Satish Maghoo a été sommé, hier, par la cour intermédiaire de verser une somme de Rs 400 000 à Ranjiv Woochit, député du Parti Travailliste (PTr), réélu dans la circonscription n°5 (Pamplemousses/Triolet) aux dernières élections législatives. Cette décision fait suite à une plainte déposée par Ranjiv Woochit, qui accuse Satish Maghoo de l’avoir faussement accusé de menace verbale.

Selon le député qui est également directeur de l’entreprise Eastern Stone Crusher, spécialisée dans le concassage de pierres, «le 23 février de cette année, une déposition a été faite à la police par le défendeur à mon encontre. Cet homme d’affaires, qui se présente comme un promoteur foncier, a allégué m’avoir vendu une parcelle de terrain d’une valeur de Rs 70 millions et prétend que je lui aurais promis une commission une fois la vente conclue. Il a ajouté que je lui devais Rs 1,4 million, représentant cette commission, et que lorsqu’il s’est rendu à mon bureau à l’Aventure, je l’aurais menacé avec un revolver tout en refusant de respecter ma promesse.»

Dans sa déposition faite à la police, l’homme d’affaires allègue que le politicien l’aurait menacé à l’aide d’un revolver en lui disant : «Mo prese la, to pe fatig moi tro boukou, mo bez toi kout bal.» Interrogé en présence de son avocat, Ranjiv Woochit a réfuté les allégations. Lors de la perquisition effectuée chez le député, la police n’a trouvé ni arme, ni autre élément incriminant. Ranjiv Woochit, réélu dans la même circonscription en 2019, a par la suite été autorisé à rentrer chez lui après qu’une fouille a été réalisée à son domicile à 7e Mille, Triolet. Il n’a pas été placé en état d’arrestation.

Le plaignant a présenté, devant la cour intermédiaire, des preuves documentées, notamment des images de CCTV, qui montrent l’absence d’altercation entre les deux parties le jour de l’incident allégué dans son bureau. «D’ailleurs, je n’ai jamais acquis une parcelle de terrain du défendeur et je ne détiens pas la somme de Rs 70 millions dans mon compte bancaire. De plus, les images montrent clairement que je ne l’ai pas menacé, la question de menace verbale ne se pose donc pas», a-t-il plaidé.

Satisfaite de sa plaidoirie, la magistrate Bhavna Sawock a cité en exemple l’affaire de Kathy Lyn Austin, sommée par la Cour suprême de verser une indemnité à la famille Mohamed, en raison de propos diffamatoires, ajoutant : «Vu la gravité de ces allégations, je considère que la somme de Rs 400 000 est appropriée dans le cas présent», concluant ainsi le verdict le vendredi 15 novembre.