«C'est important cette cérémonie, pour montrer les corps différents». En bas des Champs-Elysées, Luiz Blacio est venu soutenir la délégation mexicaine qui défile pour la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques à Paris.

Comme lui, de nombreux spectateurs - 15.000 places ont été prévues - assistent gratuitement à la grande parade des 4.400 athlètes, en plus des 35.000 spectateurs munis d'un billet dans les gradins de la place de la Concorde, où se déroule le spectacle.

«Bien sûr, il y a des différences physiques, mais aux Jeux et dans le sport, ce qui compte c'est l'esprit, la volonté», explique ce Mexicain de 32 ans vivant à Paris, qui avait regardé les précédents Jeux paralympiques.

Sous un ciel orangé et les acclamations du public, les délégations défilent par ordre alphabétique sur le bas de la célèbre grande avenue.

C'est la première fois qu'une cérémonie d'ouverture des Paralympiques est organisée en dehors d'un stade.

«Ambiance incroyable»

«L'ambiance est incroyable ! Les gens participent, c'est chaleureux, c'est vraiment sympa», s'enthousiasme Carl Ewert, un Canadien de 26 ans venu soutenir son frère membre de l'équipe de rugby fauteuil.

Le jeune homme a notamment apprécié le passage de la patrouille de France, qui a laissé une trace bleu blanc rouge dans le ciel parisien crépusculaire au début de la cérémonie.

«Les cérémonies des Paralympiques ne sont pas aussi divertissantes que celles des Jeux olympiques en général, malheureusement, mais celle-ci, il y a quelque chose», ajoute le Canadien, habitué à suivre les Jeux paralympiques autant que les Jeux olympiques.

Près du pont Alexandre III, une des trois zones gratuites pour les spectateurs, des zones réservées aux personnes handicapées ont été disposées devant des écrans géants retransmettant la cérémonie qui se déroule à quelques centaines de mètres.

Policiers, gendarmes, sécurité civile et militaires sont présents en nombre tout au long du parcours, alors que des spectateurs continuent d'affluer après le début du spectacle, sans pour autant remplir les trottoirs.

Quelque 15.000 membres des forces de l'ordre sont engagés pour la cérémonie d'ouverture, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Un périmètre de sécurité antiterroriste est activé depuis 15h00 aux abords de la zone de la cérémonie et des restrictions de circulation dans l'ouest de la capitale ont été mises en place dès 7h00 puis élargies à 14h00.

Une édition «spéciale»

Les premiers spectateurs sont arrivés dès 17h00 pour s'assurer d'obtenir la meilleure place derrière les grilles qui longent les Champs-Elysées.

Parmi eux, Nina Mosel, une Allemande, venue avec ses deux fils qui portent chacun fièrement le drapeau de leur pays sur leurs épaules.

Et pour cause: leur soeur, Mascha Mosel, 21 ans, fait partie de l'équipe de rugby fauteuil allemande et participera à ses premiers Jeux paralympiques.

«Cette édition est vraiment spéciale», a expliqué la mère de 50 ans avant le début de la cérémonie, évidemment «très fière» de sa fille.

«C'est tellement bien qu'elle puisse être là, et l'atmosphère des Jeux olympiques était déjà fantastique», a-t-elle ajouté.

Même constat pour Keying Jiang, une étudiante chinoise vivant à Paris depuis deux ans, qui était bénévole aux Jeux d'hiver de Pékin en 2022.

«Les gens sont plus heureux et enjoués à Paris», remarque la jeune femme de 22 ans.

«C'est tout aussi important d'être là, pour faire changer les mentalités» sur les personnes en situation de handicap, dont l'inclusion au quotidien est un sujet «encore un peu tabou», explique Kelim Ledun, long drapeau tricolore sur les épaules, béret bleu et lunettes.

Le jeune homme de 29 ans avait déjà assisté à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet. «J'aime bien les grands événements internationaux, les grands spectacles», explique-t-il, «donc je ne voulais pas rater ça».