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Modus operandi des Nigérians
Tantôt faux permis de résidence, tantôt faux documents bancaires
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Modus operandi des Nigérians
Tantôt faux permis de résidence, tantôt faux documents bancaires
À la suite d’une opération menée le 25 mars pour arrêter des clandestins, de faux documents ont été saisis, marqués du sceau des services de l’immigration.
Neuf-cents Nigérians se déplacent en pleine nature. Les raisons de leur choix de l’immigration illégale sont variées et peuvent inclure des motifs économiques, politiques, sociaux ou personnels. Selon le directeur général du Passport and Immigration Office (PIO), Narendra Kumar Boodhram, ces clandestins optent pour l’île Maurice car ils n’ont pas besoin de visa. D’autres facteurs entrent également en jeu : notre pays, situé en Afrique, bénéficie d’une situation économique favorable, ce qui leur permet de travailler et de gagner de l’argent. Ils privilégient particulièrement le littoral nord car ils peuvent y trouver de l’emploi dans des hôtels spécifiques. Ils passent par un agent, un Nigérian, qui fournit les hôtels demandeurs de travailleurs étrangers et, en retour, ce dernier a une commission sur chaque étudiant.
Cela fait au moins cinq ans que, attirés par l’île Maurice comme leur Eldorado, ils arrivent avec un visa touristique et choisissent de prolonger leur séjour en restant illégalement dans le pays. Narendra Kumar Boodhram explique que lorsque ces Nigérians décident de se présenter comme des étudiants dans le pays, ils s’inscrivent pour suivre des études supérieures, parfois pour obtenir un Bachelor, un diplôme ou même un master. «Ces établissements soumettent leurs demandes au bureau des passeports. Si tous les documents sont en règle, la PIO délivre un visa étudiant de trois mois. Une fois à Maurice, ils passent un examen médical et si tout est conforme aux normes, un permis de résidence leur est délivré jusqu’à ce qu’ils aient terminé leurs études.»
Narendra Kumar Boodhram explique que ces immigrés optent pour l’île Maurice car ils n’ont pas besoin de visa.
Afin d’assurer un contrôle sur ces établissements qui dispensent ces cours, les agents de la PIO effectuent des visites surprises. «Nous sommes souvent confrontés à des situations où les étudiants sont absents lors de sorties scolaires, et d’autres fois, lorsque nous effectuons des visites, nous constatons que seuls dix élèves sont présents dans les classes. Nous comprenons immédiatement la supercherie», ajoute le directeur général du PIO. «Les mesures à prendre pour ces établissements ne relèvent pas de notre compétence. Nous alertons les institutions concernées, telles que la Higher Education Commission, la Mauritius Qualifications Authority et le ministère de l’Éducation, qui prennent les mesures nécessaires.»
Stratégie bien rodée
Leur stratégie est bien rodée car ils arrivent au guichet de l’immigration de l’aéroport avec de faux permis de séjour portant le tampon de la PIO. Sauf qu’ils rajoutent davantage de mois ou de jours sur le permis.«Pourquoi pensons-nous qu’ils sont les seuls à appliquer ces ruses car ni les Malgaches ni les Bangladais n’ont été pris en flagrant délit avec des papiers falsifiés? Ils arrivent avec soit un work permit, soit un tourist visa. Une fois la date expirée, ils se sauvent dans la nature sans vraiment avoir recours à de faux permis afin de prolonger leur séjour», explique Narendra Kumar Boodhram. En ce qui concerne les faux documents bancaires, une fois que leur demande arrive à Maurice pour un visa étudiant, un relevé bancaire est aussi demandé. «En deux fois, nous avons eu un le même relevé bancaire, avec la signature qui change ainsi que le montant. C’est pour cela que nous avons changé de procédure: on leur demande d’ouvrir un compte local, tout en transférant leur agent de leur banque s’ils n’arrivent pas faire le virement. C’est une indication qu’ils ont voulu contourner les autorités.»
À noter que le 25 mars, les policiers du PIO avaient rapporté des cas alarmants de falsification de documents officiels de la République, soumis au Central Criminal Investigation Department. Deux incidents notables ont été identifiés à la suite d’une opération crackdown menée dans les régions de Beau-Bassin et de Grand-Baie le même jour et visant à arrêter les clandestins. Les documents saisis, portant les armoiries nationales et marqués du sceau des services de l’immigration, avaient également la signature d’un ancien policier du PIO, ne faisant plus partie de ce département depuis un certain temps, ayant été muté. Ces faux documents étaient présentés par des clandestins à leur employeur, les induisant en erreur et sapant l’intégrité des procédures d’immigration.
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