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Questions à… Narendranath Gopee
«Tout deviendra plus évident avec le prochain Budget»
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Questions à… Narendranath Gopee
«Tout deviendra plus évident avec le prochain Budget»
Narendranath Gopee, négociateur de la Federation of Civil Service and Other Unions.
Tous les syndicats semblent satisfaits de la compensation salariale de 10 %. Est-ce la première fois qu’un gouvernement se montre si généreux ?
Oui, il y a ce sentiment de satisfaction parce que l’objectif visé était de rétablir l’équilibre par rapport à la perte réelle du pouvoir d’achat et de mettre les travailleurs dans une situation financière meilleure. C’est évident qu’il est grand temps que les travailleurs de ce pays aient un revenu minimum décent pour les aider à sortir du gouffre de la pauvreté. D’ailleurs, le montant de la compensation salariale proposée par la NTUC (Confédération Nationale des Syndicats) était indexé sur les variations des dépenses mensuelles d’une famille de quatre personnes sur les produits alimentaires et le panier du Consumer Price Index (CPI) couvrant la période de janvier à novembre 2023. Donc, le montant proposé représentait la valeur réelle de l’inflation. L’inflation cumulative était de l’ordre de 9,4% et prenant en compte la dépréciation de la roupie pour l’année 2023, le total s’élevait à 11,4%. Ce pourcentage indexé sur la valeur moyenne des dépenses susmentionnées me donne Rs 1 975 et c’est le montant que la NTUC a demandé au ministre Padayachy. Le montant réclamé par la CTSP était sensiblement le même. J’ai toutes les raisons de croire que les travailleurs de ce pays sont satisfaits de cet ajustement. Donc pourquoi pas les syndicats.
Je ne sais pas si le gouvernement s’est montré généreux mais au moins pour une fois il s’est montré compréhensif en offrant une compensation salariale sociale différente d’une simple compensation salariale. Je pense que le ministre Padayachy a pris en considération la nécessité pour les travailleurs de vivre décemment. N’oublions pas que la loi cadre du travail prévoit que la vie familiale est une composante importante du monde du travail.
À la conférence de presse des syndicats à l’issue des tripartites, vous avez quitté les lieux de manière précipitée. Y a-t- il des différends dans les rangs syndicaux ?
Quand des confrères oublient la déontologie du syndicalisme, cela crée des différends. La gourmandise ne doit pas devenir une passion. Faut attendre son tour pour s’adresser à la presse. C’est coutumier qu’après un tel exercice chaque représentant syndical a un message. Il était convenu que Jane Ragoo serait la première à s’adresser à la presse, ensuite moi, suivi par Atma Shanto et puis les autres. Quelques confrères étaient pressés et après Jane, ils ont pris le micro. Alors j’ai quitté les lieux.
Jane Ragoo et Deepak Benydin ont dit tout le bien qu’ils pensaient du gouvernement et du ministre des Finances. D’autres, comme Atma Shanto, ont dit que cela sentait les élections générales. Ashok Subron, lui, demande les «sources of funds» pour financer la compensation. Et vous qu’en pensez-vous ?
Tous les collègues que vous avez mentionnés avaient leur propre opinion sur le gouvernement et le ministre des Finances. Je ne nie pas que le ministre et le gouvernement aient certainement fait un effort pour répondre à la demande des syndicats. Je ne nie pas non plus que cela sente les élections générales. Tout deviendra plus évident avec le prochain budget. De toute façon, les gens dans la rue sont sur cette même longueur d’onde. Quelque temps de cela le Premier ministre avait dit qu’il avait un dernier Budget. Mais qu’il soit très prudent car notre dette extérieure s’élève déjà à plus de Rs 500 milliards. Sur la base de l’expérience du passé, je trouve étrange que le gouvernement ait payé comme compensation salariale 10% des salaires de base jusqu’à un maximum de Rs 2 000 alors que l’inflation est de l’ordre de 7,1%. Quelles que soient les raisons, nous nous sentons tous réconfortés par l’effort du gouvernement pour répondre à la demande des syndicats.
Au plus bas de l’échelle salariale, l’employé touchera à partir de janvier 2024 Rs 18 500. Estce une grande avancée, où est-ce simplement un dû en raison de la perte du pouvoir d’achat ?
Oui, définitivement c’est un très grand pas en avant pour les travailleurs au bas de l’échelle. Vous imaginez une personne qui touchait quelque temps de cela un salaire minimum de Rs 11 575 et dès janvier 2024 son revenu minimum devient Rs 18 500. Je suis convaincu que cela aura une répercussion positive sur la vie familiale de la personne. Mais le combat ne s’arrête pas là. Le salaire minimum vital reste notre objectif.
Les politiciens de l’opposition ne critiquent pas. Pourquoi ?
Donnez du temps au temps. Certainement ils auront des commentaires. L’objectif de l’opposition est aussi une vie décente pour les travailleurs.
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