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Mutinerie à la prison de Beau-Bassin

Seul un prisonnier blessé porte plainte

5 août 2024, 09:00

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Seul un prisonnier blessé porte plainte

Le jeudi 18 juillet, une fouille générale a eu lieu à la prison de Beau-Bassin, avec l’aide des éléments de la Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM). Alors que cette fouille a permis aux autorités de mettre la main sur de nombreux objets interdits, des questions se posent.

Lors de la fouille, des objets artisanaux fabriqués par les détenus, dont des pik demon et d’autres objets pointus, ont été retrouvés. Les autorités ont également saisi divers objets interdits, dont trois mini téléphones mobiles, deux batteries de rechange, un câble USB, deux seringues usagées sans aiguille, 17 cigarettes de la marque Matinée, quatre dispositifs en bois pour fumer, une ampoule électrique trafiquée et un jeu de cartes. Tous ces objets ont été confisqués grâce à l’utilisation de détecteurs de métaux. Cependant, l’opération a dégénéré, provoquant plusieurs accrochages entre les prisonniers et les membres du GIPM.

Des détenus ont été blessés, mais cette affaire semble avoir été étouffée. Seul l’un des blessés a rapporté le cas à la police de Barkly, quelques jours plus tard. Il s’agit d’un habitant de Pointe-aux-Sables qui est en détention provisoire depuis deux ans. Il a expliqué que, lors de la fouille, plusieurs officiers accompagnés des éléments de la Special Mobile Force (SMF) et de la Special Support Unit (SSU), et d’une dizaine d’officiers de la Correctional Emergency Response Team (CERT) ont tabassé les détenus. Environ 30 minutes plus tard, les dizaines d’officiers de la CERT sont revenus dans la cour où l’incident s’était produit et ont encore une fois tabassé les détenus. L’habitant de Pointe-aux-Sables a reçu des soins à l’hôpital de la prison.

Pourtant, certains gardiens ne comprennent pas pourquoi la prison a fait appel à la SSU, à la SMF ainsi qu’au GIPM pour cette fouille alors qu’elle dispose de tous les équipements et effectifs nécessaires pour faire face à toute éventualité. «Il y a plusieurs détenus qui ont été tabassés. Qui va assumer la responsabilité de cette mutinerie ? La prison ou la police ?» Un autre gardien explique qu’une réunion avait eu lieu avec les agents de bien-être de la prison afin que ces derniers fassent pression sur les détenus pour ne pas rapporter l’affaire à la police.

Nous avons sollicité la version d’un haut gradé de la prison, mais ce dernier n’a pas souhaité nous parler.