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Le «poutou»
Un symbole culinaire mauricien transmis de génération en generation
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Le «poutou»
Un symbole culinaire mauricien transmis de génération en generation

■ Arounen Soobia (à dr.) montrant fièrement ses «poutous».
L’île Maurice, célèbre pour sa richesse culturelle et ses saveurs exotiques, possède également un patrimoine gastronomique qui raconte l’histoire de ses habitants. Parmi ces délices traditionnels, le poutou occupe une place particulière, incarnant à la fois simplicité, authenticité et convivialité. Ce gâteau sucré, élaboré à base de riz et de noix de coco, est bien plus qu’un simple dessert : c’est un symbole des traditions culinaires mauriciennes, transmises de génération en génération.
Le poutou est une pâtisserie artisanale qui se distingue par sa préparation minutieuse. Sa fabrication débute par la cuisson du riz, qui est finement moulu pour obtenir une pâte lisse. La noix de coco râpée, fraîche ou séchée, est ensuite incorporée à ce mélange, apportant une saveur riche et une texture légèrement granuleuse. Selon les recettes familiales, des épices, comme la cannelle ou la cardamome, peuvent y être ajoutées pour rehausser le goût. La pâte ainsi obtenue est versée dans un moule en acier traditionnel, souvent en forme de cylindre ou de petite boîte, puis cuite à la vapeur. La cuisson à la vapeur confère au poutou une texture moelleuse, un peu collante, mais ferme, tout en laissant s’échapper un parfum délicat.
■ La cuisson à la vapeur confère au «poutou» une texture moelleuse, un peu collante, mais ferme.
Ce gâteau ne se limite pas à un simple plaisir gustatif. Il représente aussi un symbole de partage et de convivialité, souvent préparé lors des célébrations hindoues comme le Divali, mais aussi lors de mariages ou d’autres festivals locaux. Sa simplicité de composition et sa saveur authentique en font une gourmandise accessible à tous, tout en étant une pièce maîtresse du patrimoine culinaire mauricien. Aujourd’hui, même si la production artisanale reste dominante dans les familles et petits commerces, le poutou connaît une certaine évolution. Certains artisans proposent des versions modernisées, intégrant des fruits confits ou des colorants naturels pour une touche contemporaine. Cependant, la tradition reste intacte dans de nombreuses maisons, où chaque étape de la fabrication est réalisée avec amour et respect du savoir-faire ancestral.
Dans cette optique, nous avons rencontré Arounen Soobia, un facteur résidant à Chamouny, qui perpétue la tradition familiale du poutou. Depuis 2008, il prépare ce gâteau chaque dimanche, dès 2 heures du matin. Son amour pour cette recette lui vient de sa mère, qu’il a appris à respecter et à reproduire avec soin. Avec patience et passion, il moule et cuit le poutou dans la tradition en veillant à ce que chaque bouchée soit un véritable plaisir pour ses clients. Ce qui rend la démarche d’Arounen encore plus touchante, c’est sa volonté de transmettre cette tradition aux jeunes. Selon lui, le poutou était autrefois un aliment très sain et énergétique, permettant aux anciens de tenir toute la journée. Aujourd’hui, certains jeunes apprentis commencent à apprendre cet art culinaire, envisageant même d’en faire une carrière.
Le poutou, plus qu’un simple gâteau, est un héritage vivant de Maurice. Il témoigne de la richesse de la culture locale, de la transmission familiale et de l’amour du partage. À travers chaque bouchée, c’est tout un morceau de l’histoire mauricienne qui se dévoile, faisant du poutou une douceur incontournable dans le paysage gastronomique de l’île.
D. T.
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