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Rétrospective

Un an après ce chaos nommé Belal

17 janvier 2025, 15:00

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Le 15 janvier 2024, le cyclone Belal avait transformé Maurice en un champ de ruines en seulement quelques heures, ravivant les souvenirs douloureux du 30 mars 2013. Des véhicules emportés, des quartiers inondés et des pertes humaines ont marqué cette journée sombre. Un an plus tard, le souvenir du chaos reste présent.

«Maurice sur une poudrière», titrait l’express le mardi 16 janvier 2024, à la suite du passage dévastateur du cyclone Belal. La veille, plusieurs régions de l’île étaient plongées dans le chaos. Les images frappantes de dizaines de véhicules emportés avec leurs passagers par les eaux en furie restent gravées dans les mémoires. Des embouteillages monstres avaient paralysé les routes menant hors de la capitale, tandis que deux motocyclistes ont tragiquement trouvé la mort. Ce jour-là, quelque 1 500 personnes, dont 500 enfants, avaient trouvé refuge dans 163 centres d’accueil.

Le lundi 15 janvier 2024, en moins de trois heures, Belal avait transformé l’île en un théâtre de désolation. L’alerte cyclonique était passée de niveau 1 à 3 à une vitesse fulgurante. Les rues s’étaient métamorphosées en rivières, piégeant de nombreux automobilistes. Au Caudan Waterfront, des bandes jaunes avaient été installées pour interdire l’accès à des zones où les vagues menaçaient d’engloutir tout sur leur passage.

À 15 heures, la rue La Poudrière n’était plus qu’un amas de véhicules entassés. Profitant de ce désastre, des malfrats avaient pillé les effets personnels abandonnés dans les voitures. Au cimetière de Saint-Jean, la situation était tout aussi désolante… moins d’un mois après sa réouverture, suite à l’effondrement d’un mur. Les tombes étaient à nouveau envahies par les eaux.

Cet épisode dramatique a ravivé les souvenirs du 30 mars 2013, o ù 11 personnes avaient perdu la vie lors d’inondations à PortLouis. Les images et vidéos diffusées par les internautes et les photographes de presse ont réveillé ce douloureux passé.

Deux morts à Maurice

Outre les dégâts matériels, Belal a fait des victimes humaines. Anwar Reza Noormahomed, un agent de sécurité de 53 ans, rentrant chez lui après l’annonce de l’alerte 3, a perdu la vie. Son corps a été découvert sur la New Trunk Road à Pailles, emporté par les flots après avoir chuté de sa moto. De même, Alberto Richard Lajeune, âgé d’une cinquantaine d’années, a été retrouvé sans vie à Tamarin, sa moto gisant à quelques mètres de lui.

Navin Ramgoolam, qui se trouvait alors dans l’opposition, n’avait pas mâché ses mots : «Ce gouvernement, coupable de négligence criminelle, doit au moins décréter un deuil national.» Voilà ce qui se passe quand on a un gouvernement incompétent, qui nomme des incompétents, avait-il ajouté. «Ils mettent la vie du public en danger. Ils s’enrichissent. Ils se foutent de vous…»

Dhurmea écarté

Les Mauriciens sont convaincus que le gouvernement cherche à faire de Ram Dhurmea le bouc émissaire. Selon le Premier ministre d’alors, ce dernier aurait quitté son poste de directeur général de Météo Maurice le 15 janvier 2024. Pourtant, à 10 h 30 ce jour-là, Ram Dhurmea, titulaire d’un doctorat en Geostatistical Modelling et d’une maîtrise en Applied Meteorology, était encore en poste. Il venait d’être nommé directeur général en décembre 2023.

Trois décès à La Réunion

La Réunion n’a pas été épargnée non plus. Pour la première fois, une alerte violette avait été déclenchée à 6 heures, le 15 janvier 2024, interdisant à quiconque, y compris aux services d’urgence, de circuler. Le cyclone a causé la mort de trois sans-abri. Deux corps, probablement ceux de personnes ayant refusé l’hébergement d’urgence, ont été découverts. Un premier décès avait déjà été signalé à Saint-Gilles, sur la côte ouest.

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