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Prison des femmes

Une haute gradée «favorise sa protégée»: le blues des gardiennes

11 décembre 2023, 11:59

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Une haute gradée «favorise sa protégée»: le blues des gardiennes

Depuis plusieurs mois, des Women Prison Officers (WPO) ne cessent de manifester leur mécontentement. Elles expriment leur frustration qu’une de leurs collègues bénéficie d’une protection particulière d’une haute gradée, au détriment d’autres gardiennes. La haute gradée serait ensuite récompensée en faveurs par un proche de sa protégée, qui travaille à l’hôpital. Cette situation dure depuis un certain temps et elle est connue de tous.

Des gardiennes que nous avons contactées ont expliqué avoir déjà informé leur syndicat et le commissaire des prisons pour qu’ils y mettent un terme, mais la situation reprend de plus belle après une ou deux semaines. Nous avons sollicité la version d’un haut gradé de la prison, qui a répondu ne pas être au courant de cette situation mais qu’il s’en informerait pour remédier à la situation.

«La haute gradée n’hésite pas à modifier le planning pour favoriser sa protégée. Elle la protège car elle reçoit des faveurs des proches de celle-ci. Ce n’est pas normal et cela se passe au vu et au su de tout le monde. Dès qu’une situation n’est pas en faveur de la WPO, elle se plaint à la haute gradée, qui fait tout son possible pour remédier à la situation au détriment des autres WPO», signale une source. «Quand nous dénonçons cela, ils disent que nous ne travaillons pas correctement pendant notre service et que nous ne coopérons pas», explique une autre WPO. Elles ajoutent qu’elles se sentent persécutées et que certaines WPO ne bénéficient pas de congés par rapport à d’autres.

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Un communiqué jugé inacceptable

Après la découverte, lors d’une fouille à la prison des femmes en octobre, de boucles d’oreilles et de barres de chocolat sur une détenue incarcérée pour trafic de Subutex, un communiqué a été émis interdisant aux WPOs d’apporter du déodorant à la prison. Seuls leur gel douche, dentifrice et brosse sont autorisés pendant le «night shift». Les WPOs expliquent qu’elles sont également soumises à des fouilles à leur arrivée et doivent enlever leurs bas. «On se sent harcelées. On ne peut pas traiter les gardiennes pire que les détenues. Quand nous demandons à apporter du parfum à cause de la chaleur, ils disent que si nous avons chaud, nous devrions aller nous doucher. Nous n’avons même pas le droit d’apporter des lingettes», déclarent-elles. La raison de ce changement serait que les WPOs sont suspectées de trafic depuis la découverte illicite sur la détenue en octobre. Lors de son interrogatoire, celle-ci a incriminé des WPOs et expliqué être une passeuse pour les autres détenues.