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Subramaniyam Mahendher : «Partout où il y a de l’argent en jeu, l’intégrité est un élément difficile à maintenir»

2 mars 2025, 07:00

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Subramaniyam Mahendher : «Partout où il y a de l’argent en jeu, l’intégrité est un élément difficile à maintenir»

Le handicapeur et commissaire de courses Subramaniyam Mahendher, dont le contrat avec la Gambling Regulatory Authority (GRA) vient d’arriver à terme, a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses. Dans l’entretien qu’il nous a accordé au lendemain de la fin de son contrat, il revient sur ses trois années passées à la Horse Racing Division (HRD) et livre ses impressions sur les courses mauriciennes.

Après trois ans, votre contrat prend fin avec la GRA. Comment avez-vous vécu cette période au sein de la HRD ?

Je vais résumer mes trois années passées à la Gambling Regulatory Authority en trois mots : mémorable, excitant et divin. Ces trois années m’ont permis d’avoir une bonne idée de la culture des courses à Maurice, ainsi que des aspects techniques, qui sont assez différents de ceux d’autres pays. Elles m’ont aussi permis de côtoyer les différentes cultures présentes à Maurice et de constater avec plaisir comment les gens vivent en paix et en harmonie.

Le travail d’un handicapeur n’est jamais facile car aucun entraîneur ou propriétaire n’accepte facilement que son cheval soit pénalisé sévèrement au «merit rating». Comment ont été vos relations avec les professionnels des courses à ce sujet ?

Le travail d’un handicapeur n’est jamais facile. Il doit s’habituer à être critiqué. Les entraîneurs font leur travail et je fais le mien. Dans l’intérêt de l’intégrité, ces deux mondes ne doivent pas se rencontrer. Les critiques constructives sont toujours les bienvenues, mais sachez que le travail du handicapeur n’est pas de faire plaisir. Au départ, c’était un peu difficile, surtout avec les changements apportés, mais cela s’est bien passé dans l’ensemble.

Vous avez également agi en tant que commissaire de courses. Au vu du nombre et de la nature des suspensions ces trois dernières années, que pensez-vous de l’intégrité des courses à Maurice ?

Il n’existe aucune juridiction où il n’y a pas de suspension. Partout où il y a de l’argent en jeu, l’intégrité est un élément difficile à maintenir. À travers le monde, les différentes juridictions se dévouent corps et âme pour préserver l’intégrité des courses, ce qui est essentiel pour la réussite de ce sport. Les meilleures pratiques, le renforcement de la confiance du public et l’harmonisation des règlements sont des éléments qui contribuent à l’intégrité du sport. C’est pour cela que les suspensions existent. Pour revenir à votre question, le nombre et la nature des suspensions sont en effet une indication de l’état de l’intégrité au sein de la juridiction concernée.

Le travail des commissaires de courses à Maurice est suivi de près par le public chaque semaine. Comment avez-vous géré la pression ?

En tant que commissaire de courses, mon rôle est de m’assurer que les courses soient équitables. Le public turfiste compte sur les commissaires pour faire respecter la réglementation. Un commissaire doit donc travailler sans crainte ni faveur. Un commissaire de courses ne doit pas subir la pression. Si tel est le cas, sa place n’est pas dans la salle des commissaires. Je n’ai, pour ma part, ressenti aucune pression.

Quelle est votre appréciation du niveau des courses à Maurice ?

Les courses à Maurice sont d’un bon niveau. Toutefois, durant les trois années que j’ai passées ici, nous avons souvent eu de petits champs. Il y a aussi eu un manque de chevaux de qualité. Il est essentiel d’avoir des chevaux de valeur, car le public attend des courses de haut niveau. Cela dit, les courses mauriciennes ont un fort potentiel.

Un mot sur le niveau des jockeys mauriciens ?

Nous avons de très bons jockeys mauriciens, mais aussi d’autres qui sont moins performants. Je pense que tout repose sur le processus d’octroi de licences. Il faudrait, à mon avis, privilégier la qualité plutôt que la quantité.

Êtes-vous déçu que votre contrat n’ait pas été renouvelé ?

Oui et non. Oui, parce que j’adore l’île Maurice et l’atmosphère des courses. Non, parce que je respecte la décision et je me dois de l’accepter avec le sourire.

Comptez-vous reprendre un emploi dès votre retour en Inde ?

Non. J’ai reçu quelques propositions, certes, mais je vais d’abord passer du temps avec ma famille. Ma mère, dont la santé est fragile, sera très heureuse de me revoir. Par la suite, nous verrons bien.

Un mot de la fin ?

Je tiens à remercier les autorités pour cette belle opportunité. Je souhaite bonne chance à l’industrie hippique mauricienne. Que ce sport prospère pleinement et continue de perpétuer la riche histoire des courses de chevaux à Maurice.

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