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Santé reproductive

Une étude sur la contraception pour comprendre les nouvelles dynamiques

1 août 2024, 19:00

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Une étude sur la contraception pour comprendre les nouvelles dynamiques

(Photo d'illustration)

Le ministère de la Santé et du Bien-être a lancé mardi une étude nationale pour évaluer le taux de prévalence de la contraception chez les femmes en âge de procréer ; identifier les tendances en matière de méthodes contraceptives et les modes d’utilisation ; explorer les facteurs influençant la décision en matière ; comprendre la relation entre l’utilisation de contraceptifs, la santé maternelle et le bien-être de l’enfant ; et fournir des données pour une politique ciblée en matière de santé reproductive.

Selon les dernières données recueillies par la Mauritius Family Planning & Welfare Association (MFPWA), l’Action familiale et les cliniques gouvernementales de planification familiale, et dévoilées par Statistics Mauritius le lundi 22 juillet, 56 332 Mauriciennes utilisent actuellement des méthodes contraceptives. Ce chiffre est en hausse par rapport à 2022, où l’on comptait 56 040 utilisatrices. Parmi les nouvelles utilisatrices, les trois méthodes de contraception les plus populaires sont l’injectable de trois mois (24 %), la pilule (21,2 %) et la ligature des trompes (17,2 %).

Vidya Charan, directrice de la MFPWA, a souligné l’importance de cette étude. «Avec l’étude menée par le ministère de la Santé, nous aurons accès à des nouvelles données qui aideront à mieux planifier et gérer le programme selon les besoins de la population. Avoir des données est extrêmement important car cela permet d’offrir des services adaptés. Il y a encore un nombre significatif de personnes qui n’utilisent pas correctement une méthode contraceptive, d’où la nécessité d’évaluer les besoins de la population. Une campagne de sensibilisation à la planification familiale est également en cours. De plus en plus de couples prennent conscience de l’importance de bien réfléchir avant de fonder une famille. La hausse de l’utilisation des contraceptifs est positive car elle contribue à protéger des infections et favorise une bonne santé reproductive.»

Karola Zuel, créatrice de contenus sur l’éducation sexuelle, explique pour sa part que «nous avons beaucoup de grossesses précoces et de jeunes mères qui se retrouvent sans emploi et dépendent de leurs parents. Cette étude est donc une bonne initiative pour évaluer la possibilité d’avancer l’âge de la contraception. Cependant, à Maurice, nous privilégions la contraception féminine, alors qu’il serait pertinent d’encourager davantage la contraception masculine pour éviter les impacts négatifs sur la santé des femmes à long terme. Les méthodes de contraception actuellement disponibles entraînent souvent des déséquilibres hormonaux et d’autres problèmes de santé».

Par ailleurs, elle souligne : «La pilule contraceptive est largement utilisée, mais elle peut avoir des effets néfastes à long terme, comme des risques accrus de thrombose et de problèmes cardiovasculaires. Commencer à prendre la pilule à 15 ans pourrait entraîner des soucis de santé importants plus tard. De plus, les méthodes comme l’injectable de trois mois peuvent causer des effets secondaires variés, allant de l’absence de règles à des saignements excessifs. Il n’existe pas de méthode de contraception universellement adaptée à chaque femme, ce qui rend nécessaire une évaluation individuelle approfondie avant de prescrire un contraceptif.»

Elle soutient aussi qu’«il est crucial de noter que l’information fournie aux femmes sur les différentes méthodes contraceptives est souvent insuffisante.» Lors de sa propre expérience dans une clinique de planification familiale, elle a trouvé que les explications étaient brèves et manquaient de détails importants. «Une meilleure éducation sur les options disponibles et leurs effets possibles est essentielle. En outre, nous devrions encourager davantage l’utilisation de la contraception masculine pour partager la responsabilité et réduire les impacts négatifs sur la santé des femmes»

«La hausse de l’utilisation des contraceptifs indique aussi que beaucoup de femmes ne se sentent pas prêtes à fonder une famille en raison de considérations financières et conditions économiques actuelles. Cette étude est donc cruciale pour comprendre ces dynamiques et pour adapter nos politiques de santé reproductive en conséquence. Cependant, il faut veiller à ce que les méthodes proposées soient adaptées aux besoins spécifiques de chaque groupe démographique, y compris les adolescentes. Il serait bénéfique de mener des campagnes de sensibilisation et de fournir des informations détaillées pour aider les femmes à faire des choix éclairés sur leur santé reproductive», conclut Karola Zuel.

L’étude sur la prévalence de la contraception sera effectuée aux endroits suivants :

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