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Trafic de péthidine dans les hôpitaux

Un commerce qui perdure depuis des années

22 janvier 2024, 10:00

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Un commerce qui perdure depuis des années

Vingt flacons de péthidine de 100 mg et 50 mg ont disparu du stock de l’hôpital SSRN à Pamplemousses

La semaine d’avant, vingt flacons de péthidine de 100 mg et 50 mg ont disparu du stock de l’hôpital SSRN à Pamplemousses. Ce médicament opioïde est utilisé pour soulager la douleur. Une plainte a été déposée au poste de police de l’hôpital par un membre du personnel soignant et une enquête ouverte. Les soupçons se portent sur un infirmier, qui aurait effectué une fausse entrée dans le registre des médicaments considérés comme drogue dangereuse. Plus d’une semaine après son début, l’enquête policière est toujours en cours. Mais une source du ministère de la Santé nous confirme que l’infirmier employé sur une base contractuelle a été suspendu de ses fonctions et que le ministère a alerté le Public Service Commission.

Malgré des sanctions sévères prises dans le passé, le trafic de ce médicament, également connu comme mépéridine, n’est pas nouveau, car plusieurs injections ont disparu dans les hôpitaux à travers l’île, notamment à l’hôpital Victoria à Candos, à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo à Port-Louis, et maintenant à l’hôpital SSRN à Pamplemousses, où le trafic est plus fréquent malgré un contrôle strict. Ce médicament ne coûte pas cher dans les pharmacies mais il n’est prescrit que sur ordonnance.

Ces activités illicites existent depuis des années mais sont souvent passées sous silence. En mars 2023, un flacon du même médicament avait été retrouvé dans le sac d’une infirmière de la salle d’opération à l’hôpital Victoria. Elle avait signalé l’incident à sa hiérarchie avant de porter plainte à la police, expliquant que quelqu’un avait tenté de la piéger en plaçant ce médicament dans son sac. Une enquête policière ainsi qu’en interne avait été lancée. La jeune femme avait été mutée de manière punitive peu après, tandis que le responsable de l’acte n’avait pas été inquiété.

Dans les hôpitaux, le personnel médical aurait du mal à surveiller tout le monde et les médicaments seraient généralement détournés après des interventions chirurgicales, nous explique-t-on. Le stratagème consiste à remplir le formulaire de contrôle du patient même s’il n’a pas demandé de médicament, puis à transférer le médicament dans une seringue et à retourner la fiole à la pharmacie pour donner l’impression d’une utilisation officielle. Cependant, plusieurs membres du personnel à différents niveaux seraient impliqués dans ce trafic car certains des flacons volés se retrouvent dans des pharmacies du privé, selon un personnel de l’hôpital.

● Le Dr Farhad Aumeer demande qu’une sanction sévère soit prise

La péthidine est un analgésique opioïde synthétique utilisé pour soulager la douleur modérée à sévère, notamment dans les accouchements, les chirurgies ou d’autres conditions douloureuses. Agissant en se liant aux récepteurs opioïdes dans le cerveau et la moelle épinière, la péthidine modifie la perception de la douleur. Cependant, en raison de ses effets secondaires et des risques d’abus similaires à d’autres opioïdes, la péthidine est considérée comme une drogue dangereuse. Son utilisation est parfois limitée en raison de la possibilité de dépendance et d’effets indésirables. Les professionnels de la santé la prescrivent avec prudence, évaluant soigneusement les risques et avantages pour chaque patient. Il est crucial de suivre les instructions du médecin et de signaler tout effet indésirable pendant son utilisation.

Sollicité pour une réaction, le Dr Farhad Aumeer demande qu’une sanction sévère soit prise. «La péthidine et d’autres opiacés sont des médicaments sous contrôle selon un calendrier spécifique. Il est nécessaire d’améliorer le contrôle et la distribution des opiacés. Il doit y avoir la présence d’un médecin et d’un infirmier responsable pour prendre la péthidine dans l’armoire sous contrôle et les deux doivent signer le livre de contrôle (DD book) ou le registre. Le système doit être amélioré de manière qu’un médecin confirme que le médicament a bien été administré. L’utilisation d’opiacés à des fins d’autoconsommation parmi très peu de personnel de santé a été soulignée dans le passé et certains individus indélicats ont même transformé cela en un business. Des sanctions très sévères doivent être prises contre ceux qui ternissent la réputation de la profession.»