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National Women’s Council
Une employée se dit victime de harcèlement et d’abus de pouvoir
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National Women’s Council
Une employée se dit victime de harcèlement et d’abus de pouvoir
F.S., une Family Support Officer comptant 25 ans de service au National Women’s Council (NWC), dit vivre depuis 2020 un véritable cauchemar au travail. Elle dénonce un harcèlement constant de la part de la direction de l’organisme, plus particulièrement depuis l’arrivée de la manager Nalini Jugnauth-Naeck en 2021, qui est la cousine du Premier ministre. Sollicitée, Nalini Jugnauth-Naeck réfute ces allégations faisant ressortir que toutes les actions qui ont été prises ne relèvent pas de sa propre initiative mais des directives du board du NWC.
En 2020, F.S. est suspendue de ses fonctions sans explications claires ni possibilité de se défendre devant un comité disciplinaire. Ce n’est qu’après avoir repris son poste, en novembre 2021, qu’elle apprend qu’elle avait été suspendue pour comportement abusif au travail. «On ne m’a jamais confrontée à ces accusations et il n’y a jamais eu de comité disciplinaire contre moi», déclare F.S., toujours perplexe face à ces allégations. Sa réintégration, souligne-t-elle, a été possible grâce aux démarches qu’elle a entreprises, avec le soutien du ministère du Travail. Cependant, cette victoire apparente n’a pas marqué la fin de ses difficultés.
Depuis son retour, F.S. est la cible d’une série de lettres de réprimande l’accusant de diverses infractions allant du langage abusif envers ses collègues à des absences non justifiées, en passant par la manipulation des horaires d’arrivée. En tout, F.S. a reçu plus d’une vingtaine de lettres sur son comportement. Elle décrit une atmosphère de travail oppressante où elle est constamment surveillée.
Le harcèlement, ajoute-t-elle, prend également la forme de transferts punitifs. Depuis son retour, F.S. a été déplacée à sept reprises, la dernière affectation étant à Khoyratty, un bureau situé loin de son domicile, rendant ses conditions de travail encore plus difficiles. Ces changements fréquents de poste sont vécus par F. S. comme une tentative délibérée de la pousser à bout, en lui compliquant la vie professionnelle et personnelle. Pour elle, la situation atteint un tel degré d’absurdité qu’un agent du National Women’s Council a même été envoyé à son domicile alors qu’elle était en congé pour lui remettre une autre lettre de réprimande. Pour F. S., il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un harcèlement systématique. «C’est purement du harcèlement. On vient frapper à ma porte m’obligeant à sortir pour accuser réception d’une lettre qui me reproche des congés non approuvés alors que j’ai droit à mes congés. Toutes ces lettres me demandent de donner des explications sur toutes sortes de situations qui ne sont pas vraies», déclare-t-elle, précisant que même les efforts des officiers du ministère du Travail pour résoudre la situation ont échoué. «Le ministère du Travail est arrivé à un point où eux-mêmes ne savent plus quoi faire», ajoute-t-elle, déplorant que toutes les tentatives de compromis aient été vaines.
Âgée de 52 ans, F. S. se dit épuisée par ce combat interminable. Le stress provoqué par cette situation, déplore-t-elle, a gravement affecté sa santé. Elle a subi sept opérations depuis 2020, son état de santé se détériorant en raison de la pression constante qu’elle subit au travail. «Je ne comprends pas les raisons de cet acharnement contre moi alors que je n’ai rien fait», affirmet-elle, soulignant qu’avant 2020, elle n’avait jamais reçu de reproches au cours de ses 20 années de service.
F. S. déplore que son «dévouement» et son «exemplarité» au travail n’aient pas suffi à la protéger de cette situation. Malgré ses années de service «sans tache», elle dit être aujourd’hui confrontée à un environnement de travail toxique, où l’influence familiale semble l’emporter sur le professionnalisme. Face à ce harcèlement, F. S. a décidé de prendre des mesures judiciaires pour défendre ses droits.
Nalini Jugnauth-Naeck, manager du NWC : «Ce n’est pas parce que je suis une Jugnauth que je suis au-dessus de la loi»
Nalini Jugnauth-Naeck souligne que F. S. avait été suspendue en 2020, bien avant son arrivée au NWC en 2021. «À mon arrivée, j’ai constaté que les conditions de sa suspension n’avaient pas été respectées, ce qui nous a obligés à la réintégrer. Cependant, le conseil d’administration m’a demandé de surveiller de près sa performance en raison des nombreuses plaintes formulées contre elle par le passé», a-t-elle expliqué. Bien que la performance professionnelle de F. S. n’ait pas été remise en question, dit-elle, son comportement a été jugé inacceptable. La responsable indique que plusieurs membres du personnel ainsi que des membres du public ont écrit au NWC à plusieurs reprises pour dénoncer le comportement de F. S.
«Nous avons tenté de recourir à la médiation, mais sans succès. Elle a persisté dans son comportement problématique, même après avoir été transférée dans un autre bureau. Elle a même falsifié les registres de présence. De tels comportements ne peuvent être tolérés», a-t-elle ajouté. La manager fait savoir qu’un comité disciplinaire sera bientôt convoqué pour examiner le cas de F. S. En attendant, elle a été transférée à Khoratty. Nalini Jugnauth-Naeck précise que les décisions prises ne relèvent pas de sa propre initiative mais des directives du conseil d’administration. «Même si je suis une Jugnauth, je ne suis pas au-dessus des lois. J’ai des comptes à rendre et j’ai agi selon les directives du conseil», a-t-elle conclu.
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