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Air Mauritius
Sameer Baichoo nommé Chief Operations Officer
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Air Mauritius
Sameer Baichoo nommé Chief Operations Officer
Le nouveau COO pourra-t-il régler les problèmes de pannes techniques, notamment de MK ?
C’est par le biais d’une circulaire que le Chief Executive Officer d’Air Mauritius (MK), Charles Cartier, a annoncé hier le choix de la compagnie pour le nouveau Chief Operations Officer (COO), une sorte de no 2, en la personne de Sameer Baichoo. Comme écrit précédemment dans l’express du 14 avril, la compagnie avait lancé un appel à candidatures pour ce poste, mais elle était limitée à l’interne.
Le poste de COO, pourtant important, n’a été occupé qu’entre 2002 et 2004 par le Français Pierre Darpoux et, en 2004, par le Sud-africain Johan Jaarsveld. Ils ont tous deux quitté leur poste à la suite, nous dit-on, d’une cabale menée par les senior managers, notamment des pilotes qui n’aimaient pas avoir un COO au-dessus d’eux. Cela, bien que selon une autre source, au moins l’un de ces COO n’était pas compétent. Rajah Buton avait lui aussi brièvement occupé ce poste en 2020. C’est pour dire que c’est un siège éjectable à souhait. Sameer Baichoo a, lui, rejoint MK en 1999 comme cadet pilot, avant de devenir commandant d’ATR en 2015 et commandant d’A330 et d’A350 en 2017. Il est également instructeur pour le personnel navigant, et agit comme auditeur qualité et sécurité des vols depuis 2012.
Des réserves émises
Cependant, pour certains, ce poste devrait être occupé par quelqu’un qui maîtrise tous les aspects de l’aviation : l’ingénierie, la logistique et le planning, etc., et pas seulement le pilotage. «Le COO est appelé à s’occuper notamment des problèmes techniques des avions qui sont légion en ce moment», nous dit un employé de MK. «Je ne vois pas un commandant assurer ce poste, surtout lorsqu’il s’agit de situer les problèmes mécaniques et de logistique.» Notre interlocuteur reconnaît que MK n’a pas ces compétences en interne. «C’est pourquoi on avait toujours eu recours à des étrangers.» Mais avec le résultat que l’on sait…
Sameer Baichoo se fera-t-il accepter ? Pourra-t-il par exemple exercer son autorité envers des managers en charge des pilotes ? Justement, un autre problème fait surface : au cas où Sameer Baichoo continue à voler, il devra répondre au Flight Manager. Cela, alors que comme COO, c’est à lui que ces managers doivent répondre. On nous rappelle que les personnes en charge des vols comme les Executive Vice Presidents de Flight Operations ont toujours continué à voler, si ce n’est pour gagner plus d’argent. «Si le nouveau COO est souvent dans le ciel, comment fera-t-il pour tout contrôler ? Ce poste exige un titulaire à temps plein.» Nous avons essayé de contacter Sameer Baichoo mais n’avons pas pu lui parler.
Une autre source se pose des questions sur les critères à satisfaire pour remplir ce poste. «Pourquoi avoir limité les critères à sept ans comme commandant, en plus d’un simple MBA ?» On nous rappelle dans la foulée que Sameer Baichoo faisait partie de l’Operations Advisory Committee mis sur pied par Charles Cartier le 13 mars. On se demande si le panel qui a sélectionné Baichoo a les capacités de choisir un bon COO. «Qui fait partie de ce panel de sélection ? Ses membres sont-ils des techniciens ?» Ce sont pour toutes ces raisons que certains voient en cette nomination non pas le besoin de remplir un poste stratégique, mais celui d’y caser quelqu’un… politiquement, cela, à la veille des élections. On saura bientôt si le choix du panel a été le bon.
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