Publicité
Pierre Guy Noël
Un riche parcours et un héritage solide
Par
Partager cet article
Pierre Guy Noël
Un riche parcours et un héritage solide
Je ne l’aurai véritablement connu qu’après sa nomination comme General Manager de la MCB en 1996. Son prédécesseur, Yvan Lagesse, avait eu bon nez! Expert-comptable, avec une réputation de financier émérite, il héritait d’un beau et solide groupe de compagnies qu’il aura cependant remodelé et porté à un tout autre niveau, durant un parcours qui aura duré plus d’un quart de siècle.
D’une personnalité non abrasive, Pierre Guy a su souder la MCB derrière ses idées. J’ai eu le bonheur et l’avantage de le côtoyer jusqu’en 2013, et même si nous avions des personnalités bien différentes, nous avons toujours su mettre, ensemble et quand nécessaire, les intérêts de notre employeur (et, par là même, de ses clients et du pays), avant nos premiers instincts. Pierre Guy était un stratégiste qui voyait loin et qui savait déléguer le micro-management quand il le fallait; ce qui ne l’empêchait pas de cultiver des relations personnelles solides et sincères avec ceux qu’il respectait et d’être intransigeant à l’occasion.
Si le rayonnement de la MCB hors des frontières du pays est déjà entamé lorsqu’il se met en selle, c’est lui qui assurera le véritable envol international de la première banque du pays, ce qui l’amènera, en 2022, à représenter environ 60 % de la valeur ajoutée du secteur bancaire, grâce, entre autres, aux 43 % de profitabilité générée à l’étranger par la banque. Si certains ne cessent de saliver négativement en se référant aux Rs 14,1 milliards de profits générés par le groupe MCB, il faut quand même reconnaître que c’est proportionnel aux risques grandissants pris, dans un bilan qui a énormément progressé sous la houlette de Pierre Guy, affichant au 30 juin 2023 des actifs de Rs 830 milliards. La MCB est indéniablement un succès national et tous les succès doivent se célébrer, me semble-t-il.
Je n’ai jamais connu Pierre Guy en colère ou claquant des portes. Il suffisait d’un regard réprobateur, entre quatre yeux. Tout au plus, il grognait sous sa barbe… ou de ses sourcils. Loin de lui l’idée de la mesquinerie et de l’étroitesse d’esprit qui accompagnent trop souvent ceux qui sont en position de pouvoir. C’était un professionnel de haut calibre, discret et équitable, qui s’est totalement investi à promouvoir le devenir de celle, que les initiés, parmi nous, ont appelé «La Grande Dame». Au cœur de ses qualités, aussi, la patience ! Celle que l’on apprend et que l’on cultive, sans doute, quand on est pêcheur accompli, comme lui, face à l’immensité désertique d’un océan qui reste pourtant… éternellement prometteur.
Il laisse un héritage solide. La meilleure manière de lui rendre hommage est de s’assurer que ceux qu’il laisse derrière soient fidèles aux valeurs de la MCB moderne, valeurs qui furent les siennes. J’en suis, avec bonheur, un des dépositaires parmi tant d’autres.
Publicité
Les plus récents