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Perquisition à Fond-du-Sac
Un planteur accuse des policiers d’extorsion de Rs 1,6 million
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Perquisition à Fond-du-Sac
Un planteur accuse des policiers d’extorsion de Rs 1,6 million
Iqbal Ramchurn élève environ 2 500 poules, 55 agneaux et cinq chèvres sur sa ferme de deux acres à Fond-du-Sac.
Iqbal Ramchurn, un planteur habitant à Fond-du-Sac, a déposé une plainte, mardi, au poste de police de Piton, en compagnie de ses avocats, Mes Sanjeev Teeluckdharry, Anoop Goodary et Krishna Sawoo. Il accuse cinq membres d’une unité de la police, la Divisional Crime Intelligence Unit du Nord, d’avoir emporté Rs 1,6 million de chez lui. Ces derniers ont débarqué chez lui, le 15 juillet, pour une perquisition.
Après l’avoir menacé d’arrestation et sa famille aussi, les policiers ont emporté l’argent qui se trouvait dans sa maison. Cette affaire ne serait pas un cas isolé. Il semble que ce groupe de policiers ait recours au même modus operandi pour extorquer de l’argent en menaçant d’arrêter les personnes ou même de planter de la drogue chez elles. Selon nos informations, le quartier général de la police est au courant de cette affaire mais y aurait-il eu une tentative de cover up ?
Ce groupe de policiers se- rait impliqué dans plusieurs controverses en raison de leurs méthodes. Plusieurs de leurs victimes n’ont pas osé les dénoncer jusqu’ici par peur de représailles.
Iqbal Ramchurn n’est pas, selon son entourage, impliqué dans la drogue. Il est connu comme un travailleur acharné. Dans sa déposition, il explique qu’il élève environ 2 500 poules, 55 agneaux et cinq chèvres sur sa ferme de deux acres à Fond-du-Sac, en plus de cultiver des piments. L’argent qu’il gagne de ces activités est partiellement déposé à la banque tandis qu’une partie est gardée chez lui pour les dépenses courantes liées à son élevage.
Le 15 juillet, vers 11 heures, alors qu’il travaillait dans sa plantation, sa femme l’a appelé pour l’informer que des policiers en civil étaient chez eux. Lorsqu’il est arrivé chez lui, il a vu cinq policiers en train de fouiller la maison. Après une heure de fouille, ils n’ont rien trouvé d’incriminant. Les policiers lui ont demandé s’il possédait de la drogue ou des armes illégales, ce à quoi il a répondu par la négative. Ensuite, ils lui ont demandé s’il avait de l’argent chez lui. Iqbal Ramchurn devait montrer aux policiers l’argent qu’il gardait chez lui, soit un total de Rs 3,3 millions.
«Robbery squad»
Les policiers, relate-t-il, ont alors déclaré qu’ils allaient tout saisir et l’arrêter lui et sa famille. Pris de peur, il les a suppliés de ne pas le faire. Un des policiers lui a alors demandé de négocier avec un des officiers supérieurs présents. Ce dernier lui a fait comprendre qu’ils prendraient Rs 200 000 chacun et l’a menacé, de ne pas révéler cette affaire, sinon ils prendraient le reste de l’argent et arrêteraient toute sa famille. Iqbal Ramchurn, impuissant, souligne qu’il a assisté à cette scène sans pouvoir agir, sa famille étant traumatisée. Les policiers, dit-il, auraient aussi emporté le DVR et les caméras CCTV de sa maison.
Iqbal Ramchurn affirme pouvoir identifier les policiers présents chez lui ce jour-là. L’enquête, ne pouvant être menée par la police elle-même, a été référée à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC).
Ce groupe de policiers est souvent accusé d’extorsion et de violence. «L’un d’eux est propriétaire d’une compagnie de sécurité dans le nord et bénéficie d’une certaine protection des hauts placés, ce qui lui permet de s’en sortir sans problème. Après la déposition d’hier, tous les accusés se sont rencontrés pour comparer leurs notes et détruire les preuves. Ils sont considérés comme les têtes pensantes d’une robbery squad, qui sèment la terreur et menacent de planter de la drogue pour extorquer de l’argent. À ce jour, ils auraient extorqué près de Rs 35 millions de leurs victimes», souligne une source de la police, qui précise que plusieurs hauts gradés ne sont pas d’accord avec tout ce qui se passe.
La DCIU du nord se défend
L’équipe de la Divisional Crime Intelligence Unit du Nord dément les allé- gations d’Iqbal Ramchurn. «Si ti ena kas nou ti pou fer case ek li», affirme un policier de la DCIU. Ce dernier explique que les membres de son équipe se sont rendus au domicile d’Iqbal Ramchurn après avoir reçu des informations concordantes. Ils étaient munis d’un mandat de perquisition et ont suivi toutes les procédures habituelles avant une descente. Il explique qu’après la fouille, ils n’ont rien trouvé de compromettant. «Nou’nn fer nou lafouy, nou’nn kestionn misie-la, nou pa’nn gagn nanye sispe. Si ti ena larzan lozikman, nou ti pou fer ene case ek li ek nou ti pou fer provizwar.» Ce sergent explique également qu’il ne comprend pas comment cet habitant du nord avance qu’ils ont emporté l’appareil DVR alors qu’il n’y en avait pas.
Ce policier, qui compte plusieurs années de service, avance que c’est un complot ourdi contre lui et les membres de son équipe. «Me se pa sa ki pou demoraliz nou. Sa fer parti nou travay, nou forme pou fer fas a bann akizasion ki pa fonde», confie-t-il.
L’équipe de la DCIU du Nord est connue pour avoir résolu plusieurs cas divers. Ces hommes sont constamment sur le terrain et ont prêté serment pour faire régner l’ordre, explique un autre officier.
Du côté de la cellule de communication de la police, on nous explique que l’affaire a été référée à l’IPCC. «L’enquête prouvera la véracité des accusations faites lors de cette déposition. Nous devrons chercher les preuves. Les policiers cités dans cette affaire devront faire face à une parade d’identification», a expliqué l’inspecteur Shiva Coothen. Ce dernier confirme toutefois qu’une perquisition a bien eu lieu au domicile d’Iqbal Ramchurn, le 15 juillet. C’est la MCIT qui est chargée de l’enquête.
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