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Scandale St-Louis
Trois ans après sa révocation, Collendavelloo toujours pas entendu par l’ICAC
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Scandale St-Louis
Trois ans après sa révocation, Collendavelloo toujours pas entendu par l’ICAC
Ivan Collendavelloo faisant ses cartons en juin 2020 à la suite de sa révocation comme ministre.
Le scandale St Louis avait éclaté en juin 2020, provoquant la révocation du leader de Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo de son poste de Deputy Prime Minister et ministre des Services publics. Ivan Collendavelloo avait été forcé à renoncer à son portefeuille ministériel car le Premier ministre Pravind Jugnauth aurait été en présence de documents et de rapports dans cette affaire. Or, trois ans se sont écoulés, Ivan Collendavelloo n’est pas redevenu ministre ou encore moins a été entendu par l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Du côté de la commission, l’on apprend qu’elle est toujours en attente de dossiers danois pour poursuivre l’enquête.
Toute cette affaire avait éclaté en juin 2020, lorsque la Banque africaine de développement (BAD) conclut que d’après les preuves dont elle dispose, il est plus que probable que des membres de l’administration mauricienne et d’autres personnes aient été récompensés financièrement par l’intermédiaire de tierces (donc, plus d’une). Ce qui a permis à Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC) d’avoir des renseignements techniques confidentiels liés aux appels d’offres auxquels il a participé dans le cadre du projet de réaménagement de la centrale St-Louis. Un privilège qui, selon la BAD, lui a permis d’adapter son offre, la favorisant par rapport aux autres soumissionnaires. Depuis, les révélations s’étaient enchaînées. Le board du Central Electricity Board (CEB) avait été révoqué et remplacé par un autre. Ivan Collendavelloo, lui, avait, pendant plus d’une heure, défendu sa position dans toute cette affaire au Parlement, mais en vain car il sera révoqué deux semaines après.
Une affaire qui avait fait couler beaucoup d’encre mais qui semble avoir été rangée au placard très vite après. Pour élucider cette affaire, il y a eu la convocation et l’arrestation d’Alain Hao Thyn, directeur de PADCO, de Kemraj Moojee, comptable de PADCO par l’ICAC. Rakesh Kumar Dhununjoy, Senior Engineer au CEB, Shamshir Mukoon l’acting GM du CEB, l’ancien ministre Swaley Kasenally ont été convoqués à plusieurs reprises au quartier général de l’ICAC. Ivan Collendavelloo était aussi dans le viseur de la commission anti-corruption car il aurait poussé pour la nomination de Christelle Sohun au sein de l’Independent Review Panel (IRP). Les enquêteurs s’intéressaient particulièrement à la fuite d’informations relatives à l’appel d’offres concernant la centrale thermique du CEB. L’ICAC aurait même été en possession d’informations tangibles ayant trait à une copie sans signature du ruling de l’IRP qui aurait atterri chez les contracteurs. Mais à ce jour, Ivan Collenvdavelloo n’a jamais été convoqué par l’ICAC, Christelle Sohun non plus. A noter que cette enquête de l’ICAC date quand même de 2014.
Enquête au point mort
La BAD avait fait comprendre depuis le début qu’elle ne fournira pas à l’ICAC les documents relatifs à son enquête sur les allégations de corruption par la firme danoise par confidentialité et des procédures internes. Ainsi depuis trois ans, l’enquête de l’ICAC est au point mort. De même que les affaires devant le tribunal pour ceux qui ont été arrêtés. La cour s’est déjà prononcée dans le cas de Chavansing Dabeedin, actuellement le Renewable Energy and Strategic Projects Manager du Central Electricity Board. Le magistrat Vignesh Ellayah du tribunal de Rose-Hill a rayé l’accusation provisoire qui pesait sur lui en juillet 2022. L’ICAC, apprend-on, a depuis longtemps fait une demande d’assistance juridique mutuelle (MLA) pour pouvoir fouler le sol danois et y mener un interrogatoire mais attend toujours le feu vert car il y a «les procédures à être respectées pour pouvoir recueillir des témoignages, des informations et l’accès aux preuves ou dossiers». Or l’enquête n’avance point et aucune indication à quand la procédure de la mutual legal assistance sera finalisée. Des experts danois étaient à Maurice l’année dernière pour récupérer certaines données électroniques sans aucune suite. Du côté de Muvman Liberater, bien que le leader ait publiquement déclaré il y a quelques jours qu’il ne s’attache pas à un poste ministériel, l’on concède qu’il a été révoqué il y a trois ans pour «rien de concret».
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