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Samraj Mahadia: «Si le “stake money” n’est pas revu à la hausse, vous ne verrez pas l’écurie Mahadia en 2025»

28 mars 2024, 18:30

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Samraj Mahadia: «Si le “stake money” n’est pas revu à la hausse, vous ne verrez pas l’écurie Mahadia en 2025»

Samraj Mahadia, entraîneur champion.

L’entraîneur champion en titre Samraj Mahadia a accepté de répondre sur plusieurs thèmes de l’actualité hippique. Dans l’entretien qui suit, il donne une indication de la préparation de ses chevaux en vue du début de la saison. Tout en expliquant que l’entraînement a été perturbé par la non-disponibilité des pistes, il confirme que ses chevaux ne seront pas prêts pour le 4 mai. Il donne son avis sur le centre JMLS de Petit-Gamin et parle aussi de l’avenir des courses à Maurice.

En tant qu’entraîneur champion et à la tête d’une des plus grosses écuries du turf, vous avez pris connaissance, après beaucoup de manque de visibilité, de la date du 4 mai comme le coup d’envoi de la saison, la semaine dernière. Même si elle n’est pas encore officielle, la HRD veut démarrer à cette date. Est-ce que vous avez pu préparer vos chevaux pour débuter à cette échéance ? Où en sont-ils dans leur préparation ?

Je peux d’ores et déjà vous dire que l’écurie Mahadia ne sera pas prête pour le 4 mai. La piste d’entraînement était fermée pendant un mois pour les besoins de la fête de l’Indépendance et ce n’est qu’aujourd’hui (NdlR, mercredi 27) que la piste en sable est de nouveau disponible. Être prêt dans un mois est très difficile.

Le nouveau «Deputy Chief Executive Officer» de PTP, Luvnish Bhageerutty, a, dans un entretien à «l’express», confirmé qu’il n’y aura aucune augmentation du «stake money» dérisoire qui était proposé la saison dernière. Comment l’accueillez-vous ?

Je suis déçu. S’il n’y a pas d’augmentation du stake money cette année, cela va être difficile pour certaines écuries de tenir le coup. On arrive à peine à tenir la tête hors de l’eau. Si le stake money n’est pas revu à la hausse, vous ne verrez pas l’écurie Mahadia en 2025.

L’assurance des jockeys, apprentis et «track riders» a été un gros problème récemment, ces derniers ne trouvant pas de couverture. C’est une situation incroyable !

L’assurance des jockeys est effectivement un gros problème. Comment se fait-il que vous ne puissiez pas travailler dans votre propre pays à cause d’une assurance ? Avant, comment ces compagnies d’assurances couvraient-elles les jockeys pendant plusieurs années ? Il y a quelque chose qui ne colle pas.

Le nom du jockey Marcos Ribeiro est cité du côté de votre établissement pour la nouvelle saison. Est-ce que son recrutement est toujours d’actualité surtout après l’annonce du «Deputy CEO» de PTP par rapport au «stake money» ? Un jockey étranger coûte une fortune de nos jours…

Oui, on compte bien engager un étranger cette année. Je suis de ceux qui pensent que pour la bonne marche d’une écurie, il faut absolument avoir de la stabilité. On a été champion et on veut être encore tout aussi performant et constant. L’apport d’un bon jockey est primordial. Si vous prenez en compte le riding fee d’un jockey mauricien par course qui est de Rs 2 500, à la fin du mois cela vous coûte entre Rs 100 000 et Rs 150 000 plus cher que d’engager un étranger. Pour moi, cela en vaut la peine. Si les membres contribuent Rs 10 000 chacun, le compte est bon. Si vous avez 25 membres qui contribuent, allons dire, Rs 10 000, c’est faisable non ? Un jockey nous coûte entre Rs 250 000 et 300 000 par mois, appartement et voiture compris. Je suis ouvert, transparent et réaliste. Je n’ai rien à cacher !

Parlez-nous un peu du jockey Marcos Ribeiro. Comment votre choix s’est porté sur ce cavalier ?

Marcos Ribeiro est un très bon jockey brésilien. J’adore les Brésiliens. Ils sont de très bons horsemen, humbles et surtout ils ne coûtent pas trop cher. Marcos Ribeiro est champion au Brésil, ce qui est une indication claire de son talent. Il est très enclin à tenter l’expérience mauricienne. Sa demande est actuellement examinée à la HRD. Cela va certainement prendre un peu de temps pour les documents, PML (Personal Management Licence), médical et le permis de travail, mais nous ne sommes pas pressés.

Sinon, avez-vous eu l’occasion de voir les installations au centre JMLS à Petit-Gamin ? En tant que cavalier d’expérience et entraîneur, comment voyez-vous ce centre qui est appelé à organiser les courses à l’avenir ?

Je suis allé faire une visite en début d’année avec mes assistants et mes fils. Le mot qui me vient à la bouche est «impressionnant». Les installations sont top ! La piste en sable est de 30 mètres de large, la piste en gazon est, elle, d’environ 25 mètres de large. Tandis que la ligne droite fait 400 mètres avec une fausse ligne droite. Ce qui est très intéressant. Ces deux pistes sont prêtes. Le paddock a été bien imaginé. Juste du côté des écuries, c’est encore en chantier mais ça se comprend. Pour moi c’est un diamant brut qui doit être peaufiné.

Pour beaucoup, un épais nuage surplombe l’avenir de l’industrie des courses hippiques actuellement. En tant que professionnel comment analysez-vous la situation ?

C’est une vérité que l’avenir des courses n’est pas brillant. PTP a tout pour réussir. They must however have the right man in the right place. Quand quelque chose ne marche pas, il faut le dire mais il faut reconnaître quand du bon travail est fait. Regardez, ils sont en train de mettre en place un système d’irrigation automatisé au Champ-de-Mars, ce qui est une très bonne initiative.

Un mot brièvement sur les nouveaux chevaux que les turfistes doivent suivre chez votre écurie cette saison ?

On a fait l’acquisition de cinq nouveaux avec le soutien de Sailesh Ramdin et ses partenaires, à savoir Vihaan’s Grey, Alpenhorn, Babylon, Manhattan Cafe, Global Dollar. Ces chevaux vont très bien faire ici, car ils n’ont pas été surclassés en Afrique du Sud.