et Doovesh Chinniah, 24 ans, des habitants de Batterie Cassée, Roche Bois. Ils ont été inculpés devant la Bail and Remand Court hier dimanche 25 août, après leur arrestation samedi. Les limiers de la police criminelle de Port-Louis North ont visionné les images CCTV. Une moto a été aperçue transportant deux individus avec le corps de Salman au milieu. Selon les informations en possession de la police, la bande aurait consommé de la drogue dans une maison à Karo Kaliptis, jeudi. Salman se serait évanoui, ses amis auraient cru qu’il était décédé, ils l’auraient alors transporté pour se débarrasser du corps. L’enquête est menée par l’inspecteur Lullith sous la supervision des surintendants de police Bansoodeb et Ramsewok et l’assistant commissaire de police Sookun, Divisional Commander de Port-Louis North.

Nous avons tenté en vain de joindre le responsable du centre de désintoxication pour avoir sa version des faits.