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Vidéo choquante
Un enfant de 10 ans fumant du gandia: le papa jure qu’il n’était pas au courant
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Vidéo choquante
Un enfant de 10 ans fumant du gandia: le papa jure qu’il n’était pas au courant
Elle fait le buzz depuis mercredi. Une vidéo montrant un enfant de 10 ans fumant du gandia dans un bong, suscite stupeur et indignation. Les parents, eux, affirment qu’ils n’étaient pas au courant du fait que leur fils s’était rendu chez un habitant de Plaisance pour s’adonner à ce genre de pratique et ont porté plainte au poste de police de Stanley…
L’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) de la division Ouest a dès lors pris les choses en main. Vendredi, des officiers ont effectué une descente à Plaisance et ont procédé à l’arrestation de deux jeunes de 17 ans, accusés d’avoir incité cet enfant à fumer du cannabis. Les adolescents ont été conduits au poste de police de Stanley pour être interrogés. Sur les instructions du surintendant de police de la division Western, ils ont été relâchés mais doivent rester disponibles pour les besoins de l’enquête. Le bong a été saisi comme pièce à conviction.
Nous nous sommes entretenus avec le père du garçonnet, qui dit être devenu «la risée du quartier et même d’autres personnes» depuis l’apparition de la vidéo. «J’ai été choqué par les commentaires des personnes qui m’ont injurié pour je ne sais quelle raison. C’est en visionnant cette vidéo que ma femme et moi avons pris connaissance de cette affaire...»
Marqué à vie par la vidéo
Il assure ne pas savoir ce qui s’est passé dans la tête de son fils pour qu’il fasse une telle bêtise. «Je vous jure, Dieu m’en est témoin, je n’ai jamais incité mon fils à aller fumer du cannabis dans un bong. Je ne suis pas fumeur, et je ne sais pas comment mon fils s’est retrouvé pris dans ce piège ; il a son groupe d’amis. Nous menons une vie décente, mais depuis cette affaire, notre réputation a été entachée. En plus, je viens de trouver un emploi dans une compagnie parce que j’ai à cœur l’avenir de mes trois enfants.» Que répond-il à ceux qui pensent que sa femme et lui se servent de l’enfant pour de quelconques ‘transactions’ ? «J’ai un message à transmettre à ces gens : ma femme et moi n’avons jamais envisagé d’utiliser notre enfant pour nous faire de l’argent.»
Le papa confie également que son fils suit des traitements à l’hôpital Brown-Séquard et qu’il n’a pas agi en connaissance de cause. «Je demande aux autorités concernées d’enlever cette vidéo des réseaux, car mon fils ne doit pas être marqué à vie par cette histoire.»
C’est vendredi que la maman, âgée de 38 ans, a porté plainte pour la vidéo en circulation. Elle avait également remarqué que son fils n’était pas dans son état normal. Après avoir été interrogé, il a expliqué qu’il avait fumé du gandia chez un ami qui habite à quelques pas de chez lui. Il était en compagnie d’un enfant de 11 ans et de deux adolescents de 17 ans, ceux-là mêmes qui ont été arrêtés.
Le garçonnet de 10 ans quant à lui est actuellement admis à l’hôpital et bénéficie d’un soutien psychologique fourni par le ministère de l’Égalité du genre et du Bienêtre de la famille.
Rajeunissement des consommateurs: «Certains usagers de drogue ont 9 ans…»
Cette vidéo montrant un enfant de 10 ans en train de fumer du cannabis à l’aide d’un bong relance le débat sur le rajeunissement des consommateurs de drogue.
