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Crime

Tué par balle: une beuverie qui tourne au vinaigre

3 septembre 2023, 21:49

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Tué par balle: une beuverie qui tourne au vinaigre

Jevin Ramah a écopé de 12 mois de prison en juin de cette année.

Dans cette rubrique hebdomadaire, nous revenons sur des disparitions, des faits divers ou des crimes qui ont été perpétrés il y a plusieurs semaines, mois, années… Des drames qui ont marqué les esprits et qui ont boule- versé des vies à tout jamais…

Seewajee Bhikoo, âgé de 52 ans, a été tué d’une balle à la tête avec l’arme du policier Jevin Ramah, âgé de 29 ans, en service devant la demeure du haut-commissaire indien à Floréal, le dimanche 1er septembre 2019. Il semble que cela ait été le résultat d’une soirée arrosée qui a mal tourné. Le constable a été arrêté après que de la poudre blanche a été trouvée sur sa main droite.

Quelques jours après cette tragédie, alors qu’il était recherché par les enquêteurs, pour aider à élucider les circonstances entourant la mort de Seewajee Bhikoo, un témoin s’est manifesté le 4 septembre, pris de remords. Il a alors participé à une reconstitution des faits qui s’est déroulée à Floréal. Ce témoin, qui était aux côtés du policier Jevin Ramah lorsque le coup de feu fatal a été tiré à partir de son arme de service, s’est présenté au poste de police de Vacoas. Il s’agissait d’un mécanicien d’environ 30 ans qui a été conduit par les enquêteurs de l’équipe de la Major Crime Investigation Team (MCIT) aux Casernes centrales pour y fournir sa déposition. Il a donné des détails précis sur les circonstances entourant le décès de Seewajee Bhikoo. De plus, il a précisé qu’il occupait le siège avant, à côté de la victime, dans le véhicule.

Quant au suspect Jevin Ramah, qui était provisoirement accusé d’assassinat, il a été interrogé dans les locaux de la MCIT pendant plus de trois heures. Il a fermement clamé son innocence, qualifiant l’incident de regrettable. Il a expliqué que le drame s’était produit lorsqu’il tentait de récupérer son revolver, un Webley & Scott .38, des mains de Seewajee Bhikoo. Cela s’était produit en fin d’après-midi un dimanche, alors qu’il était de service en tant que sentinelle devant la résidence du haut-commissaire indien. Il a affirmé que l’accident s’est produit en présence d’une autre personne qui les accompagnait dans le véhicule depuis Belle-Terre, Phoenix, jusqu’à Vacoas. Il s’agit du témoin qui s’est présenté à la police.

Ce jour-là, avait raconté le constable, il avait rencontré Seewajee Bhikoo, qu’il considérait comme un «nana» (NdlR, grand-père), étant donné qu’ils étaient parentés. En compagnie d’autres personnes, ils avaient pris quelques verres à la boutique du coin. Comme Jevin Ramah devait prendre son service en fin d’après-midi, la victime lui aurait proposé de l’accompagner au poste de police de Vacoas. Elle l’y avait déposé et l’avait attendu pour le conduire par la suite à la résidence du haut-commissaire indien, où il devait travailler. Le témoin était en leur compagnie tout le long.

À un certain moment, avait poursuivi le suspect, le quinquagénaire a voulu savoir comment fonctionnait son arme à feu et s’il s’agissait d’un vrai «fizi». Il aurait alors retiré les balles pour lui montrer le revolver. Peu de temps après, lorsqu’il aurait repris l’arme pour y remettre les munitions, Seewajee Bhikoo aurait tenté de la reprendre. C’est à ce moment précis qu’une balle est partie et l’a atteint à la tête. Le policier a soutenu que l’autre personne dans la voiture était tout aussi paniquée que lui et avait affirmé que c’était bel et bien un accident. Le témoin avait quitté la voiture pour appeler le SAMU. L’autopsie pratiquée par le Dr. Sudesh Kumar Gungadin avait conclu que le décès était dû à un «gunshot to the head». Le chef du département médico-légal de la police avait également examiné le policier Ramah le jour de l’incident au poste de police de Vacoas. Le Dr. Gungadin avait procédé à un prélèvement sanguin en vue de tests toxicologiques.

Par ailleurs, les agents du Forensic Science Laboratory avaient prélevé des résidus de poudre sur la main droite du policier. En outre, les techniciens du Scene Of Crime Office avaient récupéré la balle qui avait traversé la tête de la victime près de la porte du véhicule. En juin de cette année, le policier, qui avait été suspendu de ses fonctions depuis l’incident, a plaidé coupable en cour intermédiaire pour une accusation d’homicide involontaire. Il avait écopé de 12 mois de prison.