Sherry Singh et Danesh Ellayah ont été arrêtés par la Special Striking Team hier dans le cadre de l’enquête sur plusieurs contrats alloués par Mauritius Telecom alors que le premier nommé occupait le poste de Chief Executive Officer. Ils ont comparu en cour de district de PortLouis devant le magistrat Prasant Beesoon sous une charge provisoire de complot «to defraud MT». Ils ont été relâchés contre une caution de Rs 50 000 chacun et une reconnaissance de dette de Rs 300 000, la police n’y ayant pas objecté. L’avocate de Sherry Singh, Mᵉ Urmila Boolell SC, a expliqué à la cour que le mandat de perquisition ne reflétait pas le contenu de l’interrogatoire de son client. De son côté, Mᵉ Gavin Glover, avocat de Danesh Ellayah, a demandé que le mandat de perquisition soit inclus dans le dossier de la poursuite.

À sa sortie de la cour, Mᵉ Urmila Boolell SC a déclaré : «J’ai un seul message à passer aux CEO, Chairmen qui siègent au sein des corps paraétatiques et des comités sous tutelle du gouvernement et du Premier ministre. Je vous conseille de faire attention aux contrats alloués par l’organisation. C’est le CEO ou le Chairman qui devra aller répondre.»

Elle précise que pour allouer un contrat, six membres doivent signer. «Qu’en est-il d’eux ? Ne doivent-ils pas être interrogés ? Les policiers connaissentils les procédures qui doivent être respectées pour le “procurement” ? Ne savent-ils pas que le CEO n’est pas impliqué dans ces procédures ?»Sherry Singh a, de son côté, expliqué qu’il est au courant qu’il y a des représailles contre lui par ses adversaires politiques. «Le niveau des représailles a battu tous les records. Un message à mon adversaire politique, c’est peut-être que je suis son chéri. Mais cela fait la troisième fois que je suis arrêté. Il y a eu des perquisitions chez mes beaux-parents, chez mes parents, chez mon frère.»

Danesh Ellayah à sa sortie des Casernes centrales hier.

Il ajoute que le Premier ministre a dit qu’il suivait son dossier de près. «Dans l’histoire de la démocratie, je n’ai jamais vu quelqu’un descendre aussi bas. Je ne suis aucunement intimidé par lui. Depuis que j’ai fait des dénonciations sur l’affaire sniffing, je n’ai jamais attaqué sous la ceinture. Malgré mes protestations, ils ont exécuté le mandat de perquisition. Même les officiers de la MRA ont assisté à la fouille. J’ai demandé la raison de mon arrestation, je n’ai pas eu de réponse.»

Sherry Singh a aussi expliqué qu’il a pris une petite retraite politique car ses comptes bancaires ont été gelés. «Il est tombé dans la bassesse en s’attaquant à la famille car je dois nourrir ma famille.» Il dit aussi attendre que l’affaire soit prise sur le fond car Pravind Jugnauth et son épouse Kobita seront appelés en cour et il n’aura pas mal de choses à dire. «Je dis ouvertement que je n’ai jamais fait de business qui soit en conflit avec Mauritius Telecom. Ils ont tous mes comptes, ils ont les comptes de la compagnie. Moi je continuerai mon combat pour mon pays car nous sommes arrivés à un niveau de dictature. Li pe faire sa vine enn zafer personnel.»

Sherry Singh et son épouse Varsha Singh ont été interrogés «under warning» hier par la Special Striking Team menée par Ashik Jagai. L’assistant surintendant de police a repris le travail, mardi, après un congé maladie. Un retour marqué, hier, par les vifs échanges entre Urmila Boolell et lui, dans la cour des Casernes centrales, après l’arrestation du client de l’avocate

Une perquisition a été effectuée au domicile du couple à Ebène par des officiers de la Special Striking Team. Danesh Ellayah était aussi aux Casernes centrales en compagnie de son avocat, Mᵉ Yash Bhadain. Une perquisition a aussi été faite à son domicile à Helvétia. L’affaire pour laquelle Sherry Singh et Danesh Ellayah ont été arrêtés concerne les contrats que Mauritius Telecom avait alloués à Huawei.