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Troisième arrestation en quatre mois

Sherry Singh en «mode construction»

3 septembre 2023, 15:04

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Sherry Singh en «mode construction»

‘Face à face’ entre Sherry Singh et l’ASP Jagai aux Casernes centrales vendredi.

Sherry Singh, ex-CEO de Mauritius Telecom (MT), a été arrêté une troisième fois – en cinq mois – vendredi. Mais le combat continue, a-t-il affirmé à sa sortie de cour le même jour. Sur le plan politique, si le leader de One Moris parle de restructuration, on fait savoir que le travail sur le terrain suit son cours...

Étant donné que ses comptes sont gelés et qu’il a plusieurs institutions «sur son dos», dont la Mauritius Revenue Authority ou encore la Financial Intelligence Unit (FIU), Sherry Singh a fait comprendre que le plus important pour lui en ce moment c’est de subvenir aux besoins de sa famille. Il a indiqué que sur le plan politique Bruneau Laurette, membre de One Moris et lui-même, sont en train de voir quelle direction «lepep anvi pran… akoz sa [nou] ankor pé konstrwir...»

Sherry Singh a indiqué que pour lui, l’importance n’est pas de voir avec qui ils se mettront en alliance dans le futur, mais de proposer un programme pour aider le pays. «Nous ferons ce qu’il faudra pour que ce gouvernement parte.» D’ajouter : «Vous ne pouvez pas venir dire que vous allez étendre le métro jusque dans le nord du pays quand le peuple n’a rien à manger. Il y a des priorités...» Tout en déclarant qu’il ne peut s’exprimer davantage sur le sujet car il est en «mode construction».

L’ex-CEO de MT a aussi été très clair. «Peu importe à qui on donne un coup de main plus tard, le plus important est qu’il y ait un vrai changement. Si péna vré sanzman, nou al dormi lakaz, ki li Bruneau ki li mwa...»

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«Conspiracy to defraud»: Mᵉ Urmila Boolell apporte des éclaircissements

Une accusation provisoire de «conspiracy to defraud» a été retenue contre Sherry Singh devant la cour de district de Port-Louis vendredi. Son avocate, Mᵉ Urmila Boolell, Senior Counsel(SC), explique pourtant que cet acte d’accusation ne peut s’appliquer dans le cas présent.

Sherry Singh a été arrêté cette fois dans le sillage de l’affaire des contrats alloués par Mauritius Telecom (MT) alors qu’il occupait le poste de CEO. La police lui reproche, selon nos informations, d’avoir pris une décision conflictuelle, lors d’une réunion du board quant à l’allocation de câbles de cuivre et de «boîtes Huawei», en 2018 et 2019. D’où l’accusation de «conspiracy to defraud», qui est définie comme un accord entre deux ou plusieurs parties visant à exécuter un plan qui porte atteinte aux droits d’une personne ou la prive de quelque chose à laquelle elle aurait autrement droit.

Sollicitée à ce sujet, Mᵉ Urmila Boolell, SC, qui avait déclaré à la sortie du tribunal que cette accusation ne pouvait s’appliquer dans le cas de son client, met en exergue les circonstances dans lesquelles un suspect peut faire l’objet de «conspiracy to defraud». «Mon client a été arrêté parce que, selon la police, une décision a été prise alors qu’il siégeait lors d’un board meeting, en présence d’autres membres, s’agissant d’un projet au sein de MT. La question du vol ne se pose même pas. On ne peut causer préjudice en prenant une décision à l’unanimité au sein d’un board. Cela, étant donné que Sherry Singh, en tant que CEO au moment des faits, peut apposer sa signature sur l’accord pour le contrat après que les six membres ont voté en sa faveur», affirme l’avocate.

Elle précise que pour prendre une décision au sein d’un comité, la responsabilité repose sur tous les membres et qu’une seule personne ne peut être tenue pour responsable, en l’occurrence son client. Elle va plus loin en citant que si MT s’est senti lésé, il aurait dû y avoir une déclaration de la part du représentant de ladite compagnie. «Nous avons posé cette question à la police, qui s’est montrée évasive, et il nous semble que MT n’a pas déposé de plainte. Vous voyez, les procédures entourant la question de la décision pour l’allocation d’un contrat au sein de MT, qui n’est pas une petite compagnie mais une grande entreprise, sont en place», poursuit notre interlocutrice.

Me Urmila Boolell soulève une autre question. «Où sont les directeurs du board qui ont participé à cette décision ? N’ont-ils pas été interpellés ?» Pour l’avocate, son client est une fois de plus victime de persécution.