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Travail

Un kiosque transformé en dortoir pour des ouvriers étrangers

18 mars 2024, 19:06

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Un kiosque transformé en dortoir pour des ouvriers étrangers

Cette première image révèle que la structure, fermée, servait de logement aux travailleurs étrangers.

Déjà signalés en début d’année par l’organisation américaine Transparentem pour les conditions de travail épouvantables d’employés étrangers à Maurice, des employeurs continuent à ignorer les rapports. Les conditions d’hygiène et de vie dans certaines entreprises sont préoccupantes.

Nouveau problème rencontré dans une compagnie de construction. Le syndicaliste Fayzal Ally Beegun l’a mis au jour. Des travailleurs étrangers étaient logés dans un kiosque reconverti en dortoir, mettant en évidence le manque d’hygiène et de conditions de vie décentes de ces employés. Ce kiosque emblématique de Port-Louis revêt une importance particulière pour les habitants de la région, souligne le syndicaliste qui rappelle que de nombreux grands politiciens y ont tenu des rassemblements dans le passé et que les résidents ont expressément demandé qu’il soit préservé.

lexp - 2024-03-18T190429.805.jpg Cette deuxième photo, prise hier, montre que les feuilles de tôle ont été enlevées après signalement aux autorités.

Cependant, il a été surpris de découvrir que des feuilles de tôle ont été installées autour de la structure. Il a été révélé, par le bouche-à-oreille, que le kiosque avait été transformé en dortoir pour des ouvriers étrangers travaillant sur un projet avoisinant. Lorsqu’il s’y est rendu, le syndicaliste a été choqué par ce qu’il a vu : des matelas disposés sur des briques servant de lits, des ventilateurs éparpillés et même une cuisine improvisée.

Les travailleurs, venant principalement du Bangladesh et de l’Inde, ont également signalé la perte de nombreux effets personnels. Ce lieu est souvent fréquenté par des toxicomanes, ce qui soulève des préoccupations sur la sécurité des travailleurs.

Pour le syndicaliste, cela démontre un mépris flagrant des lois mauriciennes de certains directeurs. Il estime que les amendes imposées par les tribunaux ne sont pas dissuasives et que ces pratiques persistent.

Fayzal Ally Beegun mentionne d’autres cas similaires dans le passé, tels que des garages convertis en dortoirs ou l’utilisation de conteneurs. Il se demande combien d’autres dortoirs illégaux existent sur l’île et dénonce le fait que certains employeurs présentent des installations de qualité aux autorités pour obtenir les permis nécessaires, mais dirigent ensuite les ouvriers vers des logements précaires.

Le syndicaliste a informé les autorités compétentes et une enquête a été lancée par l’unité spécialisée dans la surveillance des conditions de logement des travailleurs étrangers et par la Special Migrant Unit. Il estime qu’il devrait y avoir des amendes plus sévères, dépassant les Rs 500 000, pour sanctionner le non-respect des normes de logement et de vie des étrangers.

À la suite de son intervention, les feuilles de tôle ont été enlevées et les travailleurs transférés à un autre dortoir. Le lord-maire de Port-Louis, Mamode Isoop Nujurally, a confirmé qu’il était au courant de la situation et qu’il avait pris des mesures en contactant le ministère des Collectivités locales, responsable de la construction du complexe.