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Financement des promesses par le loyer des Chagos
Sylvia Edouard : «Kas inn ranplas konba Charlesia Alexis ek Lisette Talat»
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Financement des promesses par le loyer des Chagos
Sylvia Edouard : «Kas inn ranplas konba Charlesia Alexis ek Lisette Talat»
Sylvia Edouard (au c.) entourée de ses deux colistiers, Christianne Jean-Pierre et Satish Ramruttun, lors de la présentation des candidats de Linion Reform, le 18 octobre. © Aurélio Prudence
Les manifestes électoraux s’enchaînent. Au coeur des financements : le loyer que percevra le pays sur les Chagos. Ce mode de financement a été annoncé par l’Alliance Lepep et dans une moindre mesure, par l’Alliance du changement. Du côté de Linion Reform, la candidate Sylvia Edouard, qui a fait sa thèse doctorale sur les Chagos, estime que la population chagossienne a été totalement mise de côté.
Sylvia Edouard rappelle qu’il y a une grande communauté chagossienne dans la circonscription nº4 (Port-Louis Nord–Montagne-Longue), où elle brigue les suffrages. «Ils ont été totalement mis de côté dans le discours.» Selon elle, chacun cherche à tirer un capital politique de la situation sans vraiment se soucier de la situation et de l’histoire des Chagossiens. «Kas inn ranplas konba Charlesia Alexis ek Lisette Talat», déplore-t-elle.
Pour rappel, Pravind Jugnauth avait déclaré, à Vacoas, que «kouma eleksion pe fini, mo tir rent book pou Diego Garcia, nou pou gagn par miliar tou sak lane. En tan ze lie mo pou don bann sif.» Peu après, à Le Hochet, Subhasnee Luchmun Roy avait souligné que Pravind Jugnauth a refusé de se mettre à genoux devant les Anglais et résultat, le pays percevra des milliards qui permettront de financer les pensions et autres allocations. Xavier-Luc Duval a, lui, parlé de la construction d’hôtels pour la création d’opportunités économiques.
Du côté de l’Alliance du changement, le ton est plus modéré. Lors de la présentation du manifeste, Paul Bérenger a fait savoir que rien n’a été finalisé avant les élections et que c’est une bonne chose, car ce sera cette alliance qui décidera de ce qui se fera. «Lot kote, premie kestion se ki sannla pou prezidan Lamerik. Li pou pez lour dan balans.» Toujours est-il qu’il a dit qu’en cas d’élection, tout sera mis en oeuvre pour que non seulement Maurice, mais la communauté chagossienne obtienne «un maximum». Il a rappelé que pour l’instant, aucun chiffre n’a été avancé, mais qu’il est essentiel de penser aussi à la réparation pour le passé. «Nou pa pou bliye zot enn zour dan sa travay ki reste a fer pou rekiper Chagos.»
Pour Sylvia Edouard, ces déclarations démontrent un manque total de considération pour leur sort. «Pe zis koz kas lor zot ledo. Kan Premie minis ti koz akor istorik, ti koz resettlement. Asterla, pe koz zis kas pou kre enn pep asiste», fustige-t-elle. Le pire, c’est que la souffrance est totalement oblitérée par les promesses électorales, alors que pour les Chagossiens, surtout ceux de la première génération, ils ne s’attendent pas à avoir de l’argent, mais ils espèrent surtout revoir leur île natale. C’est d’ailleurs ce qu’ils réclament depuis le début du combat. «En revanche, là, lorsqu’on écoute les discours actuels, on a l’impression que ces îles étaient vides, qu’il n’y a jamais eu de natifs. Le pire est que ces discours sont applaudis.»
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