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Affaire d’emploi fictif
Simla Kistnen évoque des faits erronés
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Affaire d’emploi fictif
Simla Kistnen évoque des faits erronés
Simla Kistnen à l’ICAC pour porter plainte contre Yogida Sawmynaden pour cette affaire d’emploi fictif, en décembre 2020.
Simla Kistnen, veuve de l’agent du Mouvement socialiste militant Soopramanien Kistnen, a été longuement interrogée et contre-interrogée en cour intermédiaire hier, dans le cadre du procès intenté contre le député et ancien ministre Yogida Sawmynaden dans l’affaire de poste de Constituency Clerk et dans laquelle ce dernier fait l’objet de deux accusations formelles de «Forgery of private writing» et «making use of forged private writing». Lors de cette séance, trois relevés bancaires de Simla Kistnen qui ont été produits indiquent qu’elle n’a jamais touché un salaire de Rs 15 000 mensuellement. Elle a soutenu que durant le confinement de 2020, alors qu’elle avait entrepris des démarches pour obtenir des aides de l’État à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA), c’est là qu’elle avait découvert qu’elle était employée en tant que Constituency Clerk du ministre avec un salaire de Rs 15 000 alors que cela n’a jamais été le cas. Simla Kistnen a maintenu en cour qu’elle n’a jamais été Constituency Clerk du ministre. En revanche, elle a fait volte-face, apportant un démenti à ce qu’elle avait affirmé dans son affidavit en décembre 2020, de même qu’au cours de l’enquête judiciaire de 2021 à l’effet que son mari avait été choqué d’apprendre qu’elle travaillait comme Constituency Clerk pour l’ex-ministre. Elle l’aurait appris après la mort de son mari et a évoqué des faits erronés dans son affidavit.
Confrontée à la version de Yogida Sawmynaden, qui avait dit à la police qu’une discussion autour du poste vacant de Constituency Clerk avait eu lieu lors d’un get-together entre Yogida Sawmynaden et le couple Kistnen et que Soopramanien Kistnen avait agréé à ce que sa femme occupe ce poste, Simla Kistnen a réfuté cette version en cour. «Je n’ai jamais eu de conversation avec Yogida Sawmynaden, même pendant ce get-together et ce n’est pas vrai de dire que mon défunt mari avait accepté ce poste étant donné qu’il avait des dettes. Je nie la version de Yogida Sawmynaden, qui avance également que mon mari aurait demandé que le salaire ne soit pas versé sur les comptes bancaires. Je n’ai jamais touché cet argent», poursuit-elle.
«Selon la déclaration de Yogida Sawmynaden, votre mari lui avait demandé une aide financière à deux reprises, soit pour le paiement médical de votre mère et pour l’achat des livres de votre fils. Est-ce vrai ?» a demandé Me Darshana Gayan, avocate de la poursuite. Simla Kistnen a démenti ces allégations mais a concédé que son défunt mari avait sollicité le ministre d’alors pour qu’elle obtienne un travail à la Mauritius Broadcasting Corporation. «D’ailleurs ce n’est pas vrai de dire que j’ai participé à des activités pour le ministère de Yogida Sawmynaden pendant le lockdown du Covid-19 en tant que Constituency Clerk.»
Rabrouée par l’avocat
Me Raouf Gulbul, qui défend l’ex-ministre, a, pour sa part, demandé à la veuve Kistnen de préciser à quel moment elle avait appris que son nom avait été enregistré pour ce poste. «C’est un journaliste de l’express qui m’a appris cette nouvelle lors de l’enterrement de mon mari en octobre 2020 et c’est à ce moment-là que je me suis rendue à la MRA.»
Me Gulbul a fait ressortir à son intention qu’elle avait cité à cinq reprises dans ses déclarations à la police que ce n’est qu’après la mort de son mari qu’elle avait appris qu’elle n’était pas éligible au self-employed financial assistance scheme, étant donné que le National Pensions Scheme (NPS) indique qu’elle touche un salaire. «Toutefois, dans un affidavit pour demander un procès privé contre l’accusé, vous avez dit, je cite : ‘qu’après avoir sollicité la MRA et le National Pensions Scheme, votre mari et vous-même aviez été choqués d’apprendre que vous travailliez comme Constituency clerk et touchiez ce salaire pendant l’année 2020.»
C’est là que Simla Kistnen a précisé que ce paragraphe dans son affidavit est totalement erroné. Elle s’est alors fait rabrouer par l’avocat de l’ex-ministre. «Ou koz manti dan afidavit ek dir ki ou misie ti bien an koler kan linn aprann sa. Ou rekonet gravité fer fos déklarasion alors que votre mari est décédé sans connaître cet incident ?», a martelé l’homme de loi de Yogida Sawmynaden. Il évoque, cette fois, le procès en réclamation contre Yogida Sawmynaden pour Rs 50 millions devant la Cour suprême. «Une fois de plus, vous parlez au nom de votre mari et affirmez que ce dernier et vous-même étiez étonnés de cette affaire ?» Simla Kistnen a alors précisé que ce paragraphe dans sa plainte est également incorrect.
Interrogée au sujet du nombre d’appels téléphoniques, soit dix, qu’elle avait reçus de Yogida Sawmynaden entre le 15 et 16 juillet 2020, elle devait préciser que même si elle n’a jamais eu de conversation avec l’accusé, ce dernier lui avait parlé une seule fois. «C’était lorsque mon mari avait quitté la maison et le ministre m’avait contactée pour demander où mon mari se trouvait. C’est vrai qu’il avait l’habitude de quitter la maison vu que des gens à qui il devait de l’argent venaient chez nous pour réclamer leur dû.»
Me Gulbul a aussi souligné que le formulaire du NPS n’avait aucunement fait mention du poste qu’occupait Simla Kistnen et il lui a rappelé avoir avancé qu’elle gagnait sa vie en vendant des gâteaux, roti et dholl puri. L’audition se poursuivra demain devant la magistrate Anusha Rawoah.
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