À Trou-aux-Biches, dans le morcellement Jhuboo, où nous nous sommes rendus, les riverains nous disent tous la même chose : «Il n’y avait jamais de problème d’eau avant que le contracteur de la CWA, Solvcon, ne vienne creuser partout, tout casser et installer d’autres conduits qui n’ont jamais été connectés.» Un habitant nous a menés au bout de la canalisation dont le parcours s’arrête devant un gros projet d’agrandissement de l’hôtel Casuarina. «Je me demande, nous dit l’habitant si tous ces travaux ne sont pas faits pour servir ces hôtels.» Il rejoint ainsi l’affirmation d’Osman Mahomed. Mais en fait, il y a encore plus troublant dans cette affaire. Nous y reviendrons.

Ce qui est sûr, c’est que ces remplacements de conduits comme ceux à Baie-du-Tombeau, ne semblent mener nulle part. Des morcellements comme celui de Trou-aux-Biches ont été défigurés, les routes défoncées, et bien plus, la distribution d’eau perturbée. Nombreux sont les habitants qui doivent acheter l’eau des camions-citernes privés. On peut voir le ballet incessant de ses poids lourds un peu partout dans le Nord. Une habitante nous dit débourser environ Rs 4 000 par mois pour l’eau achetée des camions. «Et encore, je ne sais pas si l’eau est potable!»

Ce qui est certain aussi, c’est que la «fausse théorie» de la perte de 60 % d’eau dans le réseau de distribution sert constamment à justifier l’absence de service 24/7.