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Société
Statistiques alarmantes de la violence contre les femmes
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Statistiques alarmantes de la violence contre les femmes
Les foyers sont devenus le théâtre principal des violences, avec 62 % des agressions signalées en ces lieux.
Les récentes données de Statistics Mauritius révèlent que les femmes sont de plus en plus victimes de violence et sous diverses formes. En 2023, sur 10 101 agressions enregistrées, plus de la moitié, soit 52 %, concernaient des femmes. Plus de la moitié de ces femmes, soit 56,1 %, connaissent leurs agresseurs.
Les récentes données de Statistics Mauritius révèlent que les femmes sont de plus en plus victimes de violence et sous diverses formes. En 2023, sur 10 101 agressions enregistrées, plus de la moitié, soit 52 %, concernaient des femmes. Plus de la moitié de ces femmes, soit 56,1 %, connaissent leurs agresseurs.
Les foyers sont devenus le théâtre principal des violences, avec 62 % des agressions signalées ayant lieu dans ces espaces privés. Les lieux publics ne sont pas en reste, avec 29,1 % des agressions ayant lieu dans des centres commerciaux, des hôtels, des bungalows, dans la rue ou sur la plage. Même les institutions éducatives, les hôpitaux, les aéroports et les lieux de concerts et d’autres divertissements ne sont pas épargnés car 8,9 % des agressions ont été recensées dans ces espaces.
Entre 2022 et 2023, les violences sexuelles infligées aux femmes à Maurice se sont intensifiées. Les statistiques démontrent une augmentation de 14,5 % des cas de violences sexuelles et d’exploitation sexuelle. Le nombre est passé de 601 à 688 en un an. Cette escalade comprend aussi une hausse significative de viols, de 53 à 61, et de cas de sodomie, passant de 28 à 34 durant la même période.
Parmi les 709 victimes recensées, une majorité, soit 91,7 % étaient des femmes, dont 66,2 % étaient âgées de moins de 16 ans et 63,6 % étaient des étudiantes. Dans 26,1 % des cas, les victimes entretenaient une relation familiale avec leurs agresseurs. Chez les jeunes, la situation est aussi très préoccupante, avec une augmentation de 23,3 % des cas de violence et d’exploitation sexuelle, passant de 434 à 535 cas. Cette hausse est largement due à une augmentation des abus impliquant des mineurs et l’accès à des pensionnats, qui ont augmenté de 61,4 %. En réponse à cette crise croissante, les condamnations pour violences sexuelles et exploitation sexuelle ont également augmenté de manière significative, passant de 83 à 109, soit une augmentation de 31,3 %.
Appel à des lois plus sévères
Pour Jenssy Sabapathee, de l’association Respecter Nous, ces chiffres reflètent une réalité alarmante qui nécessite des actions urgentes pour protéger les femmes et les jeunes filles mauriciennes contre toute forme de violence. «Les lois ne sont pas assez sévères. Les autorités concernées n’œuvrent pas pour durcir les lois et ainsi dissuader une personne à commettre un délit. Aujourd’hui, les agresseurs sont relâchés à tort et à travers, en payant une simple caution, alors que la femme vit dans une frayeur constante. Au final, la femme perd sa vie», dit-elle. Un Protection Order, ajoute-t-elle, n’est qu’un «morceau de papier» qui ne protège pas la femme mais l’expose plutôt au danger. «Au lieu qu’elle soit protégée, son agresseur devient encore plus violent contre elle parce qu’elle a cherché de l’aide», dit-elle.
Pour Jenssy Sabapathee, de l’association Respecter Nous, ces chiffres reflètent une réalité alarmante qui nécessite des actions urgentes pour protéger les femmes et les jeunes filles mauriciennes contre toute forme de violence. «Les lois ne sont pas assez sévères. Les autorités concernées n’œuvrent pas pour durcir les lois et ainsi dissuader une personne à commettre un délit. Aujourd’hui, les agresseurs sont relâchés à tort et à travers, en payant une simple caution, alors que la femme vit dans une frayeur constante. Au final, la femme perd sa vie», dit-elle. Un Protection Order, ajoute-t-elle, n’est qu’un «morceau de papier» qui ne protège pas la femme mais l’expose plutôt au danger. «Au lieu qu’elle soit protégée, son agresseur devient encore plus violent contre elle parce qu’elle a cherché de l’aide», dit-elle.
Pour le secrétaire général du Halley Movement, Mahendranath Busgopaul, ces chiffres de Statistics Mauritius sont «extrêmement troublants. La hausse des cas de viol, de violence domestique et de sodomie en 2022 et 2023 est profondément préoccupante. Ces tendances reflètent négativement l’état actuel de la sécurité dans le pays, mettant en évidence la nécessité de politiques plus strictes pour faire face à ces problèmes pressants.» Au Halley Movement, poursuit le secrétaire général, on prend cette question de hausse des violences très au sérieux. «La violence basée sur le genre est un problème persistant qui nécessite des efforts concertés de la part des leaders communautaires et des décideurs pour mettre en œuvre des mesures visant à réduire sa prévalence.»
Malgré l’existence des lois telles la Protection from Domestic Violence Act de 1997, la Sexual Offences Act de 2005, et la récente Children’s Act, il avance qu’il «est impératif d’actualiser les lois et les rendre plus strictes pour diminuer efficacement la récurrence de ces événements préjudiciables à l’ensemble des communautés».
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