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«Un p'tit truc en plus», plus gros succès français depuis le Covid
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«Un p'tit truc en plus», plus gros succès français depuis le Covid
L'équipe du film «Un p'tit truc en plus» au festival de Cannes, dans les Alpes-Maritimes, le 22 mai 2024.
Le cap des cinq millions de spectateurs en seulement un mois d'exploitation atteint samedi, «Un p'tit truc en plus», la comédie d'Artus portée par des acteurs en situation de handicap, s'impose comme le plus gros succès du cinéma français depuis la crise sanitaire.
Le distributeur du film, Pan Distribution, a annoncé sur son compte Instagram avoir franchi ce cap de fréquentation et remercié «cinq millions de fois» le public pour son soutien.
Le long métrage, déjà plus gros succès de l'année devant le block-buster «Dune: deuxième partie», dépasse désormais «Astérix et Obélix : l'empire du milieu» de Guillaume Canet, plus gros succès tricolore en salles depuis la crise sanitaire du Covid-19, qui avait attiré 4,6 millions de spectateurs en 2023 avec un budget bien supérieur.
Succès surprise, «Un p'tit truc en plus», signé par l'humoriste et acteur Artus, prend le parti de rire avec les personnes handicapées et non à leurs dépends.
Père et fils à l'écran, Clovis Cornillac et Artus y incarnent deux petits malfrats qui se cachent au milieu d'une colonie de vacances pour jeunes porteurs d'un handicap mental, afin d'échapper à la police. Artus se fait passer pour un pensionnaire et Clovis Cornillac pour son éducateur spécialisé.
Epoque anxiogène
Une dizaine de comédiens amateurs en situation de handicap y donnent la réplique au casting de professionnels, complété entre autres par Alice Belaïdi, apportant ce «p'tit truc en plus» qui avait pourtant rebuté certains producteurs frileux, selon Artus.
Ces succès au box-office sonnent comme une revanche pour cette figure de l'humour, Victor-Artus Solaro de son vrai nom, qui ne pouvait rêver mieux pour son tout premier long-métrage derrière la caméra, à 36 ans.
«Dans cette époque un peu anxiogène, c'est un film qui fait du bien» et qui permet de découvrir «une population qu'on ne voit pas souvent», avait estimé le réalisateur pour expliquer cette ruée dans les salles obscures.
Son triomphe rappelle celui du drame «Le Huitième jour» (1996), porté par Daniel Auteuil et l'acteur trisomique Pascal Duquenne, et s'inscrit dans la lignée des cartons d'«Intouchables» (2011), avec Omar Sy et François Cluzet, et de «La famille Bélier» (2014), avec la chanteuse Louane.
«Intouchables» ressortira d'ailleurs en salles en français et sous-titré en anglais le 31 juillet, a annoncé Gaumont vendredi, à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui débutent le 26 juillet.
Avec 19,5 millions de spectateurs en France et 51 millions dans le monde, le long métrage d'Eric Toledano et Olivier Nakache est le 3e plus gros succès du box-office en France, derrière «Titanic» (1997, 22,3 millions d'entrées) et «Bienvenue chez les Ch'tis» (2008, 20,5 millions).
Marches accessibles
Les associations oeuvrant pour les personnes en situation de handicap ont également bien accueilli «Un p'tit truc en plus», estimant qu'il représente une petite «pierre» bienvenue pour essayer d'améliorer leur situation.
En marge du Festival de Cannes, où l'équipe du film a fait une flamboyante montée des marches le 22 mai, des personnalités du cinéma (Léa Drucker, Alexandra Lamy, Eric Toledano ou Olivier Nakache) ont signé une tribune, sur le site de Libération, pour une «réforme du statut des intermittents du spectacle, en direction des artistes handicapés», au cinéma et à la télé.
Mais le chemin de l'intégration reste encore long. Lors de la montée des marches, Artus a dû porter l'un de ses comédiens, Sofian Ribes, qui se déplace au fauteuil roulant.
«Cela n'est plus acceptable de voir ce genre d'images, c'est une atteinte à la dignité de la personne que de devoir se faire porter jusqu'en haut», a réagi la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi, dans le journal Nice-Matin.
«L'année prochaine, les marches devront être accessibles aux personnes en situation de handicap. Ça n'est pas à elles de s'adapter à la société, c'est à la société tout entière de s'adapter à elles», a-t-elle insisté.
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