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Mautalents
Saine compétition
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Mautalents
Saine compétition
Une aventure longue de plus d’un mois a pris fin mercredi au Caudan Arts Centre. Onze candidats, aussi talentueux les uns que les autres, se sont affrontés sur scène lors de la finale de Mautalents, concours organisé par La Sentinelle et lexpress.mu pour des jeunes de 15 à 25 ans.
Le lauréat de ce concours de jeunes talents est Krishna Gunputh, 17 ans. Il était le dernier à passer sur scène mais en un peu plus de trois minutes, l’adolescent a conquis les trois membres du jury avec son numéro de danse contemporaine. Son numéro a débuté avec Mon Cœur Épris. Vêtu d’abord d’une tunique blanche qui contrastait avec la scène sombre, il a ensuite arboré un ensemble gris métallisé lorsque la musique passe à Abusadamente, sous les applaudissements du public composé des proches des participants.
(Tous les finalistes étaient sur scène avant l’annonce du vainqueur.)
Avant lui, dix autres finalistes se sont succédé sur scène. Parmi les 11, huit ont chanté. Reprises, propres compositions, accompagnement à la guitare ou au violon, en français, en kreol ou en anglais… ils ont donné leur tout. Les numéros étaient entrecoupés de brèves interactions avec les membres du jury. Ces moments, parfois émotionnels, parfois drôles, ont donné un aperçu de ces jeunes artistes, comment ils vivent leur passion et leur motivation à continuer. Falone Lagaillarde a confié que son choix s’est porté sur Viv Personnel de Denis Fricot car elle a voulu s’exprimer sur les trahisons en amitié qu’elle a vécues, alors que Reshan Sookun a démontré le lien qu’il a avec son frère dans sa danse. Quant à Jérémy Grenade, même après sa performance, il a tenu, encore une fois, à «roul lérin» en loge.
(Nad Sivaramen a lancé l’événement avec un discours.)
(Danielle et Elsa étaient les Masters of Ceremony de la soirée.)
Ambiance décontractée
Alors qu’ils étaient tous là pour tenter de décrocher le chèque de Rs 25 000, la compétition s’est limitée à la scène. En loge, c’était une tout autre histoire. Quelques-uns se connaissaient d’avant, s’étant déjà rencontrés lors d’autres événements, mais, pour la plupart, c’était une première rencontre. Cela n’a pas empêché les loges d’être plus animées que la salle. Les moments de silence étaient rares. Tantôt, Brian chantait, accompagné d’Amadis. Ou encore, c’était Christabelle qui donnait de la voix et ses nouveaux amis assuraient le chœur. Dehors, Reshan et Krishna esquissaient quelques pas de danse, alors qu’Amélie tentait de les filmer et ne se laissait pas décourager par les membres de l’équipe qui passaient sans arrêt entre l’objectif de son portable et les danseurs. «En deux heures, nous sommes tous devenus amis», a expliqué Krishna Gunputh. Était-ce pour gérer le trac ? Ou tout simplement passer un bon moment pour oublier le stress du passage devant le public ? On ne le saura pas, secrets d’artistes…
Lorsque les candidats remontaient après leur passage, les questions fusaient sans qu’ils aient le temps de souffler. «Alors, c’était comment ?» «Que t’a demandé le jury ?» Les interrogations s’entrechoquaient avec les encouragements, allant des simples «To pou korek la» aux cris, rires et applaudissements, pour ceux qui descendaient rejoindre la scène. L’ambiance ne s’est pas estompée pendant les délibérations du jury, et il a fallu du temps pour calmer tous les chants qui continuaient lorsque les finalistes descendaient une dernière fois pour savoir qui était le gagnant. Le calme n’a pas duré, car après la remise des prix, tout est reparti de plus belle…
(Philippe Forget, Chairman, Nad Sivaramen, directeur des publications, et Areff Salauroo, CEO de La Sentinelle, étaient dans le public.)
Engouement
L’appel à candidatures a été lancé le 5 septembre. À la date de clôture, le 22 septembre, 65 candidats avaient soumis leur vidéo. Après une sélection interne, basée sur des critères comme la voix, la présence, la fluidité des mouvements, entre autres, 12 candidats ont été retenus. Mais l’un d’eux, un danseur, s’est désisté le matin même de la finale, ce qui fait qu’il n’y a eu que 11 candidats sur scène.
