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Terrains de l’état à Anse-La-Raie
Seules cinq demandes transmises à l’EDB
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Terrains de l’état à Anse-La-Raie
Seules cinq demandes transmises à l’EDB
La porte du Youth Centre à Anse-La-Raie sera-t-elle définitivement fermée à nos jeunes ?
Nous en avons appris un peu plus sur la façon dont le dossier du promoteur proche du pouvoir, qui a bénéficié de 25 arpents de terres à Anse-La-Raie, a fait son chemin du ministère des Terres vers l’Economic Development Board (EDB), et vice-versa.
Après la rédaction du Master Plan pour la région d’Anse-La-Raie, des demandes ont été reçues par le ministère du Logement et des terres pour le «développement» de ces terres. Comment les promoteurs savaient-ils que ces terres étaient disponibles pour des projets ? Premier mystère. Vingt-deux demandes ont en tout cas été reçues par le ministère, comme l’a déclaré le 17 octobre au Parlement, le ministre Deepak Balgobin, qui répondait à la place du ministre du Logement et des terres ainsi que du Tourisme, Steven Obeegadoo, absent de pays, à une interpellation du député Osman Mahomed.
Selon nos informations, le ministère des Terres a alors fait un premier tri des demandes et en a soumis seulement cinq à l’EDB. Qui a choisi ces cinq et éliminé les 17 demandeurs au ministère, et comment ? Deuxième mystère. À la réception de ces cinq demandes, l’EDB a effectué sa due diligence à travers un comité technique interne, mais composé de représentants des ministères des Finances, de l’Environnement, du Tourisme et des Terres, et aussi d’un représentant de l’EDB. Bref, ce sont les mêmes ministères qui examinent les demandes venant d’euxmêmes mais sous le toit de l’EDB. La confusion des rôles est encore plus frappante en ce qui concerne le ministère des Terres, qui a été, rappelons-le, à l’origine du premier tri.
Et après? Selon nos sources, ce comité ne tranche pas à vrai dire mais établit son rapport de due diligence, qui montre toutefois que les quatre autres prétendants ne satisfaisaient pas les critères. Ces éliminations étaient prévisibles, nous diton, puisque ces prétendants n’étaient clairement pas dans les clous. Voyez vous-même: un était en liquidation; deux proposaient des projets de Property Development Scheme qui ne correspondaient pas à ce qui était recherché, et le dernier était encore plus loin des exigences du Master Plan, proposant un projet ne générant pratiquement pas d’emplois durables, notamment la construction et la vente de bungalows. Il existe un troisième mystère: par où est passé le dossier d’un second promoteur qui a vu sa demande agréée? On ignore pour l’instant l’identité de ce second promoteur, même si l’on nous assure que celui-ci est au moins dans les règles, étant bien engagé dans l’hôtellerie.
À la Kistnen…
Question : pourquoi alors le ministère des Terres a-t-il inclus ces quatre demandes qui allaient échouer de toute façon devant le comité technique ? D’après une source à ce même ministère, l’inclusion de ces quatre demandes aurait servi à faire émerger la seule candidature de Luxury Suites Ltd. «C’est un peu le système utilisé pour éliminer Soopramanien Kistnen lors des appels d’offres destinés à des copains et des copines durant le Covid», ironise notre interlocuteur. «Eh oui, malgré un assassinat et une enquête judiciaire, cette technique est encore utilisée.»
Et Luxury Suites Ltd, satisfaisaitelle les critères ? Visiblement oui. Ainsi, la due diligence a été positive vu ses projets précédents «menés à bien», c’est-à-dire qui n’ont pas été abandonnés. C’est vrai ; les projets, entre autres, de maison de retraite, d’hôtel qui ouvrira ses portes bientôt à Rivière-Noire (en partie sur des terres de l’État), de clinique qui vient d’obtenir le contrat médical pour les employés de Mauritius Telecom, et autres immeubles loués à des institutions et compagnies publiques, comme la SBM et l’EDB luimême, marchent bien. Et pour cause ! Il semble donc que le comité technique se soit basé non sur les actifs de Luxury Suites Ltd (Rs 10 000 seulement selon le Registrar of Companies), mais sur tout le groupe d’Avinash Gopee, également président de la Tourism Authority, pour lui accorder la financial clearance.
Cependant, un expert-comptable que nous avons contacté se demande si ce comité technique a reçu une Letter of Comfort en faveur de Luxury Suites Ltd, venant du groupe ou des sister companies, ou du moins une assurance sur la façon dont le promoteur financera son projet. Or, il semble que le promoteur se soit juste contenté de dire qu’il se tournera au moins en partie vers des institutions financières pour le projet. On n’a pas su quelles banques ou si c’était la MIC. Toujours estil que le rapport de due diligence du comité technique de l’EDB écartant les quatre «concurrents» a été envoyé au ministère des Terres, qui à son tour l’a déposé au Conseil des ministres. Ce serait ce dernier qui a enfin approuvé l’émission de la lettre de réservation au promoteur.
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