Au premier semestre de 2024, l’indicateur de risque systémique (Systemic Risk Indicator, SRI), qui mesure le niveau de risque dans le système financier, a poursuivi sa tendance baissière, note la dernière édition du rapport sur la stabilité financière de la Banque de Maurice.

Une telle situation s’explique principalement par une diminution des risques macrofinanciers, soutenue par une baisse de l’inflation et une croissance économique. Le recul du risque systémique reflète également l’amélioration de la solvabilité des ménages et le maintien d’un endettement modéré dans le secteur des entreprises.

La baisse de l’inflation a constitué un facteur d’apaisement des risques financiers. En réduisant la pression sur le pouvoir d’achat des ménages et sur les coûts des entreprises, elle a contribué à améliorer leur capacité à honorer leurs engagements financiers. L’endettement des ménages a ainsi présenté moins de risques, tandis que les entreprises ont bénéficié d’un contexte favorable avec un accès au financement plus sécurisé.

Le secteur bancaire a renforcé sa résilience grâce à des niveaux élevés de fonds propres et de liquidité. Les réserves de capitaux ont permis d’atténuer les chocs potentiels et d’assurer une stabilité financière durable. La Banque centrale a également consolidé le cadre réglementaire, notamment avec le Guideline on Asset Classification, Provisioning, and Write-offs en vigueur depuis août 2024. Ces mesures visent à renforcer la gestion du risque de crédit et à assurer une meilleure maîtrise des engagements bancaires.

Face à la montée des risques technologiques, les banques doivent se conformer à de nouvelles exigences prudentielles en matière de cybersécurité et de gestion des risques technologiques depuis juin 2024. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de garantir la résilience opérationnelle du secteur face aux cybermenaces croissantes. Par ailleurs, la mise en place du ratio structurel de liquidité à long terme (Net Stable Funding Ratio) en juin 2024 vise à promouvoir une structure de financement durable pour les banques.

D’après l’enquête annuelle sur la stabilité financière réalisée en octobre et en novembre 2024, les risques pour la stabilité financière sont restés globalement stables ou ont diminué par rapport à l’année précédente. Toutefois, les conflits géopolitiques ont été identifiés comme le principal facteur de risque pouvant impacter les opérations bancaires en raison des liens transfrontaliers avec l’environnement international. Bien que les risques opérationnels aient été jugés sous contrôle, les défis demeurent en matière de cybersécurité, de protection des données et de perturbations informatiques.

Le rapport souligne en conclusion que les perspectives restent positives pour les mois à venir, sous réserve de l’absence de chocs extérieurs majeurs. La surveillance proactive des vulnérabilités sera essentielle pour préserver la solidité du système financier et garantir une croissance équilibrée du secteur bancaire.