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Une élection, deux victoires !
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Une élection, deux victoires !
Une élection, notamment celle controversée du 7 novembre 2019, et deux victoires, la première annoncée par la Commission électorale et validée ensuite par la Cour suprême, et la deuxième proclamée, hier, à l’unanimité, par cinq Law Lords du Privy Council, nommément Lord Lloyd-Jones, Lord Sales, Lord Hamblen, Lord Stephens et Dame Sue Carr. Qui dit mieux !
Pravind Jugnauth, Leela Devi Dookun-Luchoomun, Yogida Sawmynaden, le MSM, le gouvernement, le Sun Trust, les agents orange, la MBC, les fonctionnaires, le bureau du commissaire électoral et ce dernier, ainsi que tous ceux qui ont travaillé lors des dernières législatives, ont de quoi célébrer.
De l’autre côté de la barrière politique, les Suren Dayal, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger, Xavier-Luc Duval, tous ceux qui ont travaillé sur la douzaine de pétitions électorales de l’opposition (qui ont toutes été rejetées) n’ont pas d’autre choix démocratique que de respecter la décision consensuelle du Judicial Committee du Privy Council, même s’ils sont déçus. Comme ils ne peuvent pas blâmer le Conseil privé du roi d’ingérence ou de partialité, comme ils le font, à demi-mot ou pas, par rapport à l’Inde sur le dossier Agaléga, les membres de l’opposition parlementaire doivent changer de stratégie et de fusil d’épaule.
En allant au Privy Council, le Parti travailliste n’a non seulement dépensé une quinzaine de millions de roupies (alors que ses fonds sont bloqués) mais a surtout légitimé le Premier ministre – qui a dû porter une épée de Damoclès depuis quatre ans (rappelons que les pétitions électorales se doivent d’être déposées dans un délai de 21 jours alors que la justice est rendue sans échéance aucune).
Pravind Jugnauth, débarrassé juridiquement du boulet de MedPoint et maintenant de celui de son élection de novembre 2019, a désormais un boulevard devant lui alors qu’il entame la cinquième année de cette législature. Il a dit hier qu’il a tout le temps pour organiser les prochaines législatives et a laissé entendre, dans l’euphorie du Sun Trust, qu’il y aura un Budget avant (celui de 2024-2025) d’affronter les urnes pour un troisième mandat consécutif.
Mais, attention, sa victoire devant le Privy Council ne doit pas être interprétée comme un chèque en blanc. Les juges britanniques se sont penchés sur deux points techniques de la pétition, déjà examinés par la Cour suprême, et ne se sont pas ingérés dans l’organisation et le folklore de nos élections dont le système doit être revu. C’est donc au MSM de relativiser le jugement et d’éviter de faire de la surenchère.
Comme Pravind Jugnauth n’aime pas dévoiler ses cartes, se pourrait-il qu’il fasse le contraire de ce qu’il a dit. Sachant que ses troupes sont galvanisées, il pourrait prendre l’opposition de court en surfant sur le feel-good factor qu’il a savamment distillé depuis hier : du Sun Trust en passant par la MBC et les différentes circonscriptions. Pourquoi donc attendre fin 2024 et tolérer dans son équipe des brebis galeuses qui vont aussi bénéficier des retombées positives du Privy Council. Dans tous les cas, Pravind Jugnauth sort gagnant et peut se permettre de toiser l’opposition parlementaire, dès ce matin, au Parlement, tout en mettant à l’écart ceux qui masquent son soleil…
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