Le panel du jury était composé de Tanushree Hurry, enseignante de musique et de danse, Avinash Ramdahin, musicien qui a accompagné plusieurs stars de Bollywood, et Géraldine Hennequin, spécialiste en Histoire de l’Art et Médiation culturelle. Tous se sont accordés à dire que le travail a été compliqué, mais qu’il n’y a pas eu de contestations, même entre eux, sur le gagnant. La compétition a été supervisée par Kishna Sabbi Appanna, huissier de justice.
(Les membres du jury ont expliqué à quel point il leur a été compliqué pour déterminer un gagnant.)
Krishna, le gagnant : «La danse, une prière»
Krishna Kumar Gunputh, le gagnant de Mautalents, est reparti avec un chèque de Rs 25 000. Du haut de ses 17 ans, il respire l’assurance. Regard fier, posture droite, pas assuré… Tout ceci ne surprend pas lorsqu’il commence à raconter son parcours d’une décennie dans l’univers de la danse. «Je m’attendais à décrocher la première place. Mais j’ai fait semblant sur scène, lorsque les résultats ont été annoncés», a-t-il confié en riant après la remise des prix. Son numéro, il l’a préparé en deux jours. Originaire de Montagne-Blanche, le jeune homme est en Grade 11 (School Certificate) au collège Ocep. Il est donc en période d’examens. Mais chez lui, l’amour de la danse fait toujours pencher la balance vers sa passion. Raison pour laquelle, entre deux sessions de révisions, il a voulu tenter sa chance et démontrer son talent sur scène, explique son père.
Sous les projecteurs, Krishna Gunputh est dans son élément. Il faut dire qu’il a fait ses premiers pas dans un concours à sept ans. C’était en 2013. C’était aussi sa première victoire. Il est reparti avec le trophée junior de Mauritius Dancing Star. Depuis, les succès s’enchaînent. L’année suivante, il décroche, encore une fois, la première place.
(Krishna Gunputh, entouré de sa famille, après sa victoire.)
En 2016, il mène son groupe vers le succès dans la même compétition ; et en 2017, il est le champion incontesté encore une fois. 2018 a été l’année où il s’est illustré dans la finale du concours Dance Fever 3G, et en 2021, il était sur la troisième marche du podium de la compétition Zenes Montré to Talent. Cette année, il a rajouté deux autres victoires à la longue liste. Avant Mautalents, il a remporté Dance Idol. Il est aussi danseur et chorégraphe du Rockmania Dance Group.
Qu’est-ce qui explique son succès ? Krisnha Gunputh dit, sans détour, qu’il n’y a pas de secrets, simplement la constance dans le travail et beaucoup de détermination. «La danse n’est pas simplement pour le show. La danse est une prière, une forme d’expression. C’est un art qui mérite le respect», dit-il, la voix ferme. Cependant, précise-t-il, ce n’est pas tout. Il y a aussi l’inspiration. Sa première source est ses parents. En deuxième position, Tiger Shroff. Il ne cache pas qu’il incorpore beaucoup de mouvements et autres déhanchements de l’acteur dans ses créations. «Et évidemment, rien n’est possible sans positivité. C’est la base de l’engagement avec mon art. Ma détermination trouve ses racines dans une attitude positive que je cultive.» Quant au style, il préfère ne pas se limiter. «J’aime explorer. Je pars à la découverte de différents genres de danse, et plus je cherche, plus je découvre. C’est un océan de possibilités.»
À l’avenir, il se voit danseur professionnel, pour faire flotter le quadricolore lors d’événements internationaux et enseigner sa passion à d’autres.
Les autres finalistes
1. Annaëlle Amadis
Lorsqu’elle était encore enfant, elle a vu son père chanter sur scène. Dès lors, elle savait que c’est ce qu’elle ferait. «Je savais que j’allais m’exprimer à travers la musique. Ma famille et mes amis m’ont toujours dit que je savais chanter et qu’il faut que je le fasse.» C’est ainsi qu’elle a commencé et aujourd’hui, cela l’a menée en finale de Mautalents. Elle a 20 ans et habite à Palma. Elle a chanté Bad Boy d’Yseult.
