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Climat
Sécheresse mondiale : Maurice pas à l’abri
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Sécheresse mondiale : Maurice pas à l’abri

■ Maurice, qui ne figure pas parmi les «hotspots», a toutefois connu des épisodes de sécheresse marquées par des réservoirs à des niveaux critiques en début d’année.
Alors que la planète fait face à des phénomènes climatiques extrêmes, un rapport publié le 2 juillet par le National Drought Mitigation Centre et l’UN Convention to Combat Desertification identifie les régions du globe les plus menacées par la sécheresse. Intitulé Drought Hotspots Around the World 2023-2025, ce document met en lumière les régions et les populations les plus touchées afin de guider des stratégies d’atténuation justes, renforcer la résilience et améliorer la surveillance et la réponse face aux sécheresses.
Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration, 2023 et 2024 ont été les années les plus chaudes jamais enregistrées. Les tendances climatiques mondiales favorisent l’apparition de graves sécheresses à travers le monde, toujours en cours en 2025. Ce phénomène est en grande partie lié à l’épisode El Niño, qui a succédé à La Niña de juin 2023. L’alternance entre ces phases du cycle ENSO influence fortement les régimes de précipitations mondiales : El Niño assèche l’Afrique australe, l’Asie du Sud-Est, l’Amérique centrale et l’Australie, tandis que La Niña provoque des sécheresses en Afrique de l’Est, en Asie occidentale et dans les Amériques.
Malgré la fin officielle d’El Niño en mai 2024, selon l’observatoire terrestre de la NASA, les impacts de la sécheresse persistent dans plusieurs régions en 2025. L’Afrique de l’Est, durement frappée par la sécheresse entre 2023 et 2024, fait partie des principales zones sensibles au changement climatique, aux côtés de l’Afrique australe, du bassin amazonien, du Mexique, de l’Asie du Sud-Est et de la Méditerranée. Les conséquences, qui varient selon les régions, comprennent des pénuries d’eau, des pertes agricoles et des interruptions d’électricité.
Les petits États insulaires tels que Maurice ne figurent pas parmi les hotspots, mais le rapport prévient qu’aucune région n’est réellement à l’abri. D’ailleurs, la situation locale n’en est pas moins préoccupante. Le pays a connu des épisodes de sécheresse sévère, une baisse importante du niveau des réservoirs et même des pertes agricoles, contraignant les autorités à intensifier les mesures de gestion de l’eau en janvier. En février, le taux de remplissage des réservoirs était tombé en dessous de 40 %. Le taux de remplissage des réservoirs avait atteint 50 % en avril, montrant des signes d’amélioration et a dépassé les 70 % en mai.
Les sécheresses à venir seront aggravées par le réchauffement climatique, l’urbanisation et la croissance démographique. Sans réduction des émissions, l’intensification de la chaleur et des perturbations des pluies accentuera la pression sur l’eau. La résilience dépendra d’une meilleure gestion des ressources, du renforcement des écosystèmes et de l’équité d’accès.
Selon les recommandations du rapport, face à l’aggravation des pénuries d’eau, il est urgent de mettre en œuvre des solutions globales, intersectorielles et fondées sur la coopération internationale. Il convient de renforcer la résilience par des systèmes d’alerte précoce, une gestion durable de l’eau, des pratiques agricoles innovantes et une participation inclusive des communautés. L’accent doit être mis sur la réduction de la demande en eau, notamment dans l’agriculture – principal secteur consommateur – en privilégiant des cultures moins gourmandes et adaptées localement.
Ces efforts doivent s’appuyer sur des approches durables et équitables, plutôt que sur des mesures telles que des hausses tarifaires, qui affectent davantage les populations vulnérables. La gravité de la sécheresse peut influencer le moment d’intervention, mais agir tôt et de manière proactive reste essentiel pour limiter les impacts, précise le rapport.
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