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Entraîneur de chevaux

Shirish Narang : «Je suis mon propre capitaine»

1 juin 2025, 12:00

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Shirish Narang : «Je suis mon propre capitaine»

Il fait partie des 19 demandeurs pour la saison 2025. Donné comme outsider par certains pour décrocher le précieux sésame, l’entraîneur Shirish Narang se veut optimiste. L’affaire Mentholatum, sa «folle» Divali Night en 2022 et l’AMB Turf Club sont autant de sujets abordés dans cet entretien.

Vous seriez apparemment dans vos petits souliers dans l’attente de la décision du Licensing Committee…

J’ai lu dans les journaux que je n’allais pas obtenir ma licence à cause d’un cas en cours. Quand j’ai consulté la Gambling Regulatory Authority (GRA), ils m’ont fait comprendre qu’aucune décision n’avait été prise. De ce que je comprends, cette affaire de Mentholatum est quelque chose de banal, qui a déjà été jugée par le Mauritius Turf Club (MTC). Ce même cas fait à présent l’objet d’une affaire judiciaire. Ce n’est pas parce que j’ai un cas en cours que je suis coupable…

Justement, où en est cette affaire ?

Cela fait un an que je fais des aller-retours en cours. L’enquête vient de se terminer, mais je ne vais pas respecter dans les délais. Il nous reste à présent trois dates en juillet pour tout boucler. J’espère sincèrement que d’ici août, la cour livrera son verdict.

Cela ne risque-t-il pas de vous pénaliser avec la saison qui devrait commencer à la mi-juillet ?

Mon homme de loi a rencontré la GRA, qui estime que mon cas ressemble à un double jeopardy. Cette affaire remonte à 2021, mais j’ai eu ma Personal Management License (PML) pour travailler sans problème les deux années suivantes. Laissons la cour faire son travail, mais je pense qu’on doit me laisser travailler en attendant car c’est le seul métier que je connaisse.

Qu’en est-il de vos préparatifs pour la nouvelle saison ?

J’ai actuellement huit chevaux sous ma charge. Avec mon équipe, nous sommes disposés à faire venir des nouveaux, mais il faut que je sois sûr d’obtenir ma licence. Si c’est le cas, nous ferons l’acquisition d’au moins 20 coursiers pour l’année prochaine. En ce qu’il s’agit de la saison 2025, je pense que mes chevaux devraient être prêts dans deux mois environ. Je profite ici de l’occasion pour faire taire les rumeurs à l’effet que Kishan Padaruth, mon ami et propriétaire, n’est pas sur le départ. Cela fait presque dix ans que nous nous connaissons et il n’y a aucun différend entre nous.

Soyons francs : le public vous a collé l’étiquette de «chatwa» de Jean-Michel Lee Shim. D’ailleurs, ils sont nombreux au MTC à ne pas voir d’un bon œil votre retour. En êtes-vous conscient ?

Je le ressens, mais franchement je ne comprends pas. J’ai consacré ma vie aux chevaux. Je ne me vois pas faire autre chose. J’ai toujours travaillé dans l’intérêt de mes propriétaires. Narang est-il le seul à avoir travaillé avec Lee Shim ? Combien d’entraîneurs utilisent les boxes du MTC, mais ont couru leurs chevaux chez la People’s Turf (PTP) ces deux dernières années ?

Si vous faites votre petite enquête, vous verrez que je n’ai entraîné que les chevaux de M. Padaruth, de M. Chui Wan Cheong (ndlr : avant son départ pour l’écurie Ruhee) et de M. Damry, qui a rejoint mon écurie après la suspension de PML de Vincent Allet. Je n’ai jamais loué aucun cheval de la Global Equestrian Ltd. Tous mes comptes sont à jour. Je n’ai pas reçu un seul sou en plus de la part de la PTP et de Jean-Michel Lee Shim…

Tous n’ont cependant pas dansé sur une estrade avec celui que beaucoup tiennent pour responsable de l’état lamentable du turf actuellement…

(Agacé) J’aurais dû m’expliquer dessus dès le départ. Il faut remettre cette danse dans son contexte. Cela s’est produit lors du Divali Night organisée par PTP en 2022. Depuis mon enfance, j’adore danser. Et pour nous les Sikhs, Divali est notre plus grande fête. Je dansais déjà depuis quelques minutes quand Lee Shim est arrivé sur la scène. Je ne le connaissais pas personnellement, mais je lui ai fait l’accolade pour lui souhaiter un Happy Divali, comme je l’aurais fait pour n’importe qui que j’aurais rencontré ce jour-là. Toute cette affaire was blown out of proportion ! Même quand il y avait des fêtes au MTC, je dansais. À une fête, on s’amuse tout simplement.

** Il y a aussi l’épisode AMB Turf Club, à forte connotation communale, où votre nom a été associé, pour plomber le retour du MTC. Ne trouvez-vous pas normal qu’on se méfie de vous ?**

C’est totalement faux ! Je ne comprends pas comment mon nom est apparu dans cette histoire. Je reconnais cependant que j’ai expliqué au gouvernement que l’industrie hippique était entre de mauvaises mains. Je pense que la PTP n’a pas fait ce qu’il fallait pour l’avenir des courses après le professionnalisme du MTC pendant plus de 200 ans. J’avais demandé que les deux organisateurs travaillent ensemble. If they work together, the industry will grow. Comme cela n’a pas marché, j’ai suggéré un partenariat avec des investisseurs étrangers. Mais il n’a jamais été question d’un quelconque AMB Turf Club ! Je pensais plus à des investisseurs d’Afrique du Sud ou d’Inde par exemple. Je n’ai jamais souhaité la mise à mort du MTC, mais plutôt de lui trouver des soutiens financiers pour assurer la pérennité des courses à Maurice.

L’industrie hippique est à la croisée des chemins. Êtes-vous confiant en des lendemains meilleurs ?

De ce que je vois actuellement, je pense qu’on ne devrait pas s’inquiéter. Mais cela va prendre du temps. Selon moi, 2025 sera difficile pour tout le monde, que ce soit le MTC, les entraîneurs et les propriétaires. Quels seront les stakes money ? Combien de chevaux aurons-nous pour terminer la saison ? Il y a beaucoup d’interrogations. Il faudra concéder de gros sacrifices, mais c’est le prix à payer pour rebondir l’année prochaine.

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