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Questions à …
Sheryl Smith: «What, me ?! Je suis en mode imposter syndrome right now !»
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Questions à …
Sheryl Smith: «What, me ?! Je suis en mode imposter syndrome right now !»
C’était lors du prestigieux Festival de Cannes. L’hôtel Martinez a été le théâtre d’une soirée mémorable : les «WIBA Awards», organisés par la World Influencers and Bloggers Association (WIBA) le 24 mai. Parmi les lauréats : la Mauricienne Sheryl Smith, qui a remporté l’un des prix les plus convoités, celui de la «Most Influential in Social Media Awards 2024»
**Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous aviez remporté ce prix prestigieux ? **
Choc ! Je suis allée parce qu’on m’a invitée et ça ne se refuse pas. Le bonus pour moi, c’est que j’allais avoir des Getty Images. Au final, j’ai coché tellement de cases dans ma bucket list que je n’arrive pas à croire que cette soirée a eu lieu. J’ai rencontré mon influenceuse préférée, j’ai eu mes fameuses Getty Images et, cerise sur le gâteau, j’ai remporté un titre tellement long que ça m’a pris deux jours pour comprendre. Best influential personalities of the social media world… What, me ?! Je suis en mode imposter syndrome right now !
Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être reconnue comme l’une des personnalités les plus influentes dans le monde des médias sociaux ?
I’m processing it…
Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir influenceuse ?
Kout flouk (rires)… Je me suis intéressée aux réseaux par le biais de mon métier. Moi qui, à la base, étais actrice au théâtre, je me suis retrouvée sur les réseaux, ce qui s’alignait parfaitement avec mes études en communication avec une spécialisation en marketing digital, relations publiques et production audiovisuelle. Ça a toujours été compliqué pour moi de me donner un titre : influenceuse, content creator, actrice, digital strategist, scriptwriter, présentatrice, productrice… Je ne sais pas ce que je suis ! Je suis une hybride, je crois.
Comment pensez-vous que votre influence sur les médias sociaux a eu un impact sur vos abonnés et la communauté en général ?
On m’a dit que c’est ma positivité ! Mais au fait, je ne sais pas vraiment. Ça doit être le fait que, bien que je sois comédienne, les réseaux étaient un moyen pour moi de montrer qui je suis en dehors de la comédie. Je suppose que les gens ont accroché et à partir de ça, j’ai vu une grande famille et des amis 2.0. L’impact que je veux cependant avoir, c’est encourager les gens à être reconnaissants d’être en vie et de pouvoir vivre une petite vie simple et apprécier les «extras» sans se forcer à vivre extra… alors que souvent on voit l’extra, la surproductivité, comme la définition du succès ! Moi, je veux prôner le no pressure mais je ne sais pas si je réussis à le faire.
Comment voyez-vous l’évolution du rôle des influenceurs dans les prochaines années ?
Huge ! Ce sont les nouvelles stars à mes yeux ! Contrairement aux stars d’antan qui étaient intouchables, maintenant ce sont de vraies personnes et chacun en a pour son grade ! Et pour moi, un influenceur ce n’est pas quelqu’un qui fait la promotion de gel douche ! Mais quelqu’un qui donne vraiment l’exemple, éduque et décomplexe les gens. Au lieu de les culpabiliser en mettant des barres trop haut et impossibles à atteindre.
Quelles opportunités voyez-vous se dessiner pour les influenceurs à l’avenir, en particulier dans le contexte mauricien ?
L’opportunité d’être des porte-parole, d’éduquer. Par exemple, les gens que je suis m’ont appris que la vie est faite pour être vécue, qu’il y a un temps pour bosser, un temps pour se prélasser et que ne rien faire, c’est aussi faire quelque chose pour soi, pour sa santé mentale. J’ai appris l’importance de l’équilibre dans tout ce qu’on fait. Je suis très famille, je partage l’importance de chérir les moments éphémères. Je pense que bien faite, l’influence peut avoir de bonnes répercussions sur les gens en général et, comme je le disais plus tôt, c’est montrer aux gens que les choses sont possibles et réalisables ! Et étant Mauricienne, promouvoir mon île est quelque chose qui me tient à cœur et je sais que c’est quelque chose qu’on réalise à travers les réseaux.
