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Hôtel de ville de Curepipe
Un bâtiment en détresse et un avenir incertain
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Hôtel de ville de Curepipe
Un bâtiment en détresse et un avenir incertain

■ Ces clichés montrent que l’état du bâtiment se dégrade.
Cette semaine, lors de la réunion du conseil municipal de Curepipe, une réalité préoccupante a été dévoilée concernant l’état du célèbre Hôtel de ville. Symbole historique et architectural, ce bâtiment emblématique est aujourd’hui en proie à de graves défaillances structurelles et financières, remettant en question sa survie et son rôle dans la vie municipale.
Selon les informations divulguées lors de la séance, l’Hôtel de ville de Curepipe souffre de plusieurs problèmes majeurs. La toiture, pièce maîtresse de la structure, fuit de façon alarmante, provoquant des infiltrations d’eau à l’intérieur des bureaux et endommageant les documents et équipements. Plus inquiétant encore, une pièce en bois manquante sur le toit a été identifiée, ce qui aggrave la vulnérabilité du bâtiment face aux intempéries.
Les responsables municipaux ont également évoqué la présence d’accumulations d’eau dans certains bureaux, ce qui pourrait compromettre la sécurité du personnel et la stabilité de la structure à long terme. Ces défaillances, qui auraient pu être évitées ou réparées dans le cadre d’un entretien régulier, soulignent un manque flagrant d’entretien et de surveillance du bâtiment au fil des années.
Le coût de la rénovation de l’Hôtel de ville s’élève à près de Rs 143 millions, une somme engagée par l’administration précédente dans le cadre d’un projet de restauration ambitieux. Cependant, malgré cette importante dépense, le bâtiment continue de montrer des signes de délabrement avancé.
De plus, il a été révélé qu’il reste encore Rs 4 millions en retenue sur le financement de la rénovation, ce qui indique que tous les travaux n’ont pas été finalisés ou que des fonds ont été retenus en raison de problèmes non résolus. La situation financière du Conseil municipal de Curepipe est aujourd’hui critique : le fonds municipal est à sec, ce qui complique davantage la possibilité de lancer de nouvelles réparations ou de procéder à une maintenance régulière.
Le maire, Ravin Bissonauth, n’a pas mâché ses mots pour décrire l’état du bâtiment. Lors de la réunion, il a confirmé que l’Hôtel de ville est dans une situation alarmante, qualifiant même sa condition de «déplorable». Il a insisté sur le fait que la municipalité doit agir rapidement pour éviter une dégradation irréversible du bâtiment, qui constitue «la lumière principale de Curepipe».
Le maire a également souligné que des mesures concrètes seront prises dans les prochains jours pour remédier à cette crise. Une réunion avec la société RBRB Construction a été planifiée afin d’évaluer précisément l’ampleur des travaux nécessaires et de définir une stratégie pour la réhabilitation du bâtiment.
Une recherche de soutien par la CSR
Face à la pénurie de fonds publics, la municipalité envisage de lancer une campagne de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Plusieurs entreprises locales et nationales seront sollicitées pour contribuer financièrement ou en nature à la rénovation du bâtiment. La démarche vise à obtenir un appui communautaire et privé, essentiel pour mener à bien un projet de cette envergure.
La mairie espère également mobiliser des partenaires qui pourraient offrir des solutions innovantes ou des matériaux durables, afin de garantir la pérennité de la restauration. La participation du secteur privé sera cruciale pour éviter que l’Hôtel de ville ne devienne un symbole de déclin urbain.
Le destin de l’Hôtel de ville de Curepipe reste incertain. Alors qu’il incarne l’histoire et la fierté de la ville, sa restauration est non seulement une question de préservation patrimoniale, mais aussi de maintien du tissu social et administratif local.
Les citoyens attendent avec impatience des actions concrètes pour sauver ce monument historique. La municipalité, sous la conduite du maire Bissonauth, semble déterminée à faire face à cette crise. Cependant, la réussite dépendra de la capacité à mobiliser rapidement des ressources, à engager toutes les parties prenantes et à agir avec transparence.
Les fuites au sein de l’Hôtel de ville de Curepipe mettent en lumière une problématique plus vaste : la nécessité d’un entretien régulier et d’un respect accru pour le patrimoine urbain. Si rien n’est fait rapidement, le bâtiment pourrait continuer à se dégrader, perdant ainsi son éclat et son importance pour la communauté.
L’heure est à l’action. La municipalité doit transformer cette crise en une opportunité de réhabilitation, en mobilisant tous les acteurs possibles pour préserver cette icône de Curepipe. La question demeure : pourra-t-elle redonner vie à «la lumière principale de Curepipe» avant qu’il ne soit trop tard ? Seul l’avenir le dira.
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