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Un million de bulletins à compter... ...si tout le monde vote !

23 août 2024, 12:00

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Maurice s’apprête à franchir une étape importante dans son histoire électorale. Pour la première fois, le nombre d’électeurs inscrits dépassera le million. Le nouveau registre électoral entrera en vigueur après la dissolution du Parlement, le 21 novembre. Cependant, malgré cette avancée tant démographique que démocratique, triste est de constater que nous sommes dans l’impossibilité de mettre en place un système de dépouillement le jour même lors des prochaines élections générales – malgré le fait louable que la commission électorale a choisi de consulter largement les différents acteurs politiques et autres partenaires, dans un contexte de récentes allégations d’irrégularités électorales qui, bien qu’infondées devant les tribunaux, alimentent encore la méfiance du public et les discours des opposants.

Cela aurait été un plus en termes de transparence (des urnes), de productivité (des fonctionnaires) et d’organisation stratégique et logistique.

À travers le monde, la tendance est de plus en plus en faveur du dépouillement le jour même. En Afrique et ailleurs, de plus en plus de pays procèdent au dépouillement immédiatement après la fermeture des bureaux de vote, les bulletins étant comptés sur place dans les bureaux de vote mêmes. Cette approche réduit la nécessité de transporter les bulletins, ce qui peut présenter des risques de sécurité, et garantit que tous les acteurs électoraux – personnel des bureaux de vote, représentants des partis et observateurs – soient présents lors du dépouillement.

Les bénéfices du dépouillement le jour même vont au-delà de la simple commodité. L’avantage le plus important est la rapidité avec laquelle les résultats sont disponibles. Des résultats rapides réduisent la possibilité de manipulations ou de fraudes, augmentant ainsi la crédibilité de l’élection et la probabilité de son acceptation par les candidats et les électeurs.

En revanche, retarder le dépouillement entraîne une série d’inconvénients. Cela accentue le risque de complications logistiques et de fraudes potentielles. Plus le délai entre le scrutin et le dépouillement est long, plus le risque que les bulletins soient altérés ou mal gérés augmente, et plus la suspicion et les troubles sont probables.

Dans les pays où le dépouillement des votes ne se fait pas le jour même, comme en Haïti, en Afghanistan ou en Irak, les raisons sont souvent liées à des préoccupations de sécurité. Dans ces nations, le processus de dépouillement est centralisé dans des lieux sécurisés, prenant parfois des jours, voire des semaines, pour être complété. Cependant, Maurice, une nation insulaire relativement paisible, ne fait pas face à de tels défis sécuritaires. Il est donc surprenant que le dépouillement le jour même ne soit pas encore possible alors que nous ne cessons de recruter des policiers ou des soldats.