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Révocation de Vikram Hurdoyal

Un mini-remaniement pour quoi faire ?

14 février 2024, 19:00

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Un mini-remaniement pour quoi faire ?

Naveenah Ramyad, Mahen Seeruttun et Sunil Bholah sont concernés par ce mini-remaniement.

Si la révocation de Vikram Hurdoyal a retenu notre attention, un tout autre événement qui l’a suivi a échappé aux interrogations de la population : le mini-remaniement ministériel. Pourquoi ne pas avoir nommé Naveena Ramyad comme remplaçante de Hurdoyal au ministère de l’Agro-industrie et éviter tout ce chamboulement dans trois ministères ?

Pour rappel, elle détient un BSC en biologie, entre autres qualifications. Même si l’on veut croire que pour une nouvelle ministre, l’Agro-industrie est une trop grande responsabilité, pourquoi ne pas avoir nommé Sunil Bholah à l’Agriculture sans avoir à faire un changement à la tête des Services financiers ? Sunil Bholah est un expert-comptable, tout comme Mahen Seeruttun, et vient d’une famille d’agriculteurs comme ce dernier. On nous parle de calculs bassement politiciens basés sur un communalo-castéisme scientifique…

Sudhir Sesungkur, ancien ministre, rappelle que le ministère des Services financiers rapporte beaucoup à notre Produit intérieur brut et ce n’est donc pas un ministère de deuxième grade. Pour lui, le gouvernement a sans doute nommé Seeruttun à l’Agro-industrie car il y était déjà auparavant.

Ce n’est qu’une chaise musicale des ministres pour mettre the right person in the right place. Mais ce bouleversement dans trois ministères n’aurait-il pas pu être évité ? lui avons-nous demandé. «Je pense que le PM se moque de ces bouleversements. L’essentiel , c’est la politique.»

L’ancien ministre nous rappelle que Pravind Jugnauth vient de procéder à un autre remaniement ministériel en septembre 2023. «Cela indique une sorte d’instabilité qui peut affecter notre économie. Mais encore une fois, who cares?» Un professionnel de l’offshore évoque aussi un sentiment d’instabilité dans ce secteur avec le changement de ministre, «notamment au moment où le centre offshore Gujarat International Finance Tec-City menace le nôtre, en ce qui concerne tout au moins les business d’hommes d’affaires indiens». Toutefois, notre interlocuteur dit s’attendre à une meilleure gestion de Sunil Bholah. «Il y a beaucoup de dossiers en souffrance à la FSC…»


Couper la tête…

Lundi soir, à Plaine-Verte, Pravind Jugnauth a notamment déclaré qu’il faut de la discipline et des principes et que «lorsqu’il le faut, je prends des décisions», «il faut de la droiture» ou avec un sens peut-être un peu trop imagé et qui pourrait heurter les sensibilités, «Quand vous souffrez d’un mal de tête, il faut prendre des médicaments. Ou pa les li vinn kanser lerla bizin koup latet.» Ces déclamations du Premier ministre ont fait réagir Joanna Bérenger hier sur Facebook : «… Aster pe vinn koz prinsip selma kan dimounn dan so gouvernman met lavi travayer an danzé, déklar taper, pran larzan ek serf pou donn térin léta, la li pa trouv éna prinsip ki ti bizin respekté. Hé, met seryé do!» C’est vrai que pour les affaires Kistnen, «stag party», claques à la clinique Wellkin, pour ne citer que celles-là, le Premier ministre a laissé ses ministres et députés plutôt en paix. Sauf Collendavelloo et maintenant Hurdoyal.


Chacun ses oignons

Les raisons avancées dans des articles de presse pour la révocation de Hurdoyal semblent parfois contradictoires, sinon difficiles à croire. Cependant, ce que l’on retient et qui paraît le plus probable, c’est que Hurdoyal n’aurait pas obtempéré à l’ordre de ne pas voyager en ce temps de pénurie d’oignons et de pomme de terre. En fait, ce serait la goutte qui aura fait déborder le vase. Mais pourquoi alors Pravind Jugnauth ne l’a-t-il pas dit clairement au lieu de parler d’une façon générale de discipline et de principes à respecter ? «Je pense, nous confie Sudhir Sesungkur, qu’il est au courant qu’il y a d’autres ministres – et là je pense à un en particulier – qui mélangent activité ministérielle et business personnel, mais qu’il ne veut pas sanctionner.» Peut-être que le PM pensait plus à la discipline du parti ?


Planteur et exportateur

Avant d’être ministre, Vikram Hurdoyal était planteur de fruits notamment, contribuant ainsi à l’économie en exportant vers l’Europe. Or, il se chuchote que des pressions pourraient être exercées sur lui à travers ses entreprises pour qu’il ne démissionne pas comme député et provoque ainsi une partielle. «On vous sanctionne et on vous oblige à rester loyal. C’est un peu comme le cas d’Ivan Collendavelloo.» Si des menaces sont mises à exécution, surtout concernant les exportations de fruits de l’entreprise de la famille Hurdoyal, «le gouvernement frapperait notre économie, qui manque en ce moment de devises étrangères», nous dit un agriculteur.