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Mauritian Wildlife Foundation
Sion Henshaw : «La mortalité du pigeon des mares à Pétrin est alarmante»
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Mauritian Wildlife Foundation
Sion Henshaw : «La mortalité du pigeon des mares à Pétrin est alarmante»
Sion Henshaw, responsable de la faune chez MWF.
La Mauritian Wildlife Foundation (MWF), en collaboration avec le Media Trust, organise trois séances de sensibilisation à la conservation de la faune qui se tiendront entre mai et juin 2024. Ces activités visent à familiariser un groupe de journalistes à la conservation de la faune sauvage à Maurice afin qu’ils puissent comprendre et améliorer leur appréciation de la biodiversité, de la conservation et des défis auxquels ils sont confrontés. Ceci permet à ces professionnels de rendre compte et de couvrir, à leur tour, de manière fiable les sujets présentés et ceux qui y sont liés. La première séance s’est déroulée le jeudi 23 mai à Pétrin.
Noyé dans la végétation tropicale, Pétrin n’est pas tant un hameau que le principal point d’entrée et le bureau d’accueil du parc national des Gorges de la Rivière-Noire, la plus grande réserve naturelle de Maurice. Sur 6 574 hectares, celle-ci abrite plus de 300 espèces de plantes et des espèces d’oiseaux endémiques comme la chauve-souris de Maurice, la perruche de Maurice (Echo Parakeet), la crécerelle de Maurice (Mauritius Kestrel) et le pigeon des mares (Pink Pigeon). La réserve se découvre essentiellement à pied, en compagnie d’un guide ou en autonomie sur des chemins balisés de différents niveaux de difficulté et de longueurs.
L’aventure du jour a été de parcourir le sentier de Macchabée jusqu’au kiosque. Le point de rendez-vous était à l’entrée de Pétrin, avec les journalistes de différents groupes de presse et l’équipe de la MWF. Après les présentations, l’aventure a commencé sous la pluie avec Sion Henshaw, responsable de la faune chez la MWF. Sa première déclaration a été qu’il reste moins de 2 % de forêt à Maurice, ce qui est une grande inquiétude pour notre île. Lors de notre parcours, nous avons eu la chance de voir des oiseaux comme le pigeon des mares, la perruche de Maurice et le Mauritius olive white-eye.
Mortalité du pigeon des mares à Pétrin
«C’est un problème persistant qui n’a pas encore été résolu. Le problème est devenu important vers octobre 2021 et depuis lors, nous avons enregistré 23 oiseaux tués par des collisions avec des véhicules, un nombre suspecté n’étant pas signalé. La MWF a communiqué avec les autorités jusqu’à présent, en vain, pour ralentir la circulation et ériger des panneaux de signalisation. Le centre de visiteurs de Pétrin est une station d’alimentation pour les oiseaux et un carrefour important pour le mélange d’oiseaux de différentes zones du parc national des Gorges de la Rivière-Noire. Cela contribue à maintenir la diversité génétique. C’est également important car c’est un endroit où le public peut facilement voir le pigeon des mares. Cependant, c’est aussi là que réside le problème. Le public nourrit les oiseaux ; il y a des stands de nourriture sur le parking, ce qui attire les oiseaux vers la zone routière où les voitures qui passent les tuent», explique Sion Henshaw.
Pièges Goodnature pour les problèmes de rats
La MWF continue à mener des efforts de conservation cruciaux à Brise-Fer, une zone continentale de 9,75 hectares, grâce à l’utilisation innovante des pièges Goodnature. Ces derniers, qui jouent un rôle essentiel dans la réduction de la population de rats, ont été testés et optimisés tout au long de l’année 2023. Depuis l’établissement de cette zone continentale en mars 2021, un suivi hebdomadaire de l’indice de présence des rats a été effectué jusqu’en juin 2022. À partir de juillet 2022, ce suivi a été réduit à une fréquence mensuelle. Cette décision a été prise en raison d’une inquiétude croissante selon laquelle les rats s’habituaient aux emplacements des cubes à mâcher, faussant ainsi l’indice de présence. En juillet 2022, les emplacements des cubes à mâcher ont été modifiés et la fréquence de leur placement a été réduite à une fois par mois. Cette modification a montré son efficacité. Entre juillet 2022 et septembre 2023, la valeur moyenne mensuelle de l’indice de présence des rats dans la zone continentale était de 1,5 %, comparée à 32,6 % dans la zone de contrôle.
Ces données montrent que l’indice de présence des rats est resté constamment bas dans la zone continentale après les ajustements effectués. En octobre 2023, le suivi de l’indice de présence des rats a été interrompu, ayant déjà prouvé l’efficacité de la zone continentale pour réduire la population de rats. Cette décision a permis une réduction significative du travail nécessaire pour maintenir cette zone. De plus, depuis juin 2023, les vérifications des cartouches de gaz pour les pièges Goodnature ont été réduites de toutes les deux semaines à une fois par mois. Aucun changement significatif n’a été observé dans les valeurs de l’indice de présence des rats, confirmant l’efficacité de cette réduction de la fréquence des vérifications.
Est-ce que la présence des singes affecte la population d’oiseaux ?
Oui ! Les dégâts dans les forêts comprennent la destruction d’œufs d’oiseaux endémiques et de nids, et des oisillons morts. Mais aussi des oiseaux blessés, comme des pigeons des mares qui ont perdu leur queue. Certaines espèces menacées sont attaquées. Les fruits des plantes endémiques encore verts en forêt sont rongés par les singes. Ils brisent des branches. Ces incidents sont des indicateurs alarmants. Lorsque des hordes de singes passent en forêt, ils causent d’importants dégâts. Il faudrait une protection de notre biodiversité.
Éducation et sensibilisation
La MWF reconnaît que la survie à long terme de la biodiversité mauricienne dépend de l’éducation continue des enfants mauriciens et rodriguais, et de la sensibilisation du public. La fondation mène plusieurs initiatives éducatives, notamment le projet Anou protez nou bann zil, pour sensibiliser les skippers de bateaux de loisirs, les pêcheurs et les garde-côtes à la protection de la faune indigène des îles du sud-est de Maurice.
La MWF sensibilise également les touristes aux efforts de conservation à travers des activités d’écotourisme sur l’île aux Aigrettes à Maurice et à Grande-Montagne à Rodrigues. En plus de promouvoir la conservation, ces activités créent des emplois locaux et renforcent les capacités locales.
L’équipe de journalistes avec les membres de la MWF pour une photo souvenir.
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