À Maurice, les influenceurs sont souvent critiqués par le public en général…
Monsters are a matter of perspective, tu ne peux plaire à tout le monde, je ne suis pas la tasse de thé de tout le monde. Tu dois juste être toi et accepter que des gens n’adhèrent pas, c’est le game. Par contre, le cyberbullying, je trouve ça petit car c’est trop facile de se cacher derrière un écran et un pseudo pour dire des atrocités. Ça, il faut arrêter ! Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse.
Comment peut-on déterminer qui est un influenceur et qui ne l’est pas ? Avoir plus de 10 k followers sur Facebook et Instagram fait-il de toi un influenceur ?
D’un point de vue marketing, c’est l’«engagement rate» qui compte. Tu peux avoir 1 million de followers et pas d’interactions avec ton audience, à mon avis en tant que digital marketer, ça ne vaut pas le coup. Maintenant, c’est subjectif. Je ne pense pas que le nombre de followers impacte autant, je n’ai que 61 000 followers et j’ai gagné le prix. Je suppose que c’est la capacité de se connecter avec une audience qui arrive à s’identifier audit influenceur.
Quelle est la différence entre un «content creator» et un influenceur ?
L’influenceur utilise sa propre image, les gens s’identifient à la personne. Le content creator fait du contenu qui peut être UGC (user generated content) comme @callmeislander. C’est un content creator, il crée du contenu photo/vidéo parfois pour des marques sans forcément utiliser son image. Moi, je montre ma tête. J’ai essayé du UGC, mon public est tellement habitué à voir ma tronche qu’ils n’adhèrent pas à du contenu sans que j’y sois ! Et la qualité est différente aussi. L’influenceur n’est pas obligé de faire du contenu esthétique, il ou elle doit surtout engager son audience. Chacun à sa place. On peut aussi être les deux comme @Adish Balkissoon qui allie parfaitement les deux. Moi, je suis content creator pour des boîtes et influenceuse sur mes plateformes.
Quels sont les plus grands défis que vous avez rencontrés dans votre carrière d’influenceuse et comment les avez-vous surmontés ?
La jalousie des gens ! Je ne m’y attendais pas, c’est un peu mon côté naïf, j’avoue, mais les gens ont un accès direct à ta vie et certains voient cela comme une compétition ou une menace quelconque. Comme moi, je n’invente pas une image sur les réseaux, vu que je fais ça devant la caméra ou sur la scène, ce n’est pas du tout moi de mentir et de m’inventer une réalité virtuelle. J’ai été déçue… j’ai eu le cœur brisé par des gens en qui je pensais pouvoir avoir confiance. Mon papa me dit toujours que ma gentillesse est mon plus gros défaut ! Et c’est ironiquement vrai. Y’a pas de remède vraiment, je ne peux pas me méfier de tout le monde éternellement, ce n’est pas une vie ! Mais j’ai des radars : ma meilleure amie et mon copain, j’ai 100 % confiance en leurs jugements. S’ils n’approuvent pas quelqu’un, je ferais gaffe ! Je sais qui sont les vrais, ils sont peu et ils me suffisent amplement.
Quel conseil donneriez-vous à ceux qui aspirent à devenir des influenceurs et à avoir un impact positif sur les médias sociaux ?
Soyez vous-même ! Ne faites pas de forcing. Une petite vie offline c’est très bien aussi. Personn pa konn to zafer. Moi, c’est une passion, mon métier et ma façon d’exprimer mon art ! Si j’étais une grande actrice au cinéma, je ne serais peut-être pas sur les réseaux… c’est mon moyen à moi d’exercer mon art. Et une fois que vous créez un impact, n’oubliez pas ceux qui ont été, sont et seront là pour vous. Ça peut vite monter à la tête, d’où l’importance d’un offline support system !
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