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Noah Ramah

Un monde tout en musique

10 novembre 2023, 21:00

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Un monde tout en musique

Noah Ramah est un jeune pianiste. La semaine dernière, il a donné un récital à guichet fermé au Domaine de Labourdonnais, à Mapou. Nous t’invitons à mieux le connaître et à découvrir son monde rempli de notes de musique.

Qui est Noah Ramah ?

Je m’appelle Noah Ramah. Je suis âgé de 16 ans. Je fréquente le collège Morning Star à Trianon. Je suis en Form IV. J’habite à Curepipe. J’ai plusieurs sœurs et frères, mais personne ne fait vraiment de la musique. Mon papa est Rao Ramah, General Manager de la CNT, et ma maman est Laurence Forget, directrice de la compagnie JA Mascareignes. C’est ma grandmère maternelle, Elizabeth Forget, qui était dans le monde musical. Elle était chanteuse d’opéra. Je pense que c’est d’elle que je tiens le talent pour la musique.

Raconte-nous comment tu t’es retrouvé à faire de la musique…

Ma grand-mère a toujours voulu qu’un de ses petits-enfants fasse de la musique classique comme elle. C’était son rêve. Elle savait que j’aimais écouter la musique classique et elle m’a encouragé. Elle avait une flûte à bec chez elle et j’ai commencé à en jouer. J’avais environ neuf ans. C’est comme cela que j’ai appris la base de la musique, dont le solfège. Puis, mon papa a acheté un clavier électrique. J’ai commencé à en jouer. Je jouais des chansons modernes que j’aimais. Je les écoutais sur YouTube, puis j’en jouais. Ensuite, j’ai voulu m’y mettre sérieusement. J’ai pris des leçons avec Sébastien Domingue. Il m’a appris le grade 1 du piano. Durant le confinement, je m’y suis vraiment appliqué et, il y a deux ans, j’ai rejoint le conservatoire Frédéric Chopin. Et c’est là qu’on m’a vraiment poussé pour arriver au niveau où je suis actuellement. J’ai participé au grand concours Performing Beethoven et j’ai terminé finaliste. L’année d’ensuite, soit en 2022, j’ai de nouveau pris part au grand concours Performing Vivaldi à Puccini, proposé par l’agence Immedia en collaboration avec l’Union européenne, et j’ai décroché le premier prix. Et là, je me suis inscrit pour le grand concours Performing Rameau à Ravel.

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L’apprentissage du piano a-t-il été compliqué ?

C’est à l’âge de 12 ans que j’ai découvert le piano et cela demande beaucoup de pratique. Pour moi, cela n’a pas été compliqué car j’adore la musique. Je pense que la plupart des jeunes pensent souvent que l’apprentissage du piano est difficile à cause du solfège. Et c’est vrai que l’apprentissage du solfège requiert beaucoup d’attention. Dans mon cas, avant de m’adonner au solfège, j’ai d’abord construit cet amour pour le piano en jouant à l’oreille. Et ce n’est qu’une fois cet amour développé que je me suis mis à la théorie.

Qu’est-ce que l’apprentissage d’un instrument de musique apporte à un jeune ?

Cela m’a apporté la discipline. Pour être honnête, au début je n’avais pas de discipline. Il y a des jours où je pratiquais huit heures et d’autres jours où je ne pratiquais pas du tout. Or, quand on prend des leçons de piano au conservatoire, il faut être rigoureux dans la pratique. Et cet apprentissage m’a apporté beaucoup de discipline. L’apprentissage du piano est également bon pour la mémoire. Ma mémoire s’est beaucoup améliorée depuis que j’ai commencé le piano. Il y a beaucoup de notes à mémoriser et normalement, on n’est pas supposé jouer avec des partitions. Et cela nous permet également de découvrir le monde classique et toute la culture qui l’entoure. Ce n’est pas du tout ce qu’on écoute aujourd’hui.

Est-il difficile de concilier études académiques et musique ?

Pour l’instant, je suis en Form IV. Donc, ce n’est pas très difficile. Mais il y a définitivement des sacrifices à faire pour concilier école et piano. Je n’ai pas trop le temps de m’adonner à d’autres hobbies tels que la gym que j’aime beaucoup aussi. Les devoirs à la maison prennent deux à trois heures, et le piano à mon niveau me demande quatre à cinq heures de pratique. Finalement, cela ne me laisse pas beaucoup de temps pour d’autres activités.

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Quel est ton titre préféré et pourquoi ?

Je n’écoute pratiquement rien d’autre que de la musique classique. Mon œuvre préférée, ce sont les concertos de Rachmaninov. C’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. Je pleure à chaque fois que j’écoute ces morceaux. C’est mon rêve de pouvoir jouer ces pièces-là un jour. Je suis toujours à la recherche d’œuvres classiques, et c’est comme cela que j’ai découvert Rachmaninov et ses œuvres.

C’est quoi la musique pour toi ?

La musique est une façon de m’exprimer, d’envoyer un message aux gens. Je veux être un concertiste (jouer dans des concerts) et faire passer des messages aux gens. La musique, c’est de l’émotion. C’est ce qu’on a dans le cœur mais que nous ne pouvons exprimer verbalement. Il y a des sentiments que seule la musique peut décrire.

Tu dis vouloir être concertiste. C’est un rêve. En as-tu d’autres ?

Je termine l’école dans deux ans et je compte être un concertiste à l’étranger. Durant ces deux ans, mon rêve, c’est de faire des concertos avec des orchestres et le plus de récitals possibles, le but étant de faire connaître aux Mauriciens le pouvoir de la musique classique. Je pense que peu de gens à Maurice connaissent la profondeur de la musique classique. Dans ce contexte, j’ai quelques dates à venir, notamment durant l’événement organisé par le Conservatoire Frédéric Chopin le 9 décembre, au Caudan Arts Centre. J’ai également des récitals à venir, mais il reste à confirmer les dates.

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As-tu un conseil pour les jeunes qui hésitent à faire de la musique ?

Un conseil que je peux leur donner, c’est de se concentrer sur ce qu’ils aiment et de ne pas prendre en considération ce que disent les gens autour. Je pense que si les jeunes hésitent, c’est parce qu’il y a des sortes de critères qui sont mis sur la musique classique, du genre «si tu es comme cela, tu ne peux pas jouer, ou si tu ne veux pas faire ça, tu n’as pas le droit de jouer de cet instrument-là». Les gens hésitent car ils pensent qu’ils ne pourront pas le faire. Or, s’ils aiment la musique, ils doivent se concentrer sur leur passion, sur ce qu’ils veulent faire. Les techniques et le solfège viennent après la passion.