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Suivant l’affidavit de Vishal Shibchurn
Simla Kistnen : «Que l’on rouvre l’enquête judiciaire»
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Suivant l’affidavit de Vishal Shibchurn
Simla Kistnen : «Que l’on rouvre l’enquête judiciaire»
Simla Kistnen ne comprend pas que la police veuille interroger Me Rama Valayden au lieu des suspects.
Le contenu de l’affidavit que Vishal Shibchurn, épaulé par l’avoué Pazhany Rangasamy et l’avocat Pravesh Nuckcheddy, a juré a éclaboussé plusieurs personnalités. Nous avons contacté la veuve de Soopramanien Kistnen, Simla, hier, et elle nous a confié avoir toujours eu des soupçons sur certaines personnes citées dans l’affidavit.
Concernant Manan Fakoo, elle nous a dit qu’elle avait obtenu des informations il y a un peu plus d’un an sur l’implication de ce dernier dans le meurtre de son époux, dit «Kaya». Cependant, elle n’est pas allée à la police car elle ne faisait plus confiance à cette institution. D’ailleurs, elle a souligné ne plus rien attendre de la police après les révélations de Vishal Shibchurn. «Par contre, j’ai confiance dans le Directeur des poursuites publiques (DPP) et j’espère qu’il demandera la réouverture de l’enquête judiciaire pour faire la lumière sur les nouveaux éléments qui ont fait surface.»
Si Simla Kistnen se doutait de l’implication de Manan Fakoo dans l’assassinat de Kaya Kistnen – elle nous a rappelé que Fakoo participait, le 12 janvier 2021, à une marche en soutien à Yogida Sawmynaden – et bien sûr de celle de ce dernier, elle avoue qu’elle ne s’attendait pas à ce que de hautes personnalités soient aussi impliquées. Simla Kistnen n’avait jamais entendu parler de l’ex-policier Roshan Kokil, sauf dans les cas de brutalités policières mises au jour par Bruneau Laurette en juin 2022. Ni de l’inspecteur Ravin Ajodha. Cependant, ce dernier n’est pas étranger à un autre proche des Kistnen qui se rappelle avoir entendu prononcer ce nom en plusieurs occasions après la mort de Kaya Kistnen. Ce proche se souvient également de Ronron, nom qui est cité dans l’affidavit et qui était parvenu à ses oreilles à plusieurs reprises après la mort de Kistnen.
Simla Kistnen, qui attend que justice soit rendue à ses proches et à elle depuis bientôt quatre ans, s’est dite surprise que la police a convoqué Rama Valayden à la suite de cet affidavit. «Au lieu d’interroger les suspects, la police veut interroger l’avocat !». Quant à l’interrogatoire de Yogida Sawmynaden par la police hier, elle nous a déclaré qu’elle ne s’attendait à rien de positif. Un de ses proches a rappelé les interrogatoires «secrets» du même Yogida Sawmynaden dans l’affaire de Constituency Clerk. La veuve Kistnen est quand même satisfaite que la vérité commence à sortir en public. Et elle a tenu à remercierMe Pazhany Rangasamy et tous les hommes de lois, les journalistes, le DPP et la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath qui ont tous aidé à ce qu’un crime ne passe pas pour un suicide.
Sawmynaden et Seetaram portent plainte pour faux affidavit
L’affidavit de 12 pages juré par Vishal Shibchurn mercredi a rapidement provoqué des réactions. Hier, Yogida Sawmynaden et Basoo Seetaram se sont rendus au Central Crime Investigation Department (CCID) pour porter plainte contre Vishal Shibchurn pour faux affidavit. «On m’a toujours dit que la vérité sort de la bouche des enfants. Là, on veut me faire croire que la vérité sort de la bouche d’un criminel. (…) Pazhany pe anvi fer politik. Li bizin vinn fer li frontal, pa dan ledo. Li lor terin pe fer kampagn dan nimero 8 kot mwa laba li», a déclaré Yogida Sawmynaden, dénonçant une équipe cherchant à l’abattre politiquement.
Dans son affidavit, Vishal Shibchurn accuse plusieurs policiers d’être impliqués dans la mort de Soopramanien Kistnen et affirme que la mort de Manan Fakoo était une manœuvre politique pour l’empêcher de faire des révélations. Il mentionne aussi plusieurs proches de membres du gouvernement, notamment des ministres, qui auraient tenté d’étouffer l’affaire.
Par ailleurs, lors de la conférence de presse de Linion Moris hier, Rama Valayden a déploré la lenteur de la police à traiter cette affaire. Il a également révélé qu’au moment où l’affidavit avait été remis au commissaire de police (CP) par Me Pazhany Rangasamy, il se trouvait, par une «coïncidence divine», aux Casernes centrales. «Ils lui ont demandé, ainsi qu’à l’avocat de Vishal Shibchurn, de venir à La Bastille le lendemain où la police s’est rendue pour mener une enquête. Au cours de celle-ci, la police a reçu un appel urgent, des ordres venant de très haut, pour interrompre l’enquête. C’était un deuxième cover-up. Finn osi dir ki bizin okip mwa.» Il a ajouté qu’il avait reçu un appel du CCID mercredi l’informant que son épouse et lui seraient interrogés dans l’après-midi concernant Jean-Michel Lee Shim. Selon lui, un interrogatoire «under warning» pourrait conduire à une inculpation sous charges provisoires. Il a envoyé hier une lettre au CP exprimant la crainte que «nous puissions entendre que X s’est suicidé en prison ou que de la drogue ou des armes ont été trouvées dans la cour de la personne».
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