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Manière de voir
Sortir de l’enfer de la drogue : Anou transform nou... Zanfan dans les zones de non-droit
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Manière de voir
Sortir de l’enfer de la drogue : Anou transform nou... Zanfan dans les zones de non-droit

Le statut de l’artiste mauricien surtout en musique est à l’ordre du jour. Les planètes se sont alignées. Julie Coret représente Maurice au Congrès mondial, dont l’objectif est de faire reconnaître un statut officiel aux artistes. L’initiative Anou Transform Nou Landrwa à Batterie-Cassée a remporté un grand succès auprès des enfants avec diverses animations. Comme quoi, il suffit de peu pour animer ces quartiers défavorisés et les reconnecter avec la société.
Quel exemple que celui de la malvoyante Cynthia Petit, dont le portrait a paru dans l’express. Comment passer sous silence l’exemplarité de l’Atelier Mo’Zar à Roche-Bois. Mis sur pied par le regretté José Tex Thérèse sans aucun moyen. Il a juste mis quelques instruments entre les mains de quelques enfants. L’atelier a grandi malgré sa disparition grâce à Philippe Thomas et Valérie Lemaire. Quelques-uns ont même bénéficié de bourses d’études musicales à l’université de Berkeley aux États-Unis. L’atelier croupit toujours à Roche-Bois avec beaucoup de nouveaux enfants, mais il a participé à un festival à… Cuba. Ces exemples n’ont bénéficié d’aucune aide de l’ancien régime. Essayons d’entrecroiser ces initiatives.
🟦 Des zones abandonnées
Ces banlieues maudites sont connues de tous. Ce sont des zones de non-droit parce que les caïds y font ouvertement commerce de la drogue. Notre pays est maintenant gangréné par la drogue. La nuit dans certains lieux dits chauds, ceux qui se sont drogués au simik errent comme des zombies. Nous avons perdu la bataille contre la drogue à cause de la corruption.
Chaque jour dans les médias, on accumule les saisies de drogue. On en trouve même dans le sexe de certaines femmes exploitées, surtout des Malgaches. Maintenant, ça s’est internationalisé. Parmi les passeurs, on trouve même des Occidentaux. L’île Maurice élue le pays le plus paisible d’Afrique ? Au royaume des aveugles…
Ces zones de non-droit sont donc connues. Un exemple édifiant. Dans un de ces quartiers chauds, deux bandes rivales de trafiquants de drogue se sont donné rendezvous en plein jour pour régler leurs différends à coups de sabres. Affrontement brutal et quelques blessés graves sur le carreau. La police alertée a pris tout son temps pour intervenir. En vérité, de jeunes policiers ont attendu que la bagarre généralisée soit terminée avant de se pointer sur les lieux. Comment ne pas les comprendre ? Pourquoi risquer sa peau en s’interposant au milieu d’un tel carnage ?
Il en va de même dans certains autres endroits où la police hésite à intervenir la nuit venue. Les vendeurs de toutes les variétés de drogue ont investi les lieux avec boutique ouverte. Les prix sont même affichés à la craie sur des tableaux noirs. À la moindre alerte signalée par de jeunes guetteurs, zot defalke. La police partie, ils réintègrent tranquillement les lieux avec tout leur attirail. La gangrène peut se poursuivre.
Tant qu’on n’aura pas «nettoyé» ces quartiers de non-droit, ce commerce à l’air libre va se propager au détriment de notre jeunesse, voire de nos enfants. Comment ne pas désespérer quand on apprend que des brebis galeuses au sein de la police veulent aussi gagner leur part du gâteau. Pas toujours de simples policiers mais aussi, dit-on, quelques hauts gradés dont les agissements sont parfois signalés dans la presse.
🟦 Quid des solutions ?
Sam Lauthan a été mis à la tête d’un organisme – la National Agency for Drug Control (NADC) – pour tenter de casser les reins aux responsables de ces réseaux, dont les chefs se pavanent en bagnole de luxe et vivent dans des demeures non moins luxueuses au milieu des taudis environnants. Est à l’étude la possibilité de dépénaliser la vente du gandia (cannabis) de façon à couper... l’herbe sous les pieds des vendeurs. L’opinion publique est partagée sur cette question.
Certains pays ont adopté cette solution. Ils établissent des lieux précis où les consommateurs de cannabis peuvent aller fumer en toute tranquillité. Ça choque au départ mais il ferait mieux de s’informer avant de condamner et se croiser les bras. Dans de nombreux pays, le cannabis a été traité avant d’être mis à la disposition de malades qui souffrent énormément, tels les sidéens en phase terminale. Le CBD est utilisé pour ses propriétés médicinales. A été enlevé le THC, substance psychoactive responsable d’effets nocifs.
Il faut agir et vite. Les autorités ont tant tardé que le combat est hélas perdu chez certains jeunes. Les conséquences s’étalent dans la presse : vols, attaques au cutter, violence envers père/mère ou grandsparents âgés pour trouver de quoi se payer sa dose quotidienne.
Revenons au départ pour échafauder une proposition. Il est regrettable que l’ancien régime n’ait pas tenté de copier l’exemple de l’Atelier Mo’Zar. Et si on mettait sur pied un organisme collectif, qui réunirait musiciens et chanteurs professionnels, responsables d’organismes tels que l’Atelier Mo’Zar, représentants de mairies et conseils de village, tout en réquisitionnant des salles en plein milieu de ces zones de non-droit.
🟦 Entre autres, la musique
Nous avons perdu du temps avec les récentes générations. Ne laissons pas nos enfants à la merci de ces trafiquants. Cette coordination pourrait repérer des enfants, les intéresser, par exemple, à la musique via un instrument, leur assurer une petite formation musicale basique et apprendre à jouer de cet instrument.
Certains musiciens et chanteurs ne seraient que trop heureux d’accomplir cette louable tâche qui leur rapporterait un peu d’argent. Il faudrait des structures permanentes, un cahier des charges pour la marche à suivre et assurer ces petites initiations musicales le plus régulièrement possible et non une fois par mois.
Voilà qui pourrait ouvrir d’autres perspectives que la rue aux enfants de ces quartiers. Certains ne feront pas long feu mais d’autres vont s’intégrer au sein de ces formations dans un local précis avec artistes et instruments. Un rendez-vous bi-hebdomadaire pour donner un élan, faire un constat et multiplier ensuite ces rendez- vous. Bref, faire naître l’espoir.
Les extirper d’un environnement malsain, qui existe parfois même au sein de la cellule familiale. Leur montrer et démontrer qu’il existe autre chose que la tentation facile de la drogue. Ouvrir leur imagination à la créativité via la musique ou toute forme d’animation pour les sauver des griffes des trafiquants. De quoi les rendre fiers de leurs propres capacités qui sont innées, mais non exploitées.
Il faut montrer de la volonté et ne pas se réfugier sur l’argument qu’on n’a pas les moyens. En budgétisant de telles structures aménagées dans diverses régions, ça ne demande pas des sommes folles. Il n’y a qu’à couper sur certaines dépenses inutiles (vous voulez la liste !) et canalisez ces sommes vers les enfants démunis de notre pays.
Sinon minis prins anba pie pima pe atann!
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