Cependant, cela fait déjà quelque temps que les travailleurs sociaux, ainsi que des professionnels du milieu éducatif, tirent la sonnette d’alarme sur la situation à Maurice. Ally Lazer, travailleur social militant depuis des décennies contre la drogue, l’a répété à plusieurs reprises. Il est confronté à des cas où des «usagers de drogue ont à peine neuf ans et sont encore à l’école primaire». Il est d’ailleurs amené à sensibiliser certaines écoles primaires de la capitale à ce sujet. Un membre d’un syndicat, explique que, pour l’instant, la situation est tout de même sous contrôle dans les écoles. Cependant, il prévient que si la tendance n’est pas renversée rapidement, il pourrait y avoir beaucoup plus de cas à l’avenir, car les enfants sont facilement influençables.
Notre interlocuteur, qui travaille dans un établissement sis dans le Nord, précise qu’il y a eu des cas où des enfants ont fumé des cigarettes, mais il a été choqué de voir qu’un enfant de 10 ans était incité à fumer du cannabis en présence d’adultes, le tout étant filmé. «De nombreux enfants ont accès à des téléphones portables et aux réseaux sociaux. En voyant de telles images, ils pourraient penser que c’est une bonne chose et tenter de reproduire ces comportements.»
En ce qui concerne l’approvisionnement en drogue, notre interlocuteur explique que les trafiquants pourraient s’approcher des écoles primaires, comme c’est déjà le cas à proximité de certaines écoles secondaires. «Il n’est un secret pour personne que des trafiquants cherchent occasionnellement leurs proies aux abords des écoles. Plusieurs directeurs ont déjà tiré la sonnette d’alarme.» Ils ciblent les jeunes en raison de la facilité à écouler leur stock, car la plupart du temps, ils se déplacent en groupe, mais aussi pour les attirer dans le trafic. C’est un cercle vicieux.
«Une fois qu’ils goûtent à l’argent, il est difficile de faire marche arrière», explique un officier de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU). Il n’est pas nouveau de voir de plus en plus de jeunes recrutés comme passeurs, livreurs et guetteurs dans divers points stratégiques. «Depuis des années, nous avons observé que des jeunes de plus en plus jeunes sont aussi enrôlés comme passeurs, livreurs et guetteurs de la police toute la journée, ce que l’on appelle des ‘zoké’.» La raison, selon ce dernier, c’est la pauvreté. Ils parviennent à gagner beaucoup d’argent en ne faisant pas grand-chose. De plus, pour les trafiquants, prendre des usagers de drogue s’avère être plus économique. «Il y a des doses à distribuer et ils devront vous obéir et faire tout ce qui est nécessaire pour remplir leur rôle sans attirer l’attention de la police. Ils vous doivent une reconnaissance totale. À 13, 14 ou même 15 ans, combien pourraient-ils gagner s’ils travaillaient comme maçon ? Ils devraient effectuer des tâches ardues. Il en va de même pour les filles, qui pourraient gagner en une semaine ce qu’elles percevraient en un mois en travaillant comme bonne à tout faire, par exemple, ou à l’usine, par rapport à leur rôle de zoké chez un trafiquant. Car oui, il n’est pas rare de nos jours que des filles exercent cette profession.»
Recruter des enfants ou ados est aussi un moyen de contourner la loi. Si un enfant est arrêté en possession de drogue, les conséquences ne seront pas les mêmes que pour un adulte. «C’est pourquoi certains utilisent des enfants pour transporter de la drogue lorsqu’ils voyagent à l’étranger.» Ce qu’ils ne savent pas, c’est que l’ADSU s’efforce toujours de remonter les filières.
Mahend Gungapersad, député du PTr et responsable du dossier de l’éducation au sein du parti, a déclaré lors d’une conférence de presse vendredi qu’il est désormais impératif de former correctement le corps enseignant pour faire face au problème de la drogue dans les écoles. Par exemple, il faudrait déterminer les actions à entreprendre si un enfant est trouvé en possession de stupéfiants ou de cannabis. Il a également expliqué que chaque école devrait disposer de psychologues et d’agents de santé et de bienêtre, car la consommation de drogue chez les jeunes est une réalité indéniable.
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