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Commission économique du MSM

Un regard critique sur la gestion gouvernementale

31 mai 2025, 06:00

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Un regard critique sur la gestion gouvernementale

■ Les anciens ministres Sunil Bholah, Mahen Seeruttun, Bobby Hurreeram et Anwar Husnoo face à la presse vendredi 30 mai.

La commission économique du Mouvement socialiste militant (MSM) a tenu une conférence de presse, vendredi 30 mai, pour dénoncer la gestion du gouvernement actuel sur plusieurs fronts. Les principaux intervenants, Mahen Seeruttun et Bobby Hurreeram, ont exprimé leurs inquiétudes sur des questions de souveraineté nationale, d’économie, de justice sociale et de gouvernance.

🔵 Chagos : «Une clarification s’impose»

Mahen Seeruttun est revenu sur l’accord sur les Chagos avec le Royaume-Uni, estimant que le gouvernement a caché des éléments essentiels à la population. Il a rappelé qu’en février 2022, une première délégation mauricienne avait déjà planté le drapeau national sur l’archipel et que ce geste risque d’être répété dans une démarche plus symbolique qu’efficace. Il a soulevé une question fondamentale : est-ce que Maurice devra demander la permission des Britanniques pour construire sur l’archipel, hors de la base militaire ? Selon lui, cette situation a alimenté la confusion et a affaibli la position du pays.

Il a cité les récentes déclarations de l’Attorney General, Gavin Glover, qui a affirmé que l’accord d’octobre 2024 était un simple accord politique, comme s’il n’avait aucune force de loi. En réponse, Mahen Seeruttun a précisé qu’il s’agissait d’un accord signé entre les deux Premiers ministres de l’époque, prêt à être finalisé, et que le gouvernement actuel avait opéré des changements fondamentaux qui remettent en cause notre souveraineté sur les Chagos. Il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement d’expliquer clairement sa position sur cette question.

🔵 Économie : des promesses non tenues

Sur le plan économique, Mahen Seeruttun a dénoncé une perte de confiance massive dans le gouvernement, en affirmant que «zame lapopilasion pann perdi konfians dan enn nouvo gouvernma» aussi vite. Il considère que l’équipe actuelle a fait des promesses non tenues sur des sujets sensibles tels que : la baisse des prix des carburants, alors même que le baril est moins cher aujourd’hui qu’en 2024, sans qu’une réduction significative ne soit intervenue ; l’accessibilité aux médicaments, dont les prix ont continué d’augmenter malgré les engagements de campagne ; les prix à la consommation, toujours à la hausse en dépit de l’annonce d’un fonds de soutien de Rs 10 milliards du gouvernement britannique ; et les promesses non réalisées (transport et Internet gratuits, double pension, 14ᵉ mois). Il a également demandé au gouvernement d’arrêter avec cette histoire de «lakes vid» comme prétexte pour ne pas mettre à exécution leurs promesses électorales.

🔵 Que la cour tranche l’illégalité des recrutements

Bobby Hurreeram est, lui, revenu sur le licenciement de 1 765 contractuels des collectivités locales cette année après des recrutements commencés dès 2023. Selon lui, ces recrutements n’avaient pas été faits à la veille des élections. Il a soutenu qu’il n’y avait pas eu de recrutement illégal et que s’il y avait un doute sur le sujet, on devrait s’en remettre à la cour pour le trancher. De plus, il a dénoncé un «mensonge» : sur les 3 000 embauches annoncées, seules 2 200 seraient reprises, sans garantie écrite de réembauche des personnes licenciées. Il a aussi condamné la brutalité des notifications envoyées la veille de la Fête des mères, impactant des salariés financièrement engagés et il a regretté que «ti travayer ki pey lepo kase». Il a exigé que cette question soit tranchée par la justice.

🔵 Favoritisme dans les postes ministériels, les jeunes exclus

Il a également dénoncé le favoritisme dans l’attribution de certains postes au sein du ministère, où des postes avaient été attribués à des membres d’une même famille au lieu d’être confiés aux jeunes comme cela avait été promis. Les deux intervenants ont conclu en rappelant que de nombreuses promesses électorales sont restées sans suite concrète. Ils ont assuré que le MSM resterait pleinement mobilisé pour surveiller l’évolution de cette situation, car pour eux, c’est «parole donnée, parole sacrée».

A.P

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