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Centre de jeunesse d'Anse-la-Raie
Un terrain de 13 arpents aurait déjà été alloué à un «ti kopin»…
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Centre de jeunesse d'Anse-la-Raie
Un terrain de 13 arpents aurait déjà été alloué à un «ti kopin»…
Le député Osman Mahomed (en médaillon) avait adressé une question au ministre Obeegadoo au sujet de ce terrain de 13 arpents situé en bord de mer.
Nous avions «senti» l’affaire… Le 8 juin 2023, on se demandait déjà si ce terrain n’allait pas être «offert» à bail à un proche du régime. Eh bien, ce serait chose faite, selon nos sources. L’homme d’affaires, un des préférés du pouvoir, semble-t-il, ajoute ainsi un autre terrain de l’État à son escarcelle…
C’était un des derniers patrimoines fonciers appartenant à l’État, sis en bord de mer. Selon plusieurs sources, ledit terrain de 13 arpents sera bientôt transféré au nom de ce proche du pouvoir. Adieu donc centre de loisirs pour les jeunes. Si ces derniers veulent s’y rendre, ils devront désormais payer car les dortoirs, tout comme l’ancienne demeure du gouverneur, seront rasés et remplacés par un luxueux hôtel. Ce qui interpelle davantage, c’est que l’heureux bénéficiaire est également le dirigeant d’une institution gouvernementale active dans le domaine du tourisme. Ce qui pose de plus un grave problème de conflit d’intérêts…
À moins que par une habile création de compagnie écran, on ne dissocie le bénéficiaire de sa réelle identité, craint le député Osman Mahomed, qui suit le dossier du logement et de l’aménagement du territoire au Parti travailliste… On ignore s’il y a eu quelque appel d’offres et quelles ont été exactement les conditions si c’est le cas. Le prix du bail demeure lui aussi inconnu.
Osman Mahomed avait pourtant adressé, le 6 juin 2023, une question à ce propos au ministre Steven Obeegadoo. Même si la question n’a pu être posée, le député rouge s’attendait quand même à recevoir une réponse en écrit du ministre. Or, à hier, soit plus de trois mois après, aucune réponse n’a été déposée.
«Je comprends maintenant l’hésitation ou devrais-je dire le refus de Steven Obeegadoo de me répondre. Est-ce que cette hésitation, voire ce refus, a un lien avec le fait que le terrain allait être octroyé à l’homme d’affaires ?» Le député rouge est d’avis que le ministre, qui se montrait très pointilleux au Parlement lorsqu’il était au sein de l’opposition, pratique exactement ce qu’il reprochait aux gouvernements précédents : l’absence de transparence. «Pourtant, il doit avoir la réponse sous la main, l’ayant préparée à ma question qui n’a finalement pu être posée en juin.»
Ce terrain de 13 arpents donc, situé au bord de la mer, a une valeur foncière avoisinant le milliard de roupies, nous dit le député. «Il faut savoir que le terrain comprend des wetlands. D’ailleurs, les fonctionnaires avaient travaillé sur un master plan il y a quelques années et celui-ci prenait précisément cet aspect en considération. Je me demande si le document a déjà été présenté au Conseil des ministres pour qu’une décision soit prise.»
«Ni honte ni retenue»
Ce qui dérangeait Osman Mahomed, encore plus lorsqu’il avait posé la Parliamentary Question, restée sans réponse, au ministre Obeegadoo ? «Tout comme dans l’affaire de terrains du Réduit, le ministre Obeegadoo porte la casquette du ministre des Terres pour retirer des terrains du peuple, et coiffe sa casquette de ministre du Tourisme pour développer des projets à vocation touristique et ‘resorts’ ou des maisons de retraite pour touristes sur ces mêmes terres.»
Selon nos renseignements, un autre lieu moins ensoleillé et en tout cas moins balnéaire sera proposé à nos jeunes. «Presque tous les pas géométriques ont déjà été pris pour des projets hôteliers. C’est pas de chance pour ces jeunes», se désole un haut fonctionnaire. Pour sa part, Osman Mahomed est d’avis que «faire du développement à vocation touristique est nécessaire pour l’économie du pays, mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix».
«C’est quand même faire preuve d’une audace extraordinaire que de prendre ce terrain et ses infrastructures de nos jeunes et autres gens du peuple qui en profitaient pour les ‘donner’ à un proche du pouvoir !» tonne avec colère Osman Mahomed, qui est normalement plutôt calme. «J’ai l’impression qu’avec les élections derrière la porte et surtout devant la forte éventualité que le MSM et ses juniors partners soient chassés du pouvoir, on fait tout pour ‘ramasser’ le maximum de cadeaux. C’est comme les permis de bateaux de plaisance que l’on a distribués dernièrement à soi-même. Le gouvernement ne semble pas éprouver la moindre honte ni la moindre retenue !»
Nous attendons le retour du ministère des Terres à ce propos.
Déshabiller Pierre pour habiller Paul
Ce promoteur immobilier, que l’on surnomme aussi l’«enfant gâté» du régime, a obtenu plusieurs «cadeaux» du gouvernement MSM. La liste est trop longue pour la détailler ici, sauf pour rappeler que la SBM enverra bientôt toute une équipe d’employés occuper un de ses bâtiments à Ebène. Cet «exil», qui dérange beaucoup d’employés, semble obéir à la logique implacable visant à quitter les bureaux traditionnels et remplir ceux des amis, vidant et ruinant par la même occasion la ville de Port-Louis, nous dit Osman Mahomed. «Cela, même s’il faut aller jusqu‘à démolir le bâtiment Emmanuel Anquetil en prétextant un faux problème structurel ou la nécessité risible de verdir la capitale…»
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