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Bande dessinée
Stanley Harmon signe «Goulous Letan Margoz»
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Stanley Harmon signe «Goulous Letan Margoz»
Le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine et créole a lancé, jeudi soir, la bande dessinée en Kreol Morisien de Stanley Harmon, intitulée «Goulous, Letan Margoz».
Vingt ans après avoir sorti «Zistoir Ze ek Melia : lepok esklavaz», Stanley Harmon récidive avec une autre bande dessinée (BD) en Kreol Morisien traitant du thème de l’esclavage à Maurice. Intitulée «Goulous, Letan Margoz», la BD a été lancée par le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine et créole, jeudi soir. Ce lancement cadre avec la commémoration du 189e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.
Portant plusieurs casquettes dont celles d’enseignant, de peintre, de bédéiste et de dramaturge, entre autres, Stanley Harmon est considéré par le Dictionnaire de la Bande Dessinée d’Afrique Francophone (2013) comme «le dessinateur du premier album édité en créole mauricien». Stanley Harmon explique que «Goulous» est un mot d’antan utilisé pour désigner un noir. Pour «Goulous, Letan Margoz», qui tourne autour du marronnage durant la période française à Maurice, le bédéiste s’est tourné vers deux collaborateurs, soit Cynthia Pernet-Antoine, enseignante de Kreol Morisien et Alessandro Chiara, comédien.
«J’ai pris comme référence les noms des personnes qui ont déjà existé à différents moments de l’histoire. C’est un devoir de mémoire envers ces personnes. J’ai pris le nom de Françoise, une maronne poursuivie par Madame Lavictoire, qui est, elle aussi, un personnage qui a existé. J’ai fait ces deux personnes se rencontrer. L’histoire tourne essentiellement autour de la fuite de Françoise et de son espoir de trouver un lieu où les esclavés peuvent se réfugier en toute liberté. C’est une histoire de résilience», explique Stanley Harmon.
Le bédéiste, qui a mis l’accent sur le caractère des personnages, souhaite mettre en avant les émotions que suscitent ces derniers. Avec cette BD, Stanely Harmon vient apporter sa pierre à l’enrichissement de l’aspect anthropologique de la période de l’esclavage. En effet, il subsiste beaucoup de zones d’ombre quant au quotidien des marrons, notamment sur leur lieu d’habitation et leurs vêtements.
Le bédéiste a aussi porté une attention particulière aux phrasés des esclavés. «Je me suis tourné vers Cynthia Pernet-Antoine, qui a non seulement corrigé le texte mais qui a aussi travaillé avec moi sur les onomatopées pour voir comment on pouvait mettre cela en Kreol Morisien. On a aussi essayé de rendre le langage de l’esclavé et des marrons différent de celui des blancs. Ainsi, il y a eu tout un travail autour de la langue», explique Stanley Harmon. «Goulous, Letan Margoz» est le résultat de plusieurs années de travail, de recherches et de réflexions. Fils d’une Agaléenne, Stanley Harmon a également utilisé les connaissances qui lui ont été transmisses par sa mère et d’autres habitants d’Agaléga pour donner vie au quotidien de ses personnages.
Stanley Harmon fait ressortir que la BD est un excellent moyen pour la transmission de la langue car le style séduit toujours les adolescents et les adultes. De plus, ce médium résiste encore au numérique. «Goulous, Letan Margoz» est destinée aux personnes de 12 ans à monter. Ce faisant, le bédéiste souhaite rendre la BD accessible aux jeunes. Cette BD est actuellement en vente au Centre Nelson Mandela pour la culture africaine et créole à La Tour Koenig.
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