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Journée mondiale de l’abeille
Un plaidoyer pour la valorisation du miel
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Journée mondiale de l’abeille
Un plaidoyer pour la valorisation du miel

«L’Abeille inspirée par la nature pour nous nourrir tous.» Tel est le thème de la Journée mondiale de l’abeille, célébrée le jeudi 29 mai à l’hôtel Holiday Inn Mauritius, à Plaine-Magnien. À cette occasion, le ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell, a plaidé pour une relance ambitieuse de la filière apicole. Son appel est clair : «Créons un espace pour le miel mauricien.»
Le ministre a déploré la dépendance du pays aux importations et a insisté sur la nécessité de renforcer la production locale, en misant sur la qualité. «Ce qu’il nous faut, c’est du vrai miel mauricien. Et, pour cela, il faut créer un environnement propice, avec des apiculteurs formés, une structure adaptée et une marque locale forte.» Il a insisté sur l’importance d’une identité commerciale claire pour différencier le miel mauricien sur le marché.
Au-delà de son rôle crucial pour la biodiversité, le miel est aussi reconnu pour ses vertus médicinales et ses usages culinaires variés. Arvin Boolell estime ainsi que le miel doit être valorisé comme un produit de niche, recherché pour ses bienfaits et son origine. «Le miel est un produit de base, certes, mais il offre un potentiel important de valeur ajoutée. Cette valeur doit refléter les mérites d’un produit issu d’un petit État insulaire soucieux de son environnement.»
Arvind Boolell a en outre mis en garde contre le risque de contrefaçon et d’usurpation : «Quand un produit gagne en notoriété, certains essaient de le copier. Il faut protéger notre production par un encadrement rigoureux et une stratégie de positionnement claire.» Le ministre appelle ainsi à une approche plus ambitieuse et collective : «J’insiste sur la nécessité de trouver de nouvelles voies et de nouvelles valeurs. Et nous pouvons y arriver. C’est la qualité du produit qui fera la différence.»
Selon lui, ce n’est pas le nombre de producteurs qui importe, ni même la quantité produite. Même avec la production actuelle, 35 tonnes, l’essentiel reste la qualité – une qualité porteuse de forte valeur ajoutée. Face aux incertitudes mondiales – guerres, instabilité commerciale, droits de douane fluctuants – le ministre voit dans l’apiculture une voie fiable. Enfin, il a insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite entre l’État et les citoyens. Son mot d’ordre : être pratiques, pragmatiques et techniques pour construire une filière durable, à l’image de ce rêve apicole qui commence à se concrétiser.
Par ailleurs, le ministre délégué Fabrice David a rappelé l’importance des abeilles pour la santé de l’écosystème et des humains. Il a également noté un déséquilibre important : la consommation annuelle de miel à Maurice est d’environ 300 tonnes, alors que la production locale plafonne à 35 tonnes avec 659 apiculteurs et 4 200 ruches. Il a appelé à une augmentation significative des activités apicoles.
L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Maurice, Oskar Benedikt, a de son côté fait ressortir le besoin de structurer le secteur, notamment par la création de coopératives et de fédérations d’apiculteurs. Il a exprimé l’espoir de voir le miel mauricien et rodriguais obtenir une Indication Géographique, tout en réaffirmant l’engagement de l’UE pour la préservation de la biodiversité, conformément au Cadre mondial sur la biodiversité. À l’occasion de cet atelier de travail, un Manuel de l’Apiculteur a été lancé et des équipements apicoles ont été distribués aux opérateurs.
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