2. Amélie Nairac
Elle a 17 ans et elle est en terminale. Depuis petite, elle a une passion pour le chant et la danse, et cherche toujours à agrandir ses horizons. Au-delà du chant, elle manie plusieurs instruments. Elle a commencé par l’Ukulélé, puis la guitare et maintenant, elle s’est mise au piano. Dans la vie, elle est décrite comme persévérante, créative, talentueuse et enthousiaste par ses amis. Mais aussi anxieuse, fatigante et désordre sur les bords, selon elle-même. Elle a chanté Toi et moi de Guillaume Grand, en s’accompagnant à la guitare.
3. Brian Magdeleine
Il a commencé à chanter à l’âge de huit ans dans la chorale. «Je n’ai pratiquement chanté que pour Dieu. Là, j’ai décidé de me lancer à un autre niveau et partager ce que j’ai avec le public», explique le jeune homme de 24 ans, habitant de Petite-Rivière. Mautalents a été sa première scène publique. Il a chanté All I Ask d’Adèle.
4. Chloë Gellé
Elle partage son temps entre ses études de droit, le dessin, le basket et la musique. Le chant, pour elle, est un des moyens de s’exprimer. Elle a chanté Saving All My Love de Whitney Houston.
5. Christabelle Emilien
Elle voue un amour inconditionnel au chant et au violon et ce, depuis son plus jeune âge. Aujourd’hui âgée de 25 ans, elle a décidé de participer au concours pour partager cet amour avec le public. Elle habite à Petite-Rivière-Noire. Elle a chanté I Believe I Can Fly de R Kelly.
6. Jérémy Grenade
Il a 23 ans et partage son temps entre Vacoas et la Suisse. Son amour pour la musique ne date pas d’hier. «Dépi mo zanfan, mo trap mo ravann mo baté.» Le jeune homme n’est pas un inconnu de la scène. Il a accompagné plusieurs artistes locaux, à l’instar d’Alain Ramanisum et Nancy Derougère, lors de leurs tournées en Europe. Il a déjà deux singles à son actif et compte bientôt sortir un album. Il a chanté Mo Racine, sa propre composition.
7. Annaëlle Maurice
Sa passion, c’est le chant, la danse et l’écriture. D’ailleurs, pour la finale, elle a interprété sa propre composition, s’accompagnant à la guitare. La musique, chez cette Curepipienne de 22 ans est une affaire de famille. «Ma mère chante, mon père danse. Mes sœurs m’ont appris à jouer à la guitare. Ils m’ont tous soutenue et c’est un peu grâce à tout cela que je suis là aujourd’hui.»
8. Falone Lagaillarde
Elle a 25 ans et habite à L’Escalier. La musique, pour elle, est plus qu’une passion. C’est une forme d’expression. «Cela sert à passer des messages, que ce soit d’amitié, d’amour ou aux proches.» Elle a chanté Viv Personnel de Denis Fricot.
9. Yannick Arecksamy
Ce danseur de 24 ans, originaire de RicheTerre, a tout essayé, mais c’est vers son premier amour, la breakdance, qu’il est toujours revenu. «La danse m’a toujours fasciné. D’ailleurs, cela fait maintenant 13 ans que je m’exprime de cette manière.» Il a fait sa chorégraphie sur Take a Look de Boztown.
10. Reshan Sookun
Âgé de 23 ans, cet habitant de GrandBaie vit sa passion pour la danse depuis six ans. «Mon style préféré est le freestyle. Cela me laisse la liberté de mélanger plusieurs genres, comme le contemporain, l’afro, le jazz et le hip-hop entre autres.» Il évolue au sein de son groupe de danse, Ruvishm Dance Team. Il a dansé sur Jaane Nahin Denge Tujhe du film 3 Idiots. n
Note : Les finalistes ont été numérotés non pas en fonction de leur performance, surtout pas, car ils ont tous été fabuleux. Mais en fonction de leur photo respective en haut des pages, pour que vous puissiez les reconnaître.
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