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Affaires étrangères

Un ministère qui a perdu de son lustre

1 septembre 2023, 11:15

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Un ministère qui a perdu de son lustre

Depuis mercredi, Maneesh Gobin n’est plus ministre de l’Agro-industrie. Il a été muté au ministère des Affaires étrangères. Quelle est le motif derrière un tel choix ? Certains parlent de punition, alors que d’autres encore affirment que c’est bel et bien un ministère important..

Alors que son nom est cité – au même titre que Rajanah Dhaliah-dans l’affaire Stag Party, Maneesh Gobin n’a pas été contraint à soumettre une démission partielle. Toutefois, il a changé de portefeuille. Il est désormais ministre des Affaires étrangères et garde aussi son siège d’Attorney General. «Il représentera donc Maurice à l’international alors que son nom a été cité dans une affaire de pot-de-vin. Son implication reste à prouver, mais il fallait attendre la progression de l’enquête à son sujet avant de le muter à un autre poste à responsabilité»,avance un observateur politique.

Anil Gayan, ancien ministre des Affaires étrangères parle d’un ministère effacé depuis quelques temps. «Ce ministère n’a plus le même lustre. C’est devenu un ministère relégué au second plan. Vishnu Luchmeeranaidoo a eu du mal à s’affirmer lorsqu’il avait été muté à ce poste. Depuis, cela a été la descente totale.» Il soutient que sur le plan local ou international, on n’entend pas vraiment parler des ministres qui ont occupé ce poste. «C’est comme un poste vide. Il n’y a pas eu de grandes déclarations sur ce qui se passe sur le continent africain ou dans le monde. Rien n’a été dit sur la situation au Gabon, au Niger ou encore lorsqu’il y a eu la guerre en Ukraine.»

«Je pense que c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est extrêmement grave et sérieux. Ce gouvernement persiste et signe dans ses décisions comme un provocateur…»

Mais Arvin Boolell, chef de fil du PTr et aussi ancien ministre des Affaires étrangères, avance que ce poste est hautement important pour la politique locale et internationale. «Nous sommes un État-océan et sommes membres de plusieurs unions africaines. Nous sommes sommes également signataires de beaucoup d’accords. Le pays est en négociation avec d’autres États en permanence. Par exemple, sur les Chagos avec le Royaume-Uni», dit-il. Ce ministère, poursuit Arvin Boolell, est la vitrine du pays. «Il faut savoir ce qu’on fait car il ne faut pas oublier que nous sommes toujours dans l’œil du cyclone avec le Groupe d’action financière (GAFI) qui nous suit de près.» Pour lui, mettre Maneesh Gobin à ce poste est un affront à la communauté mauricienne et internationale et donne un signal très contradictoire. «Je pense que c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est extrêmement grave et sérieux. Ce gouvernement persiste et signe dans ses décisions comme un provocateur au risque de ternir davantage la réputation du pays...»

Est-ce que Maneesh Gobin pourrait renverser la tendance et s’affirmer ? Seul le temps pourra le dire. Est-ce que la mutation de Maneesh Gobin à ce ministère précis est une façon pour le gouvernement de le caser, le temps que les choses se calment ? Anil Gayan soutient ne pas connaître les motivations du Premier ministre. «Mais il ne faut pas oublier qu’il est aussi Attorney General...», précise-t-il.

Nous avons également sollicité, Nando Bodha, ancien ministre des Affaires étrangères, mais il n’est pas revenu vers nous.