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Santé
Traitement des enfants cancéreux à l’étranger
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Santé
Traitement des enfants cancéreux à l’étranger
Une mesure budgétaire pas exempte de défis
La nouvelle mesure gouvernementale annoncée, dans le dernier Budget, pour le traitement gratuit des enfants cancéreux à l’étranger est un pas important vers un système de santé plus équitable et inclusif. Cependant, cette mesure n’est pas exempte de défis. La demande est élevée, et les longues procédures peuvent entraîner des délais d’attente pour certains patients. Les derniers chiffres du «National Cancer Registry» recensent 50 nouveaux cas d’enfants souffrant de différents types de cancer. Si depuis l’annonce de la mesure certains ont pu obtenir les fonds pour se rendre à l’étranger, d’autres sont toujours en attente.
La nouvelle mesure gouvernementale pour les enfants diffère des critères de salaires et du seuil d’un million de roupies pour les patients qui reçoivent l’assistance du gouvernement pour des traitements à l’étranger. Les critères de salaires des parents ne sont pas applicables alors que la prise en charge du traitement est illimitée. Le gouvernement offre une assistance financière jusqu’à ce que le mineur de moins de 18 ans ait terminé son traitement. De plus, sous cette nouvelle mesure, dès qu’un enfant présente des signes de cancer qui ne peuvent être détectés à Maurice, un conseil d’évaluation au ministère de la Santé prend le relais.
Cependant, contrairement aux demandes de traitement à l’étranger soumises au ministère de la Santé, par les patients en général, celles pour les enfants cancéreux, doivent être adressées au ministère des Finances, qui se charge de débourser les fonds nécessaires. Après évaluation, le ministère envoie la demande au ministère de la Santé, qui se charge du choix de l’établissement, des billets d’avion et du transfert.
Longue procédure
Depuis le lancement de cette mesure, en juillet 2023, le chiffre du nombre d’enfants ayant déjà bénéficié d’un traitement à l’étranger n’est pas disponible. Parmi les dizaines d’enfants pour lesquels l’organisation non gouvernementale Enn rev enn sourir œuvre pour la collecte de fonds, seul un garçon, Praneel, a pu obtenir les fonds du gouvernement jusqu’ici pour se rendre à l’étranger pour des soins. Les autres enfants, Keyla, Lusia et Emilia, parmi tant d’autres, sont toujours en attente car le processus est long. «Ce n’est pas que le ministère va refuser. Mais cela prend du temps», témoigne un parent.
Ainsi, malgré cette annonce prometteuse, de nombreux parents se retrouvent toujours à faire appel à des dons pour financer le traitement de leurs enfants car, disent-ils, en attendant d’avoir les fonds, il faut continuer le traitement et les médicaments à Maurice. «On ne peut pas tout arrêter en attendant l’aval du ministère. Le fait qu’il faille soumettre sa demande au ministère des Finances, qui va étudier le cas pour ensuite envoyer le dossier au ministère de la Santé, prolonge le processus», explique cette mère d’une fille de deux ans atteinte de leucémie et qui devra se rendre en Inde.
Soutien plus complet
La promesse de traitement gratuit à l’étranger a suscité l’espoir que les parents n’auraient plus à se soucier de la lourde charge financière qui accompagne le combat contre le cancer de leur enfant. Cependant, la réalité sur le terrain s’avère plus complexe car les procédures administratives liées à l’obtention de l’aide gouvernementale sont notoirement longues et complexes. Les familles sont confrontées à des délais d’attente considérables, pendant lesquels la maladie de leur enfant progresse souvent. «Il est indéniable que l’intention du gouvernement de fournir un traitement gratuit à l’étranger pour les enfants cancéreux est louable. Cependant, pour que cette mesure soit véritablement efficace, il est impératif de réduire les délais d’attente, d’augmenter les ressources allouées à ce programme, et de fournir un soutien plus complet aux familles, notamment en ce qui concerne les frais indirects liés au traitement», dit un parent. Il est également crucial que le gouvernement communique de manière transparente avec les familles concernées et leur fournisse des informations claires sur les étapes à suivre pour accéder à cette aide vitale. Outre le formulaire de demande disponible au ministère des Finances, les critères sont assez flous.
En fin de compte, il ne suffit pas d’annoncer une mesure généreuse ; il faut la mettre en œuvre de manière efficace pour que les enfants cancéreux et leur famille puissent réellement bénéficier de l’aide promise. La santé des enfants ne doit pas être compromise par des retards bureaucratiques ou des lacunes dans la mise en œuvre des politiques gouvernementales.
«La santé des enfants ne doit pas être compromise par des retards bureaucratiques ou des lacunes dans la mise en oeuvre des politiques gouvernementales